Hors série Numéro 45

que le rythme de progression décé- lère pour la 1ère fois depuis six tri- mestres de hausse s’établissant à 7,1% en glissement annuel, au lieu de 9,1% un trimestre auparavant, selon le HCP. Pour atténuer les répercussions de la hausse des prix des aliments et de l’énergie sur les ménages, le Maroc a adopté une série de mesures, notamment l’octroi de subven- tions générales sur certains pro- duits de première nécessité et le maintien des prix réglementés pré- existants. Cette approche a stabi- lisé les prix des biens et des services qui absorbent près d’un quart des dépenses moyennes des ménages, évitant ainsi une augmentation plus prononcée de la pauvreté. Cela aura nécessité la mobilisation de dépenses publiques supplémen- taires, correspondant à presque 2% du PIB. Malgré ces mesures, ce sont les ménages modestes et vulnérables qui continuent de souffrir le plus de l’impact de la poussée inflation- niste des prix alimentaires et autres prix. Selon un rapport de la Banque mondiale, l’inflation annuelle a été

pratiquement 30% plus élevée pour les 10% les plus pauvres de la popu- lation, par rapport aux 10% les plus riches, principalement en raison de l’impact de la hausse des prix ali- mentaires qui représente une part plus importante de dépenses chez les ménages les plus pauvres. Le rapport établit également que la grande réforme de la protection sociale envisagée par le Royaume, permettra le ciblage des aides publiques aux ménages modestes et vulnérables. Déficit budgétaire exacerbé L’année 2023 s’annonce égale- ment comme un défi financier pour l’État. En effet, la poursuite prévue de l’évolution des dépenses budgé- taires, alourdies par le niveau élevé des prix des produits subventionnés et par l’effort budgétaire en matière de la généralisation de la protec- tion sociale et de la réforme de la santé et de l’éducation, devrait exer- cer davantage de pression sur les finances de l’État en 2023. Dans ce cadre, les dépenses ordi- naires devraient se stabiliser à près de 19,7% du PIB et rester toutefois

supérieures à la moyenne annuelle de 18,7% enregistrée durant la période 2015-2020. Cette hausse s’explique principalement par le maintien des dépenses de compen- sation à près de 2,5% du PIB au lieu d’une moyenne de 1,4% au cours de la même période. En outre, l’ac- croissement attendu des dépenses des autres biens et services et celui de la masse salariale devraient alourdir davantage les dépenses ordinaires. Quant aux recettes ordinaires, elles devraient ralentir en 2023 pour s’éta- blir à 19,5% du PIB, en léger recul par rapport à leur niveau estimé en 2022, suite notamment au ralentis- sement prévu des recettes de l’IS et celles de la TVA à l’importation et des droits de douane. De leur côté, les recettes non fiscales devraient atteindre 2,2% du PIB, bénéficiant de la mobilisation des mécanismes innovants de financement et des recettes de monopole. En tenant compte des dépenses d’investisse- ment qui devraient s’établir à 5,5% du PIB, le déficit budgétaire devrait se maintenir à près de 5,5% du PIB en 2023.

La sécheresse persistante et l’inflation élevée fragilisent la croissance, alors que le chômage a dépassé son pic pandémique en mars 2023.

7 HORS-SÉRIE N°45 / FINANCES NEWS HEBDO

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