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JEUDI 30 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Aid Al-Adha
◆ Cette fête coïncide avec une période marquée par une hausse généralisée des prix. ◆ Les Marocains égorgeront-ils le mouton à n’importe quel prix ? Très chers moutons S écheresse, déficit hydrique, guerre en Ukraine, pandé- mie…, Aïd Al-Adha aura cette année encore une saveur très particulière. Par D. William
Depuis 2020, la crise sanitaire liée au coronavirus a éclipsé tout le cérémonial et les festivités accom- pagnant cet événement annuel. Sur
fond de restrictions sanitaires, les citoyens se sont limités au strict minimum : faire le sacrifice du mouton. Pour cette année, la pandémie joue certes les trouble-fêtes, avec une augmentation signifi- cative des cas de contamination
L’offre en ovins et en
L’ANOC estime qu’il faut s’attendre à ce que les moutons soient «20 à 30%» plus chers.
caprins des- tinés à l’abat- tage de l’Aïd est estimée à près de 8 mil- lions de têtes.
en ce moment, mais c’est surtout la question économique qui semble préoccuper les Marocains. Aid Al-Adha intervient dans un contexte économique très défavorable mar- qué par la guerre en Ukraine, avec comme conséquence une hausse généralisée des prix qui rogne sérieusement le pouvoir d’achat des citoyens. Les prix à la consommation
ont ainsi connu une hausse sen- sible au cours des quatre premiers mois de l’année, avec une progres- sion moyenne de 4,5% en glisse- ment annuel, en raison, entre autres, de la flambée des produits énergé- tiques et alimentaires. Les prix des aliments de bétail ont sensiblement augmenté et ont été «multipliés par 2, voire 4 pour certains produits»,
selon l’Association nationale ovine et caprine (ANOC). Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, situe globale- ment cette augmentation à «40% en moyenne» par rapport à la même période de l’année dernière. Et ce, tout en rappelant que son départe- ment a approvisionné «le marché en orge subventionnée pour l’ali- mentation des ovins dans le cadre du programme d’urgence lancé par Sa Majesté le Roi», pour justement atténuer l’impact de cette hausse des prix des aliments de bétail et du déficit hydrique. Les moutons bombent le torse Dans les souks hebdomadaires, ce n’est pas la grande affluence pour l’instant. Et pour cause, les prix des moutons sont chers, voire excessifs, impactés par cet environnement éco- nomique peu propice. Même le petit mouton gringalet bombe le torse, affi- chant un prix bien loin des standards, en temps normal. Pourtant, Sadiki assure que «les prix des animaux se
Le dispositif mis en place par la tutelle
Le ministère de l’Agriculture a mis en place tout un dispositif pour que l’Aid Al-Adha se déroule dans les meilleures conditions possibles. Selon Mohammed Sadiki, parmi les mesures prises, il y a «l’enregistrement par les services vétérinaires de l’ONSSA de plus de 242.000 unités d'engraissement d’ovins et de caprins» et «le renfoncement des infrastructures de commercialisation des animaux à travers l’installation de 30 souks temporaires de l’Aïd dans les différentes régions du Royaume, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur». De même, renseigne le ministre, une circulaire conjointe a été publiée avec le ministère de l’Inté- rieur «pour renforcer le contrôle des animaux et des produits destinés à leur alimentation ainsi que le contrôle des points de vente et des souks dans le cadre de commissions locales mixtes». A cela, s’ajoute «la surveillance permanente par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimen- taires (ONSSA) de l’état sanitaire du cheptel national et sa protection sanitaire contre les maladies animales contagieuses, et ce en étroite collaboration avec les vétérinaires sanitaires mandatés, les professionnels et les autorités locales».
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