C ONJONCTURE
2023, un exercice particulièrement dif fi cile
Après une année 2022 marquée par des niveaux d’inflation exceptionnellement élevés, une situation géopolitique difficile et un resserrement des politiques budgétaires et monétaires, l’économie nationale connait de nouvelles perturbations en 2023.
A
près un fort rebond post-crise sanitaire, l’économie maro- caine a subi la pres-
BAM. Pour les secteurs non agri- coles, la progression de leur valeur ajoutée ralentirait de 3% en 2022 à 2,5% en 2023, avant de s’accélérer à 3,2% en 2024. La décélération de la demande extérieure adressée au Maroc et le maintien des prix des matières premières à des niveaux élevés, quoiqu’en légère baisse, sont également cités comme des élé- ments susceptibles de peser sur la croissance. Récemment, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a livré ses prévisions pour le 3e trimestre de l’année en cours. Ainsi, l’activité économique devrait progresser de 3,4% au troi- sième trimestre 2023, en variation annuelle, au lieu d’une hausse de 1,9% au cours de la même période de l’année antérieure. Selon lui, la valeur ajoutée agricole devrait, ainsi, augmenter de 6,8% au 3e tri- mestre 2023, portée par la poursuite du redressement de la production végétale. En face, la baisse de la pro- La croissance de l’éco- nomie nationale devrait s’établir à 2,4% en 2023, puis s’améliorer à 3,3% en 2024.
duction animale s’atténuerait, dans un contexte de mise en œuvre des mesures de lutte contre les effets de la sécheresse visant à assurer un approvisionnement suffisant en orge pour les éleveurs du grand bétail. Parallèlement, le HCP estime que la résilience de la demande devrait entretenir une hausse de la valeur ajoutée des activités hors agriculture de 3,3% au T3-2023, en variation annuelle. Quant à elle, la croissance hors agriculture, essentiellement soutenue par les services de l’hé- bergement et la restauration depuis la mi-2021, se rééquilibrerait pro- gressivement au profit des autres branches d’activité, prévoit la même source. Une inflation qui redescend Comme dans une grande partie du monde, la guerre en Ukraine, conjuguée à la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mon- diales, a favorisé une forte augmen- tation du taux d’inflation, l’inflation annuelle marocaine atteignant un pic de 10,1% en février 2023, avant de ralentir les mois suivants pour s’établir à 7,1% en mai. Il faut noter
sion croissante de chocs d’offres se chevauchant : une grave sécheresse couplée à la flambée des prix des matières premières qui ont nour- ri l’inflation. Selon les dernières prévisions de Bank Al-Maghrib, la croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,4% en 2023, puis s’améliorer à 3,3% en 2024. «La succession de deux années de séche- resse conjuguée à un environnement externe globalement défavorable continuent de peser sur l’activité éco- nomique. Avec une production céréa- lière estimée par le Département de l’agriculture à 55,1 millions de quin- taux, la croissance de la valeur ajou- tée agricole devrait se limiter à 1,6% en 2023, après une contraction de 12,9% un an auparavant» , explique l’institution monétaire. Une projec- tion qui ne varie pas beaucoup par rapport à celle de la Banque mon- diale qui s’attend à une croissance économique de 2,5% en 2023, avant de progresser à 3,3% en 2024. En 2024, la valeur ajoutée agricole devrait, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, croître de 5,5%, prévoit
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°45 6
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