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ECONOMIE
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MERCREDI 31 AOÛT 2022
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Tensions crescendos entre la Chine et les Etats-Unis, après la crise de Taïwan A lors que l’attention des médias sur la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, s’efface; les Par Omar Fassal *
tensions, elles, entre les Etats-Unis et la Chine ne font que se renforcer. D’abord, il convient de noter que depuis la visite tant décriée de Pelosi qui a initié la crise, plusieurs autres visites diplomatiques se sont enchaînées, allant à l’encontre d’une désescalade avec Pékin. Il y a eu Eric Holcomb, gouverneur de l’Etat de l’Indiana; Keiji Furuya, à la tête d’un groupe parlementaire bipartisan japonais; et une délégation lituanienne. Une autre visite est à venir, en septembre, d’une délégation parlementaire américaine. En octobre, ce sont une visite d’une déléga- tion canadienne et de deux délégations allemandes qui sont au programme. Non seulement certains rivaux de la Chine souhaitent se rendre à Taïwan pour ancrer leurs positions, mais Taïwan, de son côté, poursuit un effort diplomatique pour attirer davantage de visites officielles. En effet, cette année Taïwan a accueilli 14 délé- gations parlementaires ou gouvernemen- tales, venant de pays avec lesquels elle n’a pas de relations diplomatiques. Dans ce contexte, les Américains et les Taïwanais ont prévu cet automne des discussions pour approfondir leur par- tenariat commercial et promouvoir les investissements. Taïwan est actuelle- ment le neuvième partenaire commer- cial des Etats-Unis. Avec Taïwan, les Américains achètent principalement des semi-conducteurs et d’autres composants électroniques, et vendent de l’équipe- ment militaire. Le porte-parole du minis- tère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a mis en garde les Américains contre la négociation de «tout accord qui aurait un caractère officiel», car il irait à l’encontre de la politique d’unité poursui- vie par la Chine sous l’appellation «One China».
Les Etats-Unis, soucieux de préser- ver leur influence géopolitique en Asie, sont plus que jamais sur l’offensive. Un autre exemple de l’effort mené dont les ramifications sont multiples, celui de Magnachip, un des principaux produc- teurs de semi-conducteurs en Corée du Sud. Cotée à la Bourse de New York, Magnachip a annoncé son rachat par le fonds de capital investissement chinois, Wise Road Capital, mais le comité amé- ricain des investissements étrangers a bloqué cette vente, expliquant que cette opération représentait un risque pour la sécurité intérieure américaine. Plus claire- ment, bien que Magnachip ne dispose pas de centres de production et de recherche et de développement sur le sol américain, les Américains ont tout de même bloqué cette cession, pour empêcher les Chinois d’avoir accès aux techniques avancées sur les semi-conducteurs, détenues par Magnachip. Alors que le comité inter- venait d’habitude sur les cessions de ports et d’infrastructures, il crée un pré- cédent sur une industrie stratégique, où les Américains sont en avance sur les Chinois et où ils essayent, difficilement, de conserver leur avance en freinant le développement des entreprises chinoises sur le sujet.
De leur côté, les Chinois contre-attaquent. En effet, la deuxième économie mondiale en termes de PIB nominal (17 trillions de dollars vs 23 pour les Etats-Unis), et la pre- mière en termes de PIB en parité pouvoir d’achat, est forte d’un marché intérieur incomparable, qui lui permet désormais de peser sur la balance des négociations. La Chine a baissé ses avoirs en bons du trésor américain pour le 7 ème mois d’affilée. Deux buts en ligne de mire : d’un point de vue tactique, booster sa monnaie qui se déprécie en raison de la forte remontée du Dollar, et d’un point de vue stratégique, diversifier ses actifs de réserve dans ce contexte de tension géopolitique avec les Américains. Le gel des réserves en Dollars de la Banque centrale russe après le déclenchement du conflit en Ukraine a créé un précédent historique, qui sera dorénavant présent dans tous les esprits. Surtout ceux des rivaux géopolitiques des Etats-Unis. Ainsi, la Chine a de nouveau vendu des bons du trésor pour ramener ses avoirs de 981 milliards de dollars en mai, à 968 milliards en juin. Un an aupara- vant, ces avoirs étaient de 1.060 milliards. La Chine est le deuxième détenteur au monde, après le Japon (1.213 milliards de dollars), et devant le Royaume-Uni (634 milliards), la Suisse (294 milliards),
Depuis la visite tant décriée de Pelosi qui a initié la crise, plusieurs autres visites diploma- tiques se sont enchaînées.
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