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JEUDI 23 JUIN 2022
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Voiture électrique
◆ Les dispositions prises à ce niveau restent insuffisantes pour booster le marché. ◆ La faiblesse du réseau des bornes de recharge et les prix sont les principales contraintes. Le Maroc accuse un sérieux retard pour installer un cadre favorable L a voiture électrique a le vent en poupe, surtout dans les pays développés. Le volume des ventes Par C. Jaidani
par les voitures diesel et leur part dépasse les 95%. Même si les distributeurs ont fait l'effort de lancer plusieurs modèles de véhicules électriques sur le marché, le volume des ventes est très insignifiant. En 2018, le nombre de ces voitures ne dépassait guère les 25 unités. Il est passé à 89 en 2019, 139 en 2020, puis à 688 en 2021, dont 421 hybrides rechar- geables. Il faut rappeler que dans le cadre de la COP22, organi- sée au Maroc, un consortium regroupant l’alliance Renault- Nissan, Schneider-Electric et M2M Group a été mis en place pour favoriser la mobi- lité électrique au Maroc. D’autres initiatives ont été annoncées dans ce sens, mais différentes contraintes ont entravé le basculement
des automobilistes marocains vers l’électrique. «Le Maroc ne peut rester à la traîne avec ce qui se passe à l’international. Il a accusé beaucoup de retard pour encourager la voiture électrique. Il doit prendre des mesures draconiennes sur le plan règlementaire et lancer un dispositif dédié, notam- ment imposer aux compa- gnies pétrolières et aux com- munes d’installer des bornes de recharge. Dans quelques années, il n’y aura plus de voitures à motorisation ther- mique et il faut se prépa- rer à cette transition», affirme Karim Kadiri, consultant en automobile. Deux contraintes majeures se dressent pour encoura- ger les véhicules électriques au Maroc. Il s’agit de la fai- blesse du réseau de bornes de recharge et les prix. Pour le premier point, le nombre de bornes de recharge au Royaume est de moins de 100 uni- tés. Elles sont implan- tées essentiellement dans quelques stations-service et ne sont disponibles que dans le réseau auto- routier et quelques sites prestigieux. En France, par exemple, on recense près de 58.000 unités de ce genre bien réparties sur tout le territoire national. Face à cette situa- tion, l’automobiliste marocain
ne peut opter pour une voiture électrique pour ses déplace- ments interurbains, car les meilleurs véhicules de la caté- gorie disposent d’une autono- mie maximum de 400 km. Le prix est lui aussi un fac- teur dissuasif. La plupart des offres disponibles sur le mar- ché marocain émanent des marques de luxe comme BMW i4, commercialisée à partir de 815.000 DH, ou Audi e-tron, proposée à partir de 1.050.000 DH. Il y a quelques années, Renault avait lancé l’expé- rience de location de voitures électriques, notamment des Zoe et des Tweezy, mais cette initiative n’a pas donné les effets escomptés. Dacia veut investir le seg- ment en lançant une offre très compétitive. Avec Spring, la marque low-cost ambitionne de mettre sur le marché un véhicule abordable, pour une moyenne de prix autour de 200.000 DH. «C’est une offre compétitive et intéressante pour le mar- ché marocain. Il est essen- tiellement dédié aux dépla- cements de type urbain ou périurbain. Ce lancement sera le prélude pour encourager les automobilistes à adop- ter ce genre de voutures», explique Fabrice Crevola, directeur de la marque Dacia au Maroc et directeur de Renault Commerce Maroc. ◆
a atteint 6,6 millions d’uni- tés, soit le double de 2020. Tout laisse à penser que les immatriculations connaîtront dans les années à venir un essor fulgurant, et ce d’autant que de nombreux construc- teurs ont décidé d’arrêter la production de véhicules à moteurs thermiques. Dans ce cadre, le parlement européen a voté une motion annonçant l'arrêt de production de tous les moteurs à combustion à l'horizon 2035. Face à ces bouleversements, le Maroc est à la traine. Le marché est toujours dominé
Dans le cadre de la COP22, un consortium regroupant l’al- liance Renault- Nissan, Schneider- Electric et a été mis en place pour favoriser la mobilité électrique au Maroc.
Le gouvernement doit prendre des mesures incitatives au profit de la voi- ture électrique et renforcer le réseau des bornes de recharge.
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