FNH N° 1095

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 9 FÉVRIER 2023

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F.N.H. : Aujourd’hui, malgré les dif- férentes actions mises en place, les TPE-PME ont encore du mal à obtenir des financements suf- fisants pour leurs projets et opé- rations. Quelles sont les mesures indispensables à mettre en place en vue d’améliorer cet axe ? A. E. F. : Au Maroc, tous les types

sous la présidence de ce responsable et qui vise à accompagner 100.000 por- teurs de projets, auto-entrepreneurs et TPE sur 3 ans, n'est pas du tout réaliste vu le contexte inflationniste actuel. F.N.H. : En plus des délais de paiement et de la rupture du cycle de trésorerie, la sous- capitalisation chronique se pose comme l’une des difficultés auxquelles font face les TPME. Quelles sont, selon vous, les solutions possibles pour pallier cette problématique ? A. E. F. : Comme je le dis souvent, il faut changer notre système de financement, d’accès aux commandes publiques et au foncier. Pour résoudre le problème de la sous-capitalisation chronique des TPME et la rupture du cycle de leurs tré- soreries, il faut impérativement créer une Banque publique, à l’instar de Bpifrance en France, qui ne finance que les TPE. Le constat est que toutes les banques classiques au Maroc ne financent que les moyennes entreprises (ME) et les grandes entreprises (GE). Ces banques trouvent que les TPE (très petites entre- prises) et les PE (petites entreprises) ne sont pas rentables, contrairement aux ME et GE. De ce fait, les TPE et PE sont laissées-pour-compte. Il faut que l’État intervienne pour sauver des centaines de milliers de TPE-PME menacées de faillite. Le nombre d’emplois que le Maroc perd à cause de cette hémorra- gie de faillites d’entreprises est énorme, sans oublier les secousses que connaît la paix sociale grâce à laquelle le Maroc continue à attirer des investissements. Tout l’écosystème économique et social sera menacé si nous n’arrivons pas à rassurer et sauver les TPE-PME et les auto-entrepreneurs en difficulté. F.N.H. : La Loi de Finances 2023 prévoit le relèvement du taux de l’IS de 10% à 20% sur 4 ans, pour les entreprises dont le bénéfice net est inférieur ou égal à 300 MDH. Globalement, comment jugez-vous les nou- velles dispositions fiscales du gouvernement destinées aux TPE-PME ? A. E. F. : Comme je l’ai dit à la ministre de l’Economie et des Finances, Mme Nadia Alaoui Fettah, et au pré- sident de la Commission des finances

et du développement économique à la Chambre des représentants, M. Mohamed Chaouki, lors de mes réu- nions avec eux avant l’approbation du PLF-2023, en diminuant les impôts pour les moyennes entreprises et en les doublant pour les TPE, la Loi de Finances 2023 vient enrichir les riches et appauvrir les pauvres.

En cette période de crise marquée par une inflation galopante, l'exécutif décide d'augmenter le taux d'impôt pour les TPE et de le baisser pour les moyennes et grandes entreprises. Ce gouvernement est dirigé par le patronat et il faut agir le plus rapidement pos- sible pour ne pas se retrouver face à 30.000 ou 40.000 TPE en faillite.

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