C ULTURE
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JEUDI 22 AVRIL 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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Hommage
◆ Incomparable, incommensurable, irremplaçable… Toutes les épithètes décrivant l’exception sont appropriées quand elles caractérisent Jamal. L’élégance absolue. Vestimentaire d’abord. Elégance morale et intellectuelle ensuite, quand on eut le bonheur de faire sa connaissance. Jamal Boushaba, le dandy inoubliable
que Jamal, le Maroc en compte peu. En sa compagnie, on a beaucoup appris sur son domaine réservé (l’art) et beau- coup ri sur tout le reste. Ses comptes rendus/critiques, acerbes mais toujours brillants, lui attirèrent parfois des intimi- tés. Il en souriait en allumant sa 25ème cigarette de la journée. Jamal était un glaneur d’insignifiances qu’il métamorphose en objets précieux. Tous ses articles relevaient de cet art de transformer le plomb en or. Ainsi, mémo- rable, son travail dans «Casablanca, je me souviens», n°0 de «Au Maroc» . Le moindre détail fut examiné sous son microscope mental, jusqu’à écrire «parmi les trop nombreuses villas détruites ces vingt dernières années à Casablanca, la Villa Assaban n’est certainement pas la plus intéressante d’un point de vue archi- tectural orthodoxe. Mais quel charme ! Quelques temps avant sa destruction,
Saâd Hassani l’a occupée en tant qu’atelier» . On s’en souvient, grâce à toi, militant sans relâche pour la pré- servation du patrimoine architectural de Casablanca. Curieux infatigable (on l’imagine bien prendre des notes quand on lui parlait de quelque chose qu’il ne
L'humain, l'ami, le frère, le sage,
l'intello...Jamal (la beauté) comme son nom l'indique.
connaissait pas), Jamal pouvait faire feu du même bois sur une exposition «réunis- sant les travaux de Chaïbia et de son fils Hossein» et décliner leurs liens fusionnels tout en rendant justice au talent de cha- cun : «un des principaux buts de cette exposition ‘bipolaire’ est de démontrer au grand public ce que seuls les amateurs avertis savaient : non seulement l’œuvre de Hossein Tallal ne doit rien au génie de Chaïbia - elle précède son éclosion de deux décennies -, mais elle est une des plus originales du paysage pictural marocain, reconnue à l’international dès la fin des années 1960 (…) [les] très cha- maniques figures multicolores de la mère,
sitions, etc. En 2000, il commet un livret biographique consacré au peintre Saad Hassani. En 2009, il publie une première monographie, Younes El Kharraz, l'enfant d'Assilah, suivie d'une seconde, Rachid Benbrahim Andaloussi, un architecte casablancais. Toutes deux aux éditions de la Revue Maure. Jamal n’a cessé de multiplier les expériences journalistiques. Après avoir collaboré régulièrement en tant que critique d'art à Diptyk, à l'heb- domadaire TelQuel, puis au Le360, il crée son site Internet, artetc.ma. Des journa- listes culture, fin connaisseur de l’art déco et de l’histoire de l’art, aussi émouvants
O vni, il arrivait d’autres planètes. Après des études en arts plas- tiques, Jamal fomente le pre- mier mensuel marocain d’art et d’humeur : «Les Alignés». C'était en 1992. Depuis, il a multiplié les expériences journalistiques : rédacteur en chef de TéléPlus, chef de la rubrique Culture à La Vie Eco, au Journal Hebdo ainsi qu'au Desk. Aussi bien qu’il a accédé à la direction du féminin Parade, il a éga- lement exercé en tant que chroniqueur TV et animateur radio, commissaire d'expo- Par R. K. Houdaïfa
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