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Matériaux de construction L’export, chantier prioritaire pour la profession Suite à la publication d’une étude sur le potentiel du secteur des matériaux de construction par l’Office des changes, qui parle de substitution aux importations et de montée en puissance des exportations, les professionnels de la Fédération des matériaux de construction préfèrent s’attaquer dans l’immédiat au second volet. Pourquoi d’abord exporter ? Eclairage de David Toledano, président de la FMC.
tous les domaines des matériaux de construction. Hormis la fabrication de verre, nous sommes un pays qui a la chance d’avoir presque 100% des matériaux de construction néces- saires au bâti. En effet, nous avons du sable, de la gravette, des aciers à béton, du ciment, de la brique, des ourdis, du parpaing, des pro- duits en béton comme les poutrelles, etc. jusqu’aux produits de finition comme les carreaux, le marbre, le bois et les sanitaires. Nous disposons de capacités installées très puissantes et, effectivement, nous nous substi- tuons déjà à l’importation. D’ailleurs, la Fédération des matériaux de construction (FMC) regroupe 14 associations et elle vient de s’étoffer avec les industries du bois et tout ce qui concerne les enduits d’intérieur et d’extérieur et les produits d’isola- tion. L’Office des changes parle de 3 milliards de dollars d’exportation. Je confirme qu’il faut commencer par ce chantier. Aujourd’hui, nous exportons bon an mal an, entre 580 et 600 millions de dollars essentiel- lement de la céramique sanitaire, du marbre, du carreau. Nous avons déjà exporté de l’acier où nous avons une grosse capacité de production. Nous pouvons également exporter du clinker et du ciment, parce que nous avons une capacité de plus de 22 millions de tonnes, alors que nous ne consommons que 12 millions de tonnes, c’est-à-dire un peu plus que la moitié. Au niveau de la céra- mique sanitaire aussi, nous avons aujourd’hui une capacité de 5 mil- lions de pièces alors que le Maroc n’a besoin que de 1,5 million de pièces. Même dans les carreaux céramiques où nous avons actuellement une
capacité de production de 120 mil- lions de m 2 par an, il est possible de faire quelque chose pour conte- nir les 20 à 25 millions de m 2 que nous continuons d’importer. Bref, nous importons encore beaucoup de choses, parce que nous sommes soumis à une compétition très rude au niveau de la Méditerranée. Le premier producteur de carreaux est l’Espagne, notre voisin immédiat. Il y a aussi les Portugais, les Turcs et les Egyptiens. F.N.H. : Qu’est-ce que vos concurrents immédiats, comme vous dites, ont que vous n’avez pas ici au Maroc ? D. T. : Tous les pays que je viens de citer ont une énergie beaucoup moins chère que la nôtre et de meil- leurs intrants. Pour les concurrencer, il faut que nous soyons soutenus au niveau de l’exportation. Les Turcs donnent des subventions à leurs exportateurs en soutenant les prix de transport et les prix de produc- tion, en plus d’une énergie à bas coût. Nous, on nous a promis depuis des années un soutien sur le prix de l’énergie qui n’est jamais arrivé. Alors que nous avons aujourd’hui les industries les plus énergivores du pays. Si nous avons un meilleur accompagnement au niveau de nos coûts de production, nous pourrons
Finances News Hebdo : Dans son étude sur la substitution aux importations de matériaux de construction, l’Office des changes parle de 12 milliards de dollars de substitution à moyen terme et 3 milliards de dollars d’exportation à court terme, notamment à l’horizon 2026. A votre avis, par quel chantier faut-il commen- cer ? David Toledano : Vous avez raison, l’Office des changes parle de deux choses dans son étude : la substitu- tion aux importations de matériaux de construction et la montée en puis- sance dans les exportations de maté- riaux de construction. Tout le monde connaît nos capacités installées dans
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°45 66
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