Hors série Numéro 45

devenir compétitifs. Les exportations espagnoles, turques et autres sont à des prix de dumping, des prix très bas qui ne couvrent même pas nos prix de revient. F.N.H. : Malgré tout, vous parvenez quand même à exporter. Par contre, il est plus difficile de protéger le marché intérieur des assauts de vos concurrents. C’est ce qui explique votre choix de l’export par rapport à la substitution ? D. T. : E xactement. Il faut que nous parvenions à agir sur le coût de pro- duction pour arriver à baisser nos prix. Parce que nous subissons les hausses de prix à l’international, notamment au niveau des matières premières. Par exemple, les billettes d’acier ont enregistré une hausse ful- gurante à cause de la guerre russo- ukrainienne. Et à propos de la fer- raille sur laquelle nous avons essayé de nous rabattre pour limiter la casse, nous avons un problème de TVA avec les ferrailleurs qu’il faudra résoudre pour que nous puissions l’utiliser au maximum, au lieu de l’exporter alors que nous en avons besoin. Autre exemple : au niveau de la céramique sanitaire et des carreaux céramiques, il faut soutenir les coûts de produc- tion et les coûts énergétiques avec des investissements dans l’utilisation du gaz naturel. Car, les producteurs qui utilisent du gaz naturel par-

gration du Maroc dans la Zone de libre-échange du continent africain (ZLECAF). Cela va transformer notre secteur. Par exemple, dans l’acier, nous sommes arrivés à exporter vers les Etats-Unis, c’est-à-dire vers un marché éloigné et exigeant en matière de qualité. C’est dire que la qualité de nos produits et nos prix sont conve- nables au niveau mondial. Nous pen- sons qu’en adressant l’Afrique, nous aurons plusieurs points de croissance très rapides. Si nous arrivons à expor- ter 500 à 600.000 tonnes, cela fera du chiffre très vite. Vous savez, nous sommes dans des matières pondé- reuses et même si le prix n’est pas au départ très cher, ça chiffre très vite. Voilà ! Le potentiel est là, les capa- cités et le savoir-faire aussi. Ce qu’il faut, c’est qu’à un moment donné, nous puissions, d’un côté, réduire les importations et, de l’autre, sou- tenir les exportations. Au niveau de la céramique sanitaire, nous avons les plus grands exportateurs qui sont installés au Maroc et nous exportons partout en Europe, aux Etats-Unis, en Chine, au Vietnam, au Moyen- Orient et en Afrique. C’est un secteur qui est très actif et qui pourra l’être beaucoup plus à partir du moment où, nous aussi, pourrions bénéficier de certains soutiens comme l’Egypte, la Turquie, etc.

viennent à avoir des coûts de pro- duction bien meilleurs que ceux qui utilisent encore du fuel. F.N.H. : Que répond le gouvernement à vos doléances ? D. T. : Nous sommes en attente d’importantes réunions, parce que d’abord nous voulons une relance. Nous voulons que nos usines marchent mieux qu’aujourd’hui. Les cimenteries tournent aujourd’hui à presque 50%. Les producteurs de carreaux la même chose, les produc- teurs d’acier aussi. La seule excep- tion aujourd’hui, c’est l’industrie du marbre qui connaît un important développement, car ils exportent non seulement des blocs, mais également des produits traités. F.N.H. : Quels sont les marchés sur lesquels vous misez pour atteindre le chiffre à l’export annoncé dans l’étude en 2026 ? D. T. : Ce que nous demandons et qui est important, c’est d’accélérer l’inté- Si nous avons un meil- leur accompagnement au niveau de nos coûts de production, nous pourrons devenir compétitifs.

Hormis la fabri- cation de verre, le Maroc est un pays qui a la chance d’avoir presque 100% des matériaux de construction nécessaires au bâti.

67 HORS-SÉRIE N°45 / FINANCES NEWS HEBDO

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