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JEUDI 2 ET VENDREDI 3 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Conjoncture

◆ Elle reste le principal stimulateur de la croissance. ◆ La reprise nécessite des mesures d’accompagnement de l’Etat. Pourquoi il faut booster la demande intérieure pour assurer la relance E n l’absence d’un nouveau modèle de développement qui diversifierait les pistes pour stimuler le progrès économique, la demande Par C. Jaidani

Regroupant 40% de la popula- tion nationale, le monde rural est fortement touché par la sécheresse. Les revenus des exploitants bais- seront sensible- ment, impactant la demande inté- rieure.

intérieure restera le principal moteur de la croissance au Maroc. Dans cette conjoncture difficile due à la crise de la Covid-19, elle risque d’être perturbée pendant un certain temps, surtout que tous les facteurs qui peuvent redresser la situation sont en berne. Plusieurs éléments clés ont un impact déterminant sur l’évolution de l’économie nationale. La sèche- resse qui sévit depuis deux ans, devrait réduire sensiblement le reve- nu des habitants du monde rural, qui représente plus de 40% de la population nationale. Par consé- quent, la demande de cette catégo- rie de personnes, que ce soit pour la consommation ou l’investissement, sera revue à la baisse. Le gouvernement a pris une série de mesures à court terme pour amor- tir partiellement les effets négatifs du confinement sanitaire sur les ménages vulnérables et les entre- prises en difficulté ainsi que les employés. «Ces mesures sont destinées essen- tiellement à colmater les brèches. Elles sont insuffisantes pour per- mettre à la demande intérieure de se redresser, surtout qu’on relève une certaine inquiétude des consomma- teurs qui préfèrent différer leur achat le temps d’avoir de la visibilité» , sou- ligne Mohamed Amrani, professeur d’économie à l’Université Hassan II de Casablanca. «Les indicateurs du ministère de

9,8% à la même période de l’année dernière. C’est un taux qui reste acceptable, mais qui ne reflète pas encore la réalité. Il faut attendre les statistiques des mois de mai et juin pour avoir une idée plus précise sur l’impact de la crise. Plusieurs sources syndicales affir- ment que la situation est critique pour des milliers de travailleurs, dont les entreprises ont procédé à une vague de licenciements. Dans une lettre adressée dernièrement au chef du gouvernement, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), a demandé une prorogation de l’indemnité Covid-19 versée par la CNSS au-delà de juin. Il attire l’at- tention de l’Exécutif sur la situation difficile «de nombreux salariés qui n’ont pas encore repris le chemin du travail, étant donné que leurs entre- prises sont toujours à l’arrêt». Pour sa part, Khadija Zoumi, membre du bureau exécutif de l’Union géné- rale des travailleurs du Maroc

l’Economie et des Finances sont dans l’ensemble moins inquié- tants par rapport aux prévisions. Néanmoins, une crise de confiance est apparue, qui demande à être dis- sipée par des messages apaisants pour assurer une reprise dans de bonnes conditions et le plus rapide- ment possible», ajoute Amrani. Selon le dernier rapport de la direc- tion des études et des prévisions financières (DEPF), «à fin avril, les derniers indicateurs disponibles font état d’un maintien du pouvoir d’achat des ménages, soutenu par une évolution maîtrisée des prix à la consommation (+1,2%), une pro- gression des crédits à la consom- mation, quoiqu’en ralentissement (+1,5%), et une création de 112.000 emplois rémunérés au T1-2020» . Les salariés en difficulté La DEPF note également la pour- suite de l’évolution modérée de l’in- flation au cours de cette période. Le taux du chômage est passé à 10,5% au premier trimestre 2020 contre

(UGTM), a estimé que le Maroc fait face actuellement à une situa- tion inédite, dont les répercussions risquent de perdurer. Elle a préco- nisé, dans ce contexte, la mise en place d’un comité de veille sociale, qui devrait protéger l’employé face à l’émergence de catastrophes telles que la pandémie du coronavirus. Outre la communication à destina- tion des opérateurs et des citoyens, l’Etat devrait injecter des fonds dans l’économie à travers des marchés publics pour stimuler la demande et donner une nouvelle impulsion à la croissance. ◆ Plusieurs sources syndicales affirment que la situation est critique pour des milliers de travailleurs.

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