FNH N° 1075 ok

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

MERCREDI 31 AOÛT 2022

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Dessalement de l’eau de mer

◆ Malgré les évolutions technologiques, le dessalement de l’eau de mer demeure une technologie relativement chère par rapport aux techniques conventionnelles. ◆ La baisse du coût des énergies renouvelables, appelées à représenter près de 52% du mix énergétique en 2030, augmente incontestablement la compétitivité de l’eau dessalée au Maroc. Le gouvernement met le turbo

samment d’eau pour les régions intérieures. A titre illustratif, la future station de dessalement de la capi- tale économique, d’une capacité de 300 millions de m 3 par an, permettra de libérer une quantité d’eau importante récupérée du bar- rage d’Al Massira. Ce qui pro- fitera à la région de Marrakech -Tensift. «Le dessalement de l’eau de mer présente des avan- tages importants, notamment au regard des aléas liés aux effets des changements cli- matiques. Il garantit une sécu- rité de l’alimentation en eau potable indépendamment de la pluviométrie, d’autant que notre pays dispose de 3.500 km de côtes et que de nombreuses agglomérations côtières connaissent un déve- loppement important occa- sionnant un accroissement significatif de la demande en eau potable», avait déclaré Abderrahim El Hafidi, DG de l’ONEE, sur les colonnes de F.N.H. Notons que la concrétisation des stations de dessalement se fera avec une approche basée sur le partenariat public privé. Ce qui prouve la volon- té de l’Etat de mutualiser les moyens avec le privé car les stations de dessalement de l’eau de mer sont des infras- tructures capitalistiques. Pour preuve, la réalisation de la station de dessalement de Chtouka-Aït Baha (Souss- Massa), entrée en service

cette année, a nécessité une enveloppe de 4,4 Mds de DH. «Des mécanismes clairs pour le partage des coûts à l’échelle régionale ou nationale et la coordination intersectorielle (eau-énergie) doivent être établis. Le développement des projets de dessalement reposera sur de grands inves- tissements privés et néces- sitera l’acquisition efficace de systèmes de partenariat public/privé (PPP)» , explique en substance Mohamed Chikhaoui, professeur à l’Insti- tut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV) et expert en gestion des ressources sol et eau (www. Laquotidienne.ma). Il importe d’ajouter que la nou- velle station de dessalement d’eau de mer de Laâyoune devrait être opérationnelle avant la fin de cette année. Dotée d’une capacité de 26.000 m 3 /jour, cette nouvelle station est réalisée grâce un investissement de 670 millions de dirhams. L’objectif straté- gique du Maroc est d’avoir une vingtaine de stations de dessalement à l’horizon 2030. Quid du coût du dessale- ment de l’eau de mer ? Le dessalement de l’eau de mer a certes des avantages avérés, mais son coût reste relativement élevé par rapport à celui des eaux convention- nelles. D’ailleurs, le patron de l’ONEE n’avait pas manqué d’attirer l’attention sur cette donne sur les colonnes de FNH. «Il ne faut pas occulter le

Les stations de dessalement de

l’eau de mer sont des infrastructures capitalistiques.

Le Royaume compte près d’une dizaine de stations de dessalement. La lettre de cadrage, en pré- lude du PLF 2023, révèle l’intention du gouvernement de lancer les projets de des- salement d’eau aussi bien à Casablanca, Dakhla, Safi, Guelmim et Nador (capaci- té de 100 millions de m3/an extensible), tout en élargissant le recours à l’usage des eaux usées traitées dans les utilisa- tions comme l’arrosage, dans l’industrie ou dans les uni- tés hôtelières. Ces dernières sont réputées pour leur grand appétit pour la consommation de l’or bleu. Du côté de la tutelle (ministère de l’Equipement et de l’Eau), l’on justifie l’opportunité de recourir au dessalement de l’eau de mer par la néces- sité de sécuriser les besoins des populations situées sur le littoral, tout en libérant suffi-

L e développement des ressources en eau non conventionnelles est érigé en priorité par l’Etat pour per- mettre au Royaume de faire face à l’exacerbation du stress hydrique causée par plusieurs facteurs (sécheresse, pression sur la ressource, augmenta- tion démographique, gaspil- lage, etc.). Pour l’heure, au Maroc, la production d’eau potable est réalisée à près de 98% à partir d’eaux conven- tionnelles. Au regard de ce qui précède, les techniques de dessalement de l’eau de mer et de traitement des eaux usées sont appelées à se démocratiser davantage. Pour rappel, la première unité de dessalement d’eau de mer a été réalisée par l’ONEE en 1977. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Par M. Diao

La station de dessa- lement de

Chtouka-Aït Baha (Souss- Massa), entrée en service cette année, a nécessité une enveloppe de 4,4 Mds de DH.

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