Hors série Numéro 45

F. N. H. : Pour renforcer l’intégration locale, 4 conventions ont été signées en juin 2022 entre le ministère de l’Industrie et plusieurs fédéra- tions professionnelles du secteur. Cela est-il suffisant pour un secteur qui génère plus de 26% du PIB industriel ? A. E. E. : Dans le cadre du déploie- ment des conclusions de l’étude sus- mentionnée sur le sourcing local et afin de créer des synergies et des partenariats win-win avec les autres écosystèmes industriels (industrie chimique, industrie des emballages, industrie mécanique et métallur- giques, etc.), il a été procédé à la signature de conventions de parte- nariat entre le ministère de l’Indus- trie et du Commerce et la profession concernée de l’écosystème alimen- taire national. Ces conventions de partenariat, qui ont été signées le 20 juin 2022 lors d’une cérémonie pré- sidée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, constituent une première ayant réuni l’ensemble des acteurs professionnels de l’écosys- tème de l’industrie alimentaire. Actuellement, les pouvoirs publics et la profession se penchent sur le suivi de l’exécution de ces conventions afin de concrétiser les projets d’in- vestissement identifiés. Le nouveau contrat programme des industries Les industries agroali- mentaires disposent de tous les atouts afin de répondre aux enjeux liés

plois, matérialisée par la réalisation de plusieurs projets d’investissement couvrant la majorité des filières de production et des régions de notre pays. F. N. H. : Vous avez réalisé une étude sur le développement du sourcing local. Quels en sont les principaux enseignements ? A. E. E. : Les industries agroalimentaires (IAA) disposent de tous les atouts afin de répondre aux enjeux liés à la souveraineté alimentaire nationale, à travers notamment le renforcement de son intégration pour améliorer sa compétitivité et accroitre sa contri- bution dans la valeur ajoutée de l’économie marocaine. Et ce, dans un contexte marqué par une intégration modérée de ce secteur. Dans ce cadre, la Fenagri a réalisé une étude sur les opportunités de sourcing local des intrants manu- facturés, qui a révélé que les IAA utilisent annuellement l’équivalent de 10 milliards de DH d’intrants manufacturés importés. Cela consti- tue un gisement d’opportunités de substitution de ces importations ou du moins une partie sous forme de nouveaux projets d’investissement au niveau local, ce qui est de nature à renforcer l’intégration locale de ce secteur et également sa compé- titivité, sans l’oublier l’impact sur la création d’emplois. Selon cette étude, ces projets d’in- vestissement à déployer au niveau local totaliseraient un montant d’investissement prévisionnel de 680 millions DH et permettraient la création, à terme, de plus de 7.000 emplois directs.

agroalimentaires à l’horizon 2030 va donner une grande priorité aux filières d’intrants manufacturés. F. N. H. : Dans ce secteur stratégique, le taux d’intégration se situe aujourd’hui entre 15 et 20% en moyenne. Quelles sont les actions à entreprendre pour atteindre les 70% espérés à horizon 2030 ? A. E. E. : L’industrie agroalimentaire dispose d’un potentiel de croissance important sur le marché local et à l’export : • Le PIB agricole représente entre 12% et 14% du PIB national, alors que le PIB des IAA ne représente que 5% du PIB national : dans les pays indus- trialisés, le PIB agricole et le PIB des IAA sont à des niveaux similaires; • La consommation des produits transformés reste faible comparée à celle de nos pays voisins; • En matière d’export, nos exporta- tions ne représentent que 15% des exportations industrielles. Les principales filières agroalimen- taires exportatrices sont la transfor- mation des fruits & légumes, les pâtes & couscous, les viandes rouges et blanches, les huiles d’olive, les bis- cuiteries, chocolateries et confiseries, et le lait & ses dérivés. Les performances d’exportation dif- fèrent d’une filière à l’autre. Cela est dû à plusieurs facteurs, dont essen- tiellement le degré d’intégration et d’organisation de la chaîne de valeurs de chacune de ces filières. La nouvelle stratégie «Génération Green» ambitionne de porter ce taux de transformation à 70% à l’horizon 2030.

Le secteur de l’industrie agroalimen- taire génère 30 milliards

de dirhams en valeur ajoutée, soit 26% du PIB industriel.

à la souveraineté ali- mentaire nationale.

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73 HORS-SÉRIE N°45 / FINANCES NEWS HEBDO

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