HS 35

L’Apebi souhaite développer un partenariat avec l’ADD dans le cadre

«service au public» afin de pouvoir développer des services adaptés aux nouveaux usages. Ce qui impliquera une réorganisation et un nouveau pro- cessus pour plus d’efficacité et de transparence. On doit également mieux gérer le volet sécurité et confidentialité des données personnelles. Au final, il ne faut pas tomber dans la fracture numérique, dans la mesure où il faut accompa- gner les usagers et ne pas exclure une grande partie de la société n’ayant pas de culture numérique. Chacun doit y trouver son compte. F. N. H. : Comment avez-vous accueilli la mise en place de l’Agence de dévelop- pement du digital ? Y. E. A. : Nous avons œuvré pour la mise en place de l’Agence de développement du digital (ADD) et nous en sommes satisfaits. L’Apebi souhaite développer un partenariat avec l’ADD dans le cadre de la stratégie Maroc Digital 2020 afin de rattraper le retard enregistré dans le numérique, et d’accélérer et lancer la mise en œuvre de la stratégie 2020 en favorisant l‘investissement dans le

secteur et, surtout, pour former, enca- drer et outiller l’administration et la PME, dans le but de réussir la transi- tion numérique. Maintenant, une vision claire de l’ADD tarde à voir le jour; nous espérons que cela va s’accélérer pro- chainement. F. N. H. : Enfin, selon vous, que gagne- raient l’économie nationale et les diffé- rentes branches d’activité à se digitali- ser davantage ? Y. E. A. : On parle de technologie de rupture, ne pas les adopter risque de rendre certains businessmodels obso- lètes. Et les exemples ne manquent pas. Il y a donc urgence à se mettre à niveau pour protéger notre économie. La digitalisation de l’administration permet la transparence et réduit les intermédiaires, ce qui aura pour consé- quence finale de diminuer considé- rablement la corruption. Elle favorise également l’inclusion sociale en rappro- chant des services à valeur ajoutée aux citoyens comme l’accès aux services financiers sur mobile, la e-santé et la e-éducation. u

pays du Golfe, en particulier les Emirats Arabes Unis qui ont atteint des niveaux de digitalisation avoisinant les 100%, grâce notamment à une réglementa- tion qui évolue au fur et à mesure de l’évolution technologique comme la Blockchain, le Big Data et l’intelligence artificielle. Cette réactivité techno-règle- mentaire nous fait toujours défaut au Maroc. F. N. H. : A votre avis, quels sont les défis du Maroc en matière de dévelop- pement numérique ? Y. E. A. : Le défi de la formation des ingénieurs est réel. Nous en formons 8.000 par an, contre 15.000 pour la Tunisie. C’est insuffisant pour accom- pagner nos ambitions numériques. Sans parler des départs à l’étranger, et ce pour plusieurs raisons. Il faut également adapter la formation aux nouvelles technologies. C’est d’ail- leurs ce que nous essayons de faire au sein de l’Apebi, en partenariat avec les organismes de formation. L’autre challenge est de placer l’usager ou le citoyen au cœur de la stratégie : il faut que le «service public» devienne

de la Stratégie Maroc Digitale 2020.

21

FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]

Made with FlippingBook flipbook maker