FNH N°1060

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 31 MARS 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Aïd Al-Adha

◆ La flambée des prix des intrants impacte sur l’activité. ◆ A cause du manque de visibilité, des exploitants ont réduit le nombre de bêtes destinées à l’engraissement. Les éleveurs démarrent les préparatifs sur fond d’incertitudes

mencé chez les éleveurs. C’est une occasion propice pour les exploitants de sauver la saison qui est fortement impactée par la sécheresse. Les éleveurs tablent sur cet événement pour réduire le manque à gagner enregistré sur les autres activités agricoles. La réduction des mesures de restriction sanitaires, le retour des MRE et la reprise écono- mique sont parmi les facteurs qui peuvent redonner des cou- leurs à cette célébration», sou- ligne-t-on auprès de l’Associa- tion nationale ovine et caprine (ANOC). «L’état sanitaire du cheptel est dans l’ensemble satisfaisant. Les mesures prises par le dépar- tement de tutelle ont permis de préserver le bétail. En dépit des aléas de la sécheresse, les éleveurs ont maintenu leur rythme d’activité. Les déperdi- tions de bêtes restent limitées,

et ce grâce aux efforts continus déployés par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) en matière de surveillance permanente du bétail et sa protection sanitaire contre les maladies animales contagieuses, et ce en étroite collaboration avec les vétéri- naires sanitaires mandatés, les professionnels de la filière et les autorités locales. Le nombre de bêtes destinées à l’abattage devrait être quasi similaire à la précédente saison», ajoute-t-on à l’ANOC. Rappelons que pour la saison 2021, le ministère de l’Agricul- ture avait annoncé que 8 mil- lions de têtes ont été destinées à l’abattage de l’Aïd, dont 6,5 millions d’ovins et 1,5 million de caprins. «La plupart des bêtes desti- nées au sacrifice cette année sont issues de l’agnelage du printemps 2021 ou celui de

où les prix de l’alimentation de bétail ont explosé, poussant cer- tains exploitants à réduire leur bétail» , souligne Abderrahim Mouhajir, ingénieur agronome. Si l’on tient compte des avis de plusieurs éleveurs, les prix des bêtes seront revus à la hausse cette année pour que leurs marges restent à leur niveau d’avant. « En période normale, il faut entre 8 à 10 DH/jour de charge par antenais. Pour trois mois d’engraissement, le coût se chiffre à pas moins de 800 DH, sans compter les autres charges fixes. Actuellement, il faut compter le double de ce coût. Résultat : soit les prix vont exploser, soit les exploitants vont vendre à perte. Mais vu que Aïd Al-Adha sera célébré la deuxième semaine de juillet 2022, il faut privilégier le pre- mier scénario. Car cette période coïncide avec le retour des MRE, des moussems et autres célé- brations (mariages, circonci- sions et fêtes familiales…) où la demande en moutons explose» , souligne Mohamed Maskini, marchand de bétail dans la région de Benslimane. Par ailleurs, force est de consta- ter que les dernières pluies ont eu des effets positifs sur le déroule- ment de la saison, sans pour autant redresser sensiblement la situation. Elles ont pour le moins stabilisé les prix des intrants qui se sont inscrits ces derniers temps dans un trend haussier. ◆

A u cours des mois précédant Aïd Al-Adha, les paysans sont généralement enthousiastes. Les fonds récoltés par la vente du bétail leur permettent de ren- flouer leur trésorerie et d’enta- mer avec sérénité la prochaine saison. Mais cette année, un vent d’in- certitude et d’inquiétude règne dans le monde rural. En dépit des dernières pluies, les exploi- tants craignent toujours le pire; la sècheresse a eu des effets dévastateurs même sur les péri- mètres irrigués. Les réserves en eau des barrages dans certaines régions ont atteint un seuil cri- tique. «Presque 3 mois et demi nous séparent de Aïd Al-Adha, et les préparatifs ont déjà com- Par C. Jaidani

Aïd Al-Adha sera célébré la deuxième semaine de juillet 2022. Cette période coïncide avec le retour des MRE, des moussems et autres célébra- tions.

l’automne 2020. Elles ont donc bénéficié de condi- tions de développement favorable jusqu’à fin 2021. L’approvisionnement du marché de bétail était en quantité suffisante et à des prix compétitifs. Cela

L’alimentation du bétail a quasiment doublé, faisant aug- menter de facto le coût de production pour les éleveurs.

a permis une amélioration des performances zootechniques du cheptel, atteignant un taux d’agnelage de 90% et un faible taux de mortalité de 5% seule- ment. Mais la situation va com- plètement changer au cours des mois de janvier et février 2022

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