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BOURSE & FINANCES
JEUDI 2 ET VENDREDI 3 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Par contre, la fermeture de l’économie suite au confinement a eu un impact considé- rable sur les différents secteurs d’activités, chose qui a conduit à une crise économique. Concrètement, aujourd’hui les besoins fonda- mentaux de l’économie marocaine n’ont pas énormément changé entre la période d’avant et durant la pandémie. Il y a plutôt une accen- tuation de la fragilité d’un certain nombre d’acteurs économiques, parce que forcément avec la fermeture de l’économie, ces derniers ont perdu de l’argent. Ils ont moins de capital et, autant, sinon davantage de dettes : leur bilan est donc moins solide qu’en période pré-crise. Le besoin de financement des PME reste important et parfaitement identifié. Nous n’avons donc pas une remise en cause de notre stratégie, nous avons seulement des réponses de financement sur un horizon court terme avec des moyens adaptés à la situation actuelle. F.N.H. : De quels types de moyens s’agit-il ? F. M. : Premièrement, nous avons mis en place ce qu’on appelle un «paquet résilience»
qui comporte des lignes de finance- ment destinées à fournir de la liqui- dité à l’économie marocaine à court et moyen terme, alors que d’habi- tude, nous sommes focalisés sur des financements d’in- vestissement de long terme.
«Les entreprises marocaines ont besoin de soutien financier plus général en ces temps de crise» ◆ Ayant une stratégie au Maroc se focalisant sur le soutien financier en faveur des projets innovants et «green business», la Banque européenne pour la reconstruction et le développement élargit son champ d’intervention et réadapte sa stratégie sur un horizon court et moyen terme, afin de soutenir les PME et PMI face aux difficultés de trésorerie. ◆ Entretien avec Francis Malige, directeur des institutions financières de la BERD.
Nous jugeons que dans une situation de crise, ce sont les financements à court terme qui sont impor- tants.
Nous jugeons que dans une situation de crise, c’est le maintien des lignes de financement du besoin en fonds de roulement, et les différents types de financement à court terme qui sont importants. C’est ce que nous avons mis en place et ça durera le temps qu’il faudra, car nous avons décidé de ne pas être limités en termes de montants ou de durée, mais de nous inscrire dans une optique d’accompa- gnement des besoins du marché en liquidité. Nous comptons évidemment retourner sur la stratégie «long-termiste» quand les circons- tances le permettront, car elle revêt une meil- leure valeur ajoutée aux yeux de la BERD. Deuxièmement, nous avons augmenté assez nettement notre financement du commerce international. Parce qu’on voit que le volume des échanges commerciaux a baissé, mais que leur financement a connu une baisse
ladite stratégie et la réadapter aux nouveaux enjeux économiques ? Francis Malige : Je pense qu’il y a actuel- lement une crise économique plus que sani- taire, car si l’on se penche sur le nombre de victimes de la pandémie, qui est bien entendu tragique, il reste très limité au Maroc.
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Vous nous aviez indiqué lors d'un entretien que la BERD continuerait en 2020 au Maroc sur sa même stratégie. Suite à la crise actuelle, comptez-vous revoir
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