FNH N° 1084

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 NOVEMBRE 2022

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comment pourrions-nous créer des synergies, et explorer ensemble les opportunités en Afrique. F.N.H. : Il est clair que l’éco- système des fintech peine à décoller au Maroc. Qu’est- ce qui bloque selon vous ? Et comment peut-on pallier cela ? S. G. : Je tiens à reconnaître des avancées salutaires. Peut-on mieux faire ? Oui, nous avons la chance d'avoir un grand potentiel. Ce qui bloque pour les fintech, c’est aussi ce qui bloque pour les start-up en géné- ral. Premièrement, j’évoquerais les problèmes liés à une administration qu’il faudrait alléger. Cela permettra à l’entrepreneur de se concentrer sur sa tâche, c’est-à-dire innover et créer. Je sais que des efforts sont entre- pris à ce niveau, j’espère que cela continuera. Deuxièmement, parlons de la difficulté d'accès aux appels d'offres. Comment une start-up pour- rait-elle être compétitive lorsqu’on lui demande de remplir 70 pages pour répondre à un appel d’offres ? Cela disqualifie d’emblée ces petites struc- tures, bien qu’elles puissent avoir des solutions parfois plus innovantes et efficaces que des acteurs plus gros. Troisièmement, j’aimerais parler d’une problématique liée à l’acquisition de talents. Lorsque l’on parle de pro- fils informatiques, les start-up sont aujourd’hui en concurrence avec de grosses entreprises de services du numérique (ESN). Ces dernières exercent une forme de dumping au niveau des salaires; cela fait bais- ser la compétitivité et désorganise le marché. Si l’on veut créer de futurs champions dans les fintech, je pense que tout se joue au niveau de la formation, l’éducation et plus d’investissements sur les porteurs de projets. C’est pour cela qu’à Atela, nous intervenons à ces niveaux-là en accompagnant et en formant nos collaborateurs sur les technologies que l’on utilise. F.N.H. : Le Royaume a-t-il les moyens et les acquis pour devenir leader régional dans ce domaine ? S. G. : Le Maroc a certainement les moyens et les acquis pour devenir le leader régional, voire du continent,

dans le domaine des fintech. Je vais même aller plus loin. Le Maroc a le devoir de devenir leader, car à défaut, il risque de perdre le leader- ship dans les domaines où il est déjà à la première place du podium. Les banques n’ont pas d'autres choix que d’adopter les dernières technolo- gies dans leur process. Si elles ne le font pas, elles ne risquent pas seule-

ment de perdre des parts du marché au Maroc, mais également à l’échelle continentale. Le Maroc a déjà un leadership dans le continent via les acteurs bancaires traditionnels. Les fintech sont un moyen d’étendre et de pérenniser cette avance. Je crois que c’est une question de volonté et de vision. Ceci passe par le renforcement et le support des fintech à l’échelle

nationale. C’est un peu comme le football. C’est parce que la Botola Pro est compétitive que nous avons pu gagner les 2 coupes continentales. F.N.H. : Pour vous, comment la fintech peut-elle aider à pro- mouvoir l’inclusion financière dans le Royaume ? S. G. : La fintech a les moyens de

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