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CULTURE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 9 FÉVRIER 2023
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F. G. : Oui, grâce à lui j’ai rencontré un public Italien raffiné. C’est à Naples où j’ai constaté l’impact de mes créations sur les femmes de goût qui s’habillent chez les grands créateurs parisiens. F.N.H. : Quel message émettait la collection que vous avez présen- tée lors de la Fashion week en 2009 ? Vous vous rappelez… F. G. : L’année 2009 c’est le passé, je travaille pour le futur. F.N.H. : Le mode expressif que vous semblez privilégier est l’al- liance des traditions ancestrales et du chic. Pourquoi avez-vous centré votre choix sur ce type de création ? F. G. : Entre le patrimoine culturel maro- cain et moi, c’est un échange permanent. Je m’inspire de l’artisanat, mais je lui apporte aussi une transmission… F.N.H. : Concrètement, comment débute votre processus créatif ? Une idée, la vue d’une personne dans la rue, un air de musique ? F. G. : Cela débute par l’inspiration du moment, une exposition dans un musée, une balade dans le souk ou la médina, la vue d’un tissu, des motifs architecturaux, parfois même en rêvant. F.N.H. : Quelle est la couleur qui prédomine dans vos créations ? F. G. : Noir, ivoire, gold, l’imprimé (pan- thère).
Vous êtes du même avis ? F. G. : Les créateurs ont toujours été engagés, sauf que maintenant ils sont beaucoup plus médiatisés. F.N.H. : Depuis que le mélange entre prêt-à-porter de luxe et prêt-à-porter de masse, ou «Fast fashion», est devenu la norme, pensez-vous que le tra- vail des designers est devenu plus difficile, ou au contraire plus excitant ? F. G. : Le travail des créateurs a toujours été excitant. Ils ne tiennent pas compte de la contrainte de la fashion. F.N.H. : Comment vous sentiez- vous lors de la remise de la médaille d’or du Centre John F. Kennedy pour les arts en perfor- mance au titre de l’année 2023 ? F. G. : Très heureuse et honorée. C’est une distinction à l’international. Pour moi, c’est un encouragement pour aller davantage dans la promotion de la beau- té de la création marocaine et de l’art de l’artisanat marocain et sa préservation, continuer à créer et mener une vie har- monieuse à tous les plans. F.N.H. : Comment vous procédez avec votre clientèle ? F. G. : Ma clientèle me choisit pour la
qualité du travail fourni.
F.N.H. : Vous travaillez chez vous ? F. G. : Oui souvent, c’est là où je vis, où je crée, où je réfléchis, même si ma pas- sion m’entraine dans le monde entier. F.N.H. : Vous êtes chère ? F. G. : Je ne suis pas chère. Je suis au prix normal pour la qualité du travail de mes artisans que je paie normalement et pour la qualité du tissu choisi.
J'aimerais qu’il y ait un engagement concret et plus mar- qué pour les métiers de l’artisanat, quel qu’ils soient, car il y a vraiment urgence.
F.N.H. : Et comme matière ? F. G. : Soie, velours et cachemire.
F.N.H. : Votre principal défaut ? F. G. : Très impatiente.
F.N.H. : Vous collectionnez des œuvres d’art, et vous semblez proche de certains artistes comme Mohamed El Baz et Hassan Hajjaj, avec qui vous avez d’ailleurs éla- boré quelques pièces… F. G. : Pour moi, c’est une autre voie de création. C’est de réfléchir avec des artistes de domaines différents pour créer, comme Chourouk Hriech, Mohamed El Baz et Hassan Hajjaj et leur emprunter leur inspiration, cela me nour- rit et me pousse à réinventer un autre langage. F.N.H. : La nouvelle génération de créateurs est beaucoup plus engagée que les précédentes.
F.N.H. : Votre qualité essentielle ? F. G. : Qualité du cœur.
F.N.H. : Aimeriez-vous ajouter quelque chose ? F. G. : J'aimerais qu’il y ait un enga- gement concret et plus marqué pour les métiers de l’artisanat, quel qu’ils soient, car il y a vraiment urgence. Nous devons perpétuer cette belle tradition qu’est le fait main. Pour cela, il faut une plus grande implication des respon- sables du secteur, des mécènes et de tout un chacun. Achetons nos produits locaux faits avec passion. Portons le made in Morocco avec fierté et soute- nons l’artisan marocain. ◆
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