Cornwall_2014_11_05

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Immigrer, une démarche encore ardue

allers-retours entre la France et le Canada, ne sachant plus à quel saint se vouer, elle écrit une lettre de désespoir à une dame qui travaille à l’immigration, à Paris. «J’ai été chanceuse de tomber sur elle car elle m’a dit exactement quoi faire et qui voir», s’est- elle souvenue. Après quatre ans de relation, son copain la parraine. «Ce n’est pas évident de parrainer quelqu’un, a-t-elle expliqué. Au début de notre relation, je comprenaismon copain de ne pas vouloir me parrainer, car on se con- naissait peu quand même. Dans ces cas-là, nous devons nous débrouiller seuls et frap- per à toutes les portes car on ne connait pas les démarches exactes de l’immigration.» Mais après trois ans de concubinage et un enfant qui les unissait, elle reçoit son per- mis de travail et de résidence. «Il faut les

Céline est malheureusement la triste ré- alité, explique-t-elle. C’est la raison pour laquelle on souhaite organiser des événe- ments pour aider ces gens-là. Pour certains secteurs, oui, tu te retrouves seul. Alors il faut se demander ce qu’on peut mettre en place dans les milieux ruraux. On aim- erait également créer une mission et aller à l’étranger pour se faire mieux connaître et préparer des stratégies pour les services pré-départs. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas du tout représentés dans les milieux ruraux malgré qu’il y ait de plus en plus d’immigrants dans ce secteur.» De Port-au-Prince à Cornwall «La francophonie, pour moi, est une clé en plus que possède ceux qui utilisent la langue de Molière dans leurs activités de chaque jour, a a!rmé Djenane Turenne, venue de la République d’Haïti pour s’établir à Cornwall. Nous avions fait des démarches pour avoir la résidence du Canada. Nous avons été quali"és pour l’obtenir.» Bien qu’elle considère Cornwall comme sa ville d’adoption, Mme Turenne dit avoir fait

face à plusieurs obstacles, lorsqu’elle, son mari et leurs enfants sont arrivés au pays, en 2001. «Notre quali"cation pour venir nous établir au Canada ne nous faisait même pas penser à un recommencement de notre vie professionnelle, a-t-elle déclaré. Nous croy- ions avoir l’éducation nécessaire et l’on ne pensait pas devoir retourner à l’université. Il n’y avait rien pour nous. J’ai donc décidé de rester à la maison pendant que mon mari prenait des cours à l’Université pour obtenir un Bac en génie informatique.» Lorsqu’on lui demande pourquoi exacte- ment elle a choisi Cornwall, Mme Turenne explique avec un sourire que ce n’était pas la première visite qu’elle e#ectuait à Corn- wall. «Durant nos vacances estivales, nous venions souvent visiter les membres de notre famille qui vivaient déjà ici, a-t-elle expliqué. Mon conjoint et moi avions donc décidé que c’est ici qu’on s’installerait, dans l’Est ontarien. Ayant enseigné le français pendant huit ans dans mon pays, je vou- lais que les enfants gardent la langue, tout en étant dans une ambiance où l’on parle également l’anglais.»

ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca

Quand on ne connait pas toutes les astuc- es pour immigrer au Canada, ce n’est pas si facile que l’on puisse le penser de changer de pays. Pour souligner la Semaine de l’immigration francophone, deux histoires relatent le cheminement de deux indivi- dus, l’une provenant de Belgique, l’autre d’Haïti. Les francophones à minorité visible ont une présence importante dans l’est de l’Ontario. On en compte plus de 21 000 dans cette région du Canada. Ils sont nombreux, les nouveaux arrivants, à débarquer en sol canadien avec plein de rêves en tête. Plus- dienne. Savoir être créatif, foncer et, surtout, se préparer avant de quitter son pays, améliorer son anglais et mettre de l’argent de côté sont les principaux aspects sur lesquels il faut se concentrer. L’histoire de Céline Leloup, arrivée de Belgique il y a sept ans, installée à Crysler et propriétaire d’un commerce à Cassel- man, fait ressortir la réalité bien réelle sur l’immigration. En 2006, Mme Leloup débarque à Sainte-Agathe-des-Monts, au Québec, pour passer ses vacances chez des amis propriétaires d’un B&B. Elle y ren- contre un Français, installé depuis quelque temps à Crysler. C’est le coup de foudre. En 2007, elle revient au Canada pour s’installer avec son ami et fait une demande de per- mis de travail, qu’on lui accorde. «C’est en voulant changer de travail, après un an et demi chez le même employeur, qu’on m’a bloquée. À l’immigration, on m’a dit que je n’aurais jamais dû avoir de permis pour simple serveuse. J’ai tout de même trouvé un autre emploi avec le même permis de travail tout en faisant les démarches pour avoir mon permis de résidence», a relaté Mme Leloup. En 2009, Mme Leloup et son conjoint deviennent parents d’un petit garçon, né en Ontario. Mais, en 2010, elle reçoit une lettre qui ne lui donne qu’un seul mois pour quitter le pays. Découragée, et après des ieurs personnes qui ont vécu l’aventure ont expliqué que le principal dé" est de franchir le mur de l’expérience cana-

deux documents, car sans l’autre, on est bloqué», a-t-elle tenu à préciser. Mme Le- loup a "nalement ou- vert son commerce, Leloup gourmand, à Casselman, en 2011. «Si je n’avais pas eu mon copain, j’aurais eu beaucoup de dif- "culté à travailler et

D’importants changements ont eu lieu depuis le recense- ment de 2006, y compris une récession qui a eu des e"ets à long terme sur l’emploi et l’économie en Ontario.

à acheter un commerce. Ce que je retiens, a-t-elle déclaré, c’est que si l’on n’a pas de métier spécialisé, c’est très ardu d’immigrer. On ne peut pas vraiment avoir de permis de travail et, sans permis de travail, pas de permis de résidence. C’est un vrai cercle vicieux.» Si c’était à refaire, Mme Leloup reconnaît qu’elle se battrait encore comme elle l’a fait mais reconnaît que cela aurait encore pris plus de temps sans un copain. «Si l’on est seul, c’est le chemin du guerrier», a-t-elle réalisé. Malgré tout, elle a réussi son pari et exploite un café-crémerie bien européen qui emploie trois employés à temps plein l’été, et un pendant la saison hivernale. «On doit avoir un but quand on veut immigrer. Mais du côté de l’immigration, c’est parfois le chaos car on me disait oui et de l’autre côté, on me disait non. C’est très dur psy- chologiquement si l’on n’a pas de spécialité mais il ne faut pas se décourager au pre- mier refus», a-t-elle fait remarqué, heureuse aujourd’hui de vivre au Canada. Brigitte Duguay Langlais, coordonna- trice du Réseau de Soutien à l’Immigration francophone de l’Est de l’Ontario, reconnaît que ce genre de récit est celui de plusieurs immigrants francophones. «L’histoire de

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