03-2018 F

en Afrique pour enseigner à des enfants D ’ expatriés ?!

• « Au fait, que fais-tu en Guinée ? » • « J’enseigne ! » • « Oh waouh, alors une classe avec 50 enfants africains ! Est-ce que ce n’est pas super dur ? » • « Euh non, je n’ai que deux écoliers, et ce sont des Suisses. » • « QUOI ? Pourquoi es-tu en Afrique alors ?? »

Oui, exactement, pourquoi en fait ? Pourquoi aller dans un pays étranger si l’on n’y aide pas directement la po- pulation ? Important pour tout le projet SAM global gère des projets dans divers pays, avec des gens qui s’engagent dans chacun d’entre eux – grâce à Dieu, certains partent pour un long terme, parfois avec leur famille. Les enfants de ces familles vont probable- ment rentrer au pays un jour ou l’autre et seront intégrés dans une école européenne. Afin qu’ils puissent y arriver sans difficultés, il est très important qu’ils reçoivent une bonne formation, ce qui n’est souvent pas le cas dans les écoles locales. C’est là que j’interviens : ma tâche est d’enseigner à deux enfants suisses de 2 ème et 4 ème année deux jours complets et trois demi-jours par semaine. Ainsi les collaborateurs à long terme de l’équipe peuvent se concentrer entièrement sur le travail avec la popula- tion locale. Sans enseignant externe, les projets ne peu- vent souvent pas fonctionner correctement – c’est pour- quoi toute l’équipe est reconnaissante quand quelqu’un prend cette responsabilité ! Beaucoup de contacts avec la culture locale Comme en Suisse, j’habite, je mange et ne vis pas dans ma salle de classe. En dehors des heures d’école, j’ai le temps et l’occasion de papoter avec les voisins, me promener à moto, faire des achats au marché, manger avec les apprentis à l’école des métiers, faire la cuisine avec une amie, entreprendre une excursion ou visiter quelqu’un. Souvent, le planning scolaire n’est pas aussi

rempli qu’en Suisse, ce qui signifie que j’ai également du temps pour m’engager dans un autre aspect du pro- jet. Je donne p. ex. des cours d’appui aux apprentis de l’école des métiers durant un après-midi par semaine. Une tâche claire fait du bien Vivre dans une nouvelle culture et s’y intégrer de- mande au départ beaucoup d’énergie – tout est dif- férent : l’habitat, les achats, la nourriture, les trans- ports, la langue, les rencontres… c’est donc un soulagement si au moins la tâche principale, dans mon cas l’enseignement, ne requiert pas d’adaptation cul- turelle. De plus, l’engagement en tant qu’aide ensei- gnante donne l’avantage de savoir exactement pour- quoi on est là. D’une part, cette tâche fixe réussit à sa- tisfaire notre esprit occidental axé sur la performance, d’autre part, le travail a très concrètement un effet visi- ble et durable. Comme les enfants sont inscrits dans un programme d’école à distance, une grande partie du matériel sco- laire est déjà à disposition, les leçons sont toutes prêtes. Cela donne la possibilité à une personne non formée de donner les cours – mais pour moi en tant qu’institutrice, c’est aussi intéressant car je peux mettre en œuvre plein d’idées créatives et me concentrer entièrement sur la pédagogie.

Noémie STAUB, ancienne collaboratrice à court terme pour ActionVIVRE Sud

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