étudiants à l’université proche, d’autres sont des universitaires au chômage, quelques-uns des plus jeunes vont encore à l’école et l’un d’eux, Sekou Abel, a déjà terminé un apprentissage de mécanicien sur automobiles à l’école publique des métiers. Pour quelle raison des personnes déjà formées : philosophes, sociologues, ingénieurs électri- ciens, professeurs de chimie, mathémati- ciens, maîtres primaire, ingénieurs du bâtiment et un diplômé de l’école des métiers étatique, désirent-ils faire chez moi un apprentissage en mécanique ? On peut se poser la question. Mal- heureusement, en Guinée les formations sont peu orientées en fonction du marché et encore moins vers la pratique, si bien que ceux qui res- tent sans emploi malgré leur diplôme sont nom- breux. Lors de ce premier matin de formation, je n’enseigne que peu de théorie et nous démar- rons tout de suite avec des travaux pratiques simples sur un générateur. Quelques-uns ont de la peine à bien tenir le marteau malgré les ins- tructions, d’autres serrent les vis si fort qu’elles se brisent, mais l’un d’entre eux sait visser et marte- ler : Sekou Abel. Quelques mois plus tard, nous discutons avec les apprentis de leurs rêves et visions. La plupart espèrent trouver un emploi. L’un d’eux rêve de travailler un jour lui-même comme formateur. Il a d’ailleurs réussi et il est maintenant ensei- gnant dans une école de métiers publique. Deux jeunes hommes rêvent d’avoir leur propre petit atelier comme « filiale » de notre atelier de for- mation. L’un des deux est Sekou Abel. A la fin de sa formation, c’est enfin le moment : nous l’aidons à construire et équiper un petit atelier à Yendé, le village d’origine d’Abel, dis- tant de quarante kilomètres. Son grand désir est d’offrir une perspective aux jeunes adultes en Guinée et de leur transmettre l’amour de Dieu. Il démarre directement avec huit apprentis et, en dépit de grands défis, ils parviennent à rembour- ser les frais de construction, et nous leur offrons l’outillage. Entretemps, un atelier de couture s’y est ajouté et les premiers diplômés formés par Abel ont mis sur pied leurs propres ateliers, sim- ples et petits, avec peu d’infrastructure. Mais le travail est bien fait et ces jeunes gagnent leur propre revenu. Et Abel ? Il suit actuellement une formation com- plémentaire en diagnostic et travaillera ensuite probablement de nouveau à Kissidougou et
Yendé comme spécialiste et formateur. Fredi, ProTIM 2-2-2 Kissidougou, Guinée
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