FInances News Hebdo 986

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 11 ET VENDREDI 12 JUIN 2020

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autorités marocaines, en liaison avec le sec- teur privé, pour renforcer quantitativement et qualitativement l’industrialisation du pays et les investissements (nationaux et internatio- naux) dans les secteurs productifs sont, à cet égard, à saluer. Et cette industrialisation est la meilleure condi- tion pour l’augmentation des IDE. Les inves- tissements internationaux vont là où les natio- naux investissent ! Et la perspective d’une taxe carbone au niveau de l’UE et de son Green Deal permet au Maroc d’envisager une nouvelle compétitivité «verte» qui est un atout considérable à la fois pour les exportations et les IDE. F.N.H. : Nous restons tout de même fort dépendants de l'économie européenne. Quels sont aujourd'hui les moyens qui nous permettront de continuer à être le partenaire de l'Europe de demain ? F. S. : Le Maroc a entamé depuis deux décennies une stratégie de diversification de ses partenariats internationaux qui donne des résultats encourageants. Les nombreux Voyages Officiels Royaux ont permis d’ouvrir de nouvelles perspectives sur l’ensemble des continents et, bien entendu, principalement en Afrique. Et cette diversification économique ne doit pas être lue comme un objectif de «moins d’Europe». Il y a encore de nombreuses choses nouvelles, positives et porteuses d’avenir à faire avec ce continent. Ce n’est donc pas «moins d’Europe» qu’il faut, c’est «mieux d’Eu- rope». Par ailleurs, plus l’économie marocaine appro- fondit et accélère la diversification de ses partenariats internationaux, plus elle pourra consolider son rôle central dans l’axe Europe- Méditerranée-Afrique ! Une économie marocaine qui reste dans un tête-à-tête avec l’Europe est une économie qui demeure périphérique et qui s’inscrit dans la logique réductrice du «voisinage européen». Plus les axes économiques Nord-Sud (Europe- Méditerranée-Afrique) et Est-Ouest (dimension transatlantique et ouverture sur l’Asie) sont denses, plus le Maroc gagne en centralité stra- tégique. F.N.H. : Tournons-nous vers le Sud ! Quel sera le rôle du Maroc en Afrique à l'aune de ces nouveaux changements ? Et quelles sont les opportunités que nous pourrons saisir pour aspirer à plus d'indépendance économique dans un nouvel enjeu régional africain ? F. S. : L’Afrique constitue incontestablement un axe fondamental pour le développement des relations économiques internationales du Maroc. L’entrée en vigueur de la Zone de libre-

échange continentale africaine (ZLECA) consti- tue à cet égard une opportunité. Le processus a été officiellement lancé mais il reste encore de nombreux points à finaliser (commerce des services, règles d’origine, concurrence, pro- priété intellectuelle, …). La crise de la Covid-19 crée, par ailleurs, une opportunité pour renforcer encore davantage la coopération Sud-Sud, notamment intra-afri- caine. Les grands groupes marocains sont déjà lar- gement présents en Afrique. Il faut continuer à accompagner ce mouvement pour encoura-

ger les PME qui peuvent se développer sur le continent. Il existe de nombreuses opportuni- tés pour les PME qui permettraient de renfor- cer des partenariats mutuellement bénéfiques. Plusieurs success-stories existent déjà dans des secteurs variés. L’Afrique n’est pas uni- quement le continent du futur. C’est aussi le continent du présent. ◆ (*) Entretien réalisé en marge du webinar organisé sur le sujet par l’Université Euromed de Fès

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