Ici, Ralph Ellis de L’Orignal, un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale —photo Élise Merlin
haut des falaises », a expliqué M. Ellis. Ralph Ellis nous livre l’un de ses souvenirs mémorables durant la bataille de Monte Cassino. « J’étais envoyé par mon Major pour déployer un officier avec des hommes que je devais conduire au front avec ma Jeep, a raconté M. Ellis. Jusqu’ici tout va bien, mais très vite, des hommes hurlaient en direction de toutes les jeeps pour qu’elles puissent s’enlever du chemin. Nous avons dû nous stationner sur le côté de la route, nous entendions des sirènes, des cris, il y avait plein de signaux qui nous annon- çaient qu’une voiture devait passer avec un homme important. J’ai vu passer, devant mes yeux, cette fameuse voiture qui avait bloqué toute la route et je me souviendrai
toujours de ce moment. L’homme qui était dans cette fameuse voiture était nul autre que Churchill. Il partait au front, c’était un homme brave qui n’avait pas peur d’aller au front », a raconté Ralph Ellis avec beaucoup d’émotion. Son plus dur souvenir, c’est durant la bataille d’Ortona, en Italie. M. Ellis raconte avec nostalgie que durant cette Seconde Guerre mondiale, il fallait tuer le plus d’Alle- mands possible. « Si c’est pas les Allemands qui te tuent, c’est à toi de les tuer, a confié M. Ellis, maintenant âgé de 93 ans. Un jour à Ortona, nous avons dû remplir une mai- son de dynamite. C’était une grosse maison pleine d’Allemands qui y venaient. Nous avons installé les explosifs, attendu que les
Allemands arrivent dans la maison et fait exploser la maison. Cela m’a bouleversé, même si c’était les ennemis numéro 1 », a livré M. Ellis. Des embuscades, des constructions de ponts dans le but de chasser les Allemands, des batailles, Ralph Ellis en a fait de nom- breuses. Un souvenir lui revient et son sou- rire réapparaît lorsqu’ il raconte ce beau souvenir qui lui est arrivé en 1943 en Italie. « Un jour, j’étais perdu en Italie. Je ne savais pas dans quelle ville j’étais rendu. J’ai croisé, sur mon chemin, un monsieur qui semblait habiter la ville. Je lui ai de- mandé : Où sommes-nous monsieur ? Il m’a répondu : Vous n’êtes pas catholique mon jeune garçon. J’ai donc répondu non
et ce n’est pas ma question. Le monsieur a souri et m’a dit : Tu es à Assise et ce bâtiment est l’église de Saint-François d’Assise », a expliqué Ralph Ellis. Le monsieur, qui s’est avéré être un prêtre, a demandé à Ralph Ellis de le suivre dans l’église pour la visiter. « J’ai dit au monsieur, je n’ai pas le temps de visiter une église, je dois aller faire la guerre. Ce souvenir m’a marqué car le prêtre a ajouté : La guerre peut attendre, viens avec moi ! J’ai donc vu de magnifiques choses dans cette populaire église, tout était magnifique, c’est là qu’était le corps de Saint-François d’Assise », a conclu M. Ellis.
Le Carillon, Hawkesbury ON.
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Le vendredi 11 novembre 2016
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