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Entretien ransformation digitale T

«La réactivité techno-règlementaire fait toujours défaut au Maroc» En matière de développement numérique, le Maroc a réalisé beaucoup de progrès dans certains secteurs. Pour d’autres, du chemin reste encore à faire. Le point avec Youssef El Alaoui, vice-président général de l’Apebi, Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring.

Finances News Hebdo : Comment l’Apebi œuvre-t-elle pour le développe- ment numérique au Maroc ? Youssef El Alaoui : Notre mission est de renforcer le rayonnement et la repré- sentativité de l’écosystème. Ainsi, nous participons activement à l’élaboration des stratégies numériques nationales, comme le Plan Maroc Numeric 2013 et la stratégie Maroc Digital 2020, et nous portons la voix de nos membres et de son écosystème aux pouvoirs publics en participant au débat public afin de maintenir des conditions règlemen- taires et économiques favorables pour le secteur. Nous avons aussi des programmes en faveur de l’innovation et de soutien à la start-up pour qu’elle puisse surmonter les difficultés de démarrage et franchir de nouveaux paliers de développement. F. N. H. : Quelle est votre appréciation sur l’état de l’essor du digital dans le pays en comparaison aux autres Etats de la région MENA ? Y. E. A. : Des secteurs avancent bien et d’autres moins. A mon sens, c’est un problème de règlementation et de

manque d’ambition. La fintech n’est pas assez digitalisée dans notre pays à cause du poids de la réglementation bancaire et financière; idem pour le secteur des assurances qui peut être un créneau de création d’emploi et d’innovation. Les télécoms s’en sortent assez bien du fait de l’agressivité du marché. Sur le e-gov, nous sommes classés 85 ème mondial, mais nous restons parmi les leaders en Afrique. De manière générale, le e-gov a bien démarré, bien qu’il se limite principale- ment aux services de «collecte d’argent» comme les impôts, la douane et le règlement des infractions. Les autres services, plus utiles aux citoyens, sont moins bien lotis, comme les demandes de documents administratifs et les déclarations en ligne. Le retard de l’interconnexion électro- nique entre les administrations reste un frein pour le déploiement à grande échelle des e-services. Le citoyen est obligé de faire le «coursier» entre les administrations. Au niveau régional, nous n’avons pas à nous plaindre, exception faite des

Youssef El Alaoui

20 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]

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