Dispositifs médicaux Le Maroc peut mieux faire La filière des dispositifs médicaux dépend presque entièrement des importations. Pourtant, l’activité présente des perspectives réelles de substitution à travers la production locale.
duits de santé non encore couverts par la production locale. Par sa part, le département de la Santé s’est engagé à travers le contrat-pro- gramme à travailler avec son homo- logue de l’Industrie et du Commerce sur l’encouragement de la fabrication locale et l’accompagnement des par- tenaires du secteur privé. L’objectif consiste à soutenir le «made in Morocco» des DM et des produits de santé. Et ce, dans le respect des exi- gences règlementaires et normatives en vigueur, tout en œuvrant à consolider la collaboration avec l’Institut maro- cain de normalisation (Imanor), dans le cadre des travaux de la commission de normalisation des produits paraphar- maceutiques et articles médico-tech- niques. Le protocole d’accord est censé assurer la gestion des DM de l’amont à l’aval, de la fabrication jusqu’à l’utilisation par le citoyen, en passant par toute la réglementation et l’accompagnement des pouvoirs publics. Jusqu’en 2019, le marché était caracté- risé par une production locale de faible technicité englobant les compresses, les fils chirurgicaux, le sparadrap ou des produits textiles destinés aux pro- fessionnels de santé comme les com- binaisons ou les chaussures spéciales. Rapidement, la mobilisation des pou- voirs publics et des professionnels a commencé à donner ses fruits. En mai 2023, la Commission nationale consultative des dispositifs médicaux a accordé son aval pour l’enregistre- ment de 2.240 nouveaux dispositifs médicaux, après étude et évaluation des dossiers soumis. Tout laisse présa- ger que la cadence devrait s’accélérer dans les années à venir, puisque toutes les conditions nécessaires sont réunies. Il faut noter que l’industrie des DM est capitalistique et nécessite un savoir- faire important. Pour assurer un retour sur investissement, les opérateurs du secteur ont besoin de trouver des niches, notamment à l’étranger, pour pouvoir rentabiliser leurs produits et investir de nouveau pour étendre leurs activités.
L
a pandémie a révélé la dépendance du Maroc de l’étranger pour ce qui est des dispositifs
nationaux. Il s’agit du département de l’Industrie et du Commerce, du minis- tère de la Santé et de la Protection sociale, l’Association marocaine des groupes de santé (AMGS) et le cluster médical (CM). En vertu de ce protocole d’accord, le ministère de l’Industrie et du Commerce a mis ses programmes d’appui à l’inves- tissement au service de l’accompagne- ment des porteurs de projets innovants en matière de protection de la propriété industrielle et intellectuelle. Il est ques- tion aussi de soutenir les entreprises industrielles capables d’approvisionner les marchés nationaux et internatio- naux en dispositifs médicaux et pro- Le protocole d’accord est censé assurer la ges- tion des DM de l’amont à l’aval, de la fabrication jusqu’à l’utilisation par le citoyen.
médicaux (DM). Le Royaume importait quasiment 90% de ses besoins et a été contraint de trouver rapidement des solutions pour lutter plus efficacement contre le Covid-19. L’exemple le plus saillant dans ce domaine est celui des bavettes. En quelques mois, le pays est passé d’un importateur net de ce pro- duit à un gros exportateur, y compris pour les pays développés, notamment européens. La cadence de production a enregistré à un certain moment plus d’un million de bavettes par jour. La crise sanitaire a poussé à produire éga- lement d’autres dispositifs médicaux, notamment des lits d’hôpitaux et des respirateurs artificiels. Dans ce cadre, un protocole d’accord visant le développement de l’industria- lisation et du sourcing local des dispo- sitifs médicaux et des produits de santé a été conclu entre différents acteurs
75 HORS-SÉRIE N°45 / FINANCES NEWS HEBDO
Made with FlippingBook flipbook maker