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mmobilier I

Le secteur dans l’expectative

Les promoteurs ont revu à la baisse leur businessplan en attendant d’avoir plus de visibilité. Ils attendent des offres plus adaptées pour le social et la classe moyenne. M a l g r é q u e l q u e s s i g n a u x p o s i t i f s , c o m m e la relance des crédits aux promoteurs constatée depuis quelques mois, le secteur immobi- lier n’est toujours pas sorti de sa léthargie. Pour les promoteurs, l’heure est toujours à l’écoulement des stocks d’invendus accumulés à cause de la surchauffe qui a caractérisée le secteur ces dernières années. Ainsi, pour le segment social, et selon plusieurs professionnels, le temps d’attente pour la livraison des logements se réduit de plus en plus dans les grandes métropoles, au moment où dans les moyennes et petites villes, les livraisons sont quasi immédiates. Néanmoins, il faudra encore se montrer patient pour que l’offre soit absorbée par le marché, et le retour à l’équilibre n’est pas attendu à court terme. Les promoteurs ont à cet égard revu à la baisse leur businessplan dans l’attente d’avoir plus de visibilité. « Plusieurs promoteurs ont réduit les nouvelles mises en chantier car ils n’ont pas écoulé totale- ment les projets déjà commerciali- sés. En moyenne, 20% de certains immeubles sont encore en attente d’acquéreurs. Le chiffre d’affaires dégagé permet de pallier certaines charges, notamment les crédits contractés auprès des banques, le foncier et autres frais », souligne

L’instauration du statut de pro- moteur devrait professionna- liser l’activité et barrer la route aux spécula- teurs.

Driss Nokta, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). « Les appartements qui ne trouvent pas preneurs réduisent la vitesse de rotation des projets. Les opérateurs sont amenés à revoir à la baisse leur marge pour dégager du cash et investir de nouveau », ajoute-t-il. Cette phase de déstockage risque de s’allonger. Les professionnels du secteur cherchent à innover pour en accélérer la cadence. Outre le foison- nement de promotion et de remises sur les prix, ou encore la prise en charge de certains frais comme l’enregistrement, la conservation foncière ou les frais notariaux, les opérateurs revoient également la typologie de leur offre. La dernière en date concerne le lancement du concept des duplexs dans le seg- ment économique pour séduire la clientèle. Le gouvernement attendu En matière de propositions adres- sées au gouvernement afin de don- ner un coup de fouet au secteur, les professionnels préconisent d’encou- rager des produits plus adaptés

aux besoins du marché, notamment dans le social et le moyen standing. Il s’agit de lancer un nouveau modèle de segment social compor- tant plusieurs produits, et non un seul comme c’est le cas actuelle- ment, avec l’offre de 250.000 DH qui a fait son temps. D’autres offres plus en phase avec les attentes des consommateurs, une à 300.000 DH et une autre ayant une qualité de finition et une superficie plus élevée dont le prix ne devrait pas dépasser 350.000 DH, sont souhaitables. L’idée aussi est d’installer des pro- duits moyen standing plus compéti- tifs. « Notre expérience a montré que bon nombre de Marocains n’arrivent pas à accéder à la propriété à cause de l’indisponibilité de produits adap- tés à leur budget, notamment pour la classe moyenne où l’essentiel des besoins est compris entre 800.000 et 1.000.000 DH. C’est à ce niveau que le gouvernement doit réfléchir. Le produit lancé depuis quelques années a été voué à l’échec, car il n’a pas séduit les promoteurs et demeure en deçà des attentes des acquéreurs », précise notre interlo- cuteur. u

84 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°35 ]

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