FNH N° 1084

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 NOVEMBRE 2022

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Equilibres macroéconomiques

◆ Le FMI, qui salue plusieurs actions du gouvernement, appelle à l’accélération des réformes structurelles. ◆ L’Institution de Bretton Woods table sur une croissance d’environ 1,25% du PIB en 2022 et un déficit du compte courant de 4,25% du PIB. Warning sur les marges de manœuvre budgétaires et monétaires limitées

creu ser pour atteindre 4,25% du PIB». Ces prévisions confortent quelque part la méforme de l’économie nationale. Toutefois, à en croire l’équipe de l’Institu- tion de Bretton Woods, l’acti- vité devrait mieux se compor- ter durant l’année 2023. «Dans l’hypothèse d’une amélioration progressive des conditions extérieures et d’une saison agricole moyenne, la crois- sance devrait s’accélérer pour atteindre environ 3% du PIB en 2023 et le déficit du compte courant se réduirait à environ 3,5% du PIB, mais de fortes incertitudes planent encore sur ces perspectives», concède Roberto Cardarelli.

Trois postes ont sauvé les meubles Roberto Cardarelli, chef de l’équipe du FMI, qui a séjourné au Maroc, a dévoilé quelques prévisions majeures portant

sur l’économie nationale avant de répondre à bâtons rompus aux questions des représentants de la presse nationale. Les inter- rogations ont porté, entre autres, sur l’opportunité de la hausse du taux direc- teur par BAM, le PLF 2023,

La réforme de la Caisse de compen- sation devrait, selon les experts du FMI, élargir les marges budgétaires.

l’implication des tendances inflationnistes, la réforme de la Caisse de compensation et le financement des principales réformes (santé, protection sociale, éducation). « L’économie marocaine a connu une confluence de chocs négatifs en 2022 qui ont freiné le rebond rapide après la pan- démie. La sécheresse a affecté négativement la production agricole, tandis que les chocs des termes de change liés à l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont davantage alimenté l’inflation et réduit le pouvoir d’achat», explique le chef de mission du FMI pour le Maroc. Et d’ajouter: «La reprise du secteur du tourisme, la rési- lience des envois de fonds des migrants et des exportations ont compensé partiellement ces chocs négatifs. La crois- sance du PIB s’établirait à envi- ron 1,25% en 2022 et le déficit du compte courant devrait se

rognées, entre autres, par l’ex- plosion des charges de com- pensation, se sont amenuisées considérablement au cours des dernières années. Dans ce contexte, il est clair que la question du financement du nouveau modèle de développe- ment, lequel nécessite la mise en œuvre de réformes structu- rantes et coûteuses (protection sociale, santé, éducation…), se pose avec acuité. A ce titre, rap- pelons qu’en octobre dernier, le Souverain a fixé l’objectif de la mobilisation de 550 Mds de DH d’investissements de capitaux privés sur la période 2022-2026. De même, le secteur public est aussi appelé à jouer sa partition en matière de financement dans le cadre de la mise en œuvre du NMD. C’est dans un contexte particulier que les services du FMI ont achevé récemment leur mission de 2022 au titre de l’ar- ticle IV avec le Maroc.

S ur le front écono- mique, il n’est pas exagéré de dire que le Royaume est à la croisée des chemins. Le Maroc, qui aspire légitime- ment à l’émergence, s’est fixé un objectif ambitieux. Celui de bâtir un nouveau modèle de déve- loppement (NMD), avec à la clef une pérennité de la croissance durable et inclusive. Toutefois, ce dessein porté au plus haut sommet de l’Etat se télescope avec un contexte particulière- ment défavorable sur le plan national (sécheresse récurrente) et international (flambée des cours des matières premières, pandémie Covid-19, etc.). Cette donne complique l’équation de l’émergence, surtout si l’on sait que la croissance sera atone en 2022 (autour de 1% du PIB) et que les marges budgétaires Par M. Diao

Ces actions salutaires, selon le FMI

Sur la question de l’augmen- tation de 50 points de base du taux directeur par BAM (à l’issue de son dernier Conseil), et ce dans l’optique de conte- nir l’inflation, l’équipe du FMI a adopté une position qui ne souffre d’aucune ambivalence. Elle salue la décision de l’Ins- titut d’émission, bien que les causes des pressions inflation- nistes proviennent des chocs mondiaux sur l’offre et les prix des matières premières. Par ailleurs, le FMI, qui s’attendait pour 2023 à l’amorce du repli de l’inflation (sous l’effet de la baisse prévue des prix mon- diaux des matières premières) suggère : «Assurer un retour

Assurer un retour de l’in- flation à près de 2% d’ici 2024 pourrait nécessiter de nouvelles hausses des taux direc- teurs.

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