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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
MERCREDI 31 AOÛT 2022
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scolaires».
tion; une occasion en or pour les sociétés de crédit» , déplore Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC). Et d’ajouter : «Les dépenses des familles pour la rentrée des classes seront très lourdes cette année, d’autant plus que certaines écoles, notamment privées, ne cessent d’augmen- ter leurs tarifs et de multiplier les frais supplémentaires, tels que ceux de l’assurance qui sont nor- malement à la charge de l’établis- sement et non pas des parents. Face à tout cela, le gouvernement doit intervenir, et la solution idéale est de redorer le blason des éta- blissements scolaires publics qui sont actuellement abandonnés et très mal dirigés», conclut-il. ◆
Aïe, ça pique ! C’est donc inévitable, la rentrée scolaire 2022-2023 pèsera lourde- ment sur le budget des ménages marocains, notamment en raison de l’envolée des prix du fret et des matières premières qui composent non seulement les manuels mais l’ensemble des fournitures sco- laires. Ces prochains jours, ce sera le grand rush sur les libraires et les vendeurs de toutes sortes de four- nitures scolaires qui se disent tou- chés par la forte hausse des prix. «A l’instar des autres produits de consommation, les prix des four- nitures scolaires vont crescendo. En ce moment, l’augmentation des prix oscille entre 40% et 100% pour la majorité des produits. A titre d’exemple, le prix de cer- tains cahiers qui se vendaient auparavant à 4 dirhams, s’élève aujourd’hui à 8 dirhams, soit le double ! Les cahiers grand format de 192 pages qui coûtaient 18 dirhams, sont désormais proposés à 23 dirhams. Le prix d’un tube de colle est passé de 11 à 15 dirhams. Et la liste est longue» , constate Amine, gérant d’une papeterie à Casablanca. Et de surenchérir : «Pour ce qui est des manuels scolaires, plusieurs parents se trompent en pensant que la décision annoncée par le gouvernement touche la totalité des livres. En réalité, il n’en est rien. Le maintien des prix ne concerne que les manuels scolaires ministé- riels, ceux importés de l’étranger et qui sont souvent en usage dans les écoles privées ont connu une hausse des prix de 3 à 20 dirhams. Car si pour les premiers les prix sont régulés par le gouvernement, pour les seconds, la tarification est libre et l’Etat n’intervient pas» . Dans le même ordre d’idées, les vendeurs de cartables crient leur désarroi face à la flambée des prix accentuée par les nouvelles mesures imposées par l’Admi- nistration des douanes et impôts indirects (ADII). Dans une circu- laire datant du 30 mai 2022, l’ADII soumet les cartables au contrôle
Plusieurs cartables sont retenus au niveau de la Douane, suite à l’obliga- tion de contrôle de conformité, ce qui perturbe l’appro- visionnement du marché.
conformément aux normes maro- caines rendues d’application obli- gatoire. «Les prix des cartables scolaires varient cette année entre 150 et 400 dirhams, soit une hausse de 40% à 50% par rapport à la précédente rentrée. Ce qui nous inquiète le plus est que plu- sieurs cartables sont retenus au niveau de la Douane, suite à l’obli- gation de contrôle de conformité, ce qui perturbe l’approvisionne- ment du marché. Aujourd’hui, la demande dépasse largement l’offre, et si cette situation perdure, les prix continueront d’augmen- ter» , déplore Mohamed, proprié- taire d’un magasin de vente de cartables. Quant aux parents, plus particu- lièrement ceux ayant plus d’un enfant scolarisé, la flambée des prix les met sur la corde raide. Quel que soit le niveau des élèves, la liste des fournitures scolaires est de plus en plus longue. Inflation oblige, une fois en caisse, les chefs de famille se retrouvent avec des notes trop élevées. «Les achats de rentrée coûtent un bras cette année, c’est excessif. Auparavant, on trouvait des cartables de bonne qualité à moins de 200 dirhams; cette année il faut compter au moins 400 ! Nous sommes donc contraints de faire des sacrifices pour payer les études de nos enfants», s’emporte Amina, mère d’un collégien et d’une lycéenne. Une aubaine pour certains L’inflation se poursuit et frappe de plein fouet le pouvoir d’achat des consommateurs marocains, une situation qui, en quelque sorte, profite aux sociétés de crédit. «La
hausse des prix a impacté néga- tivement le pouvoir d’achat des consommateurs qui se retrouvent dans l’obligation de changer leur mode de vie. Afin de couvrir les charges de la rentrée scolaire, cer- tains creusent un trou pour bou- cher un autre en se retournant vers les crédits à la consomma-
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