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" $ 5 6 " - * 5 4  r  / & 8 4 L’IMMIGRATION FRANCOPHONE JOUE UN RÔLE PRIMORDIAL

ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca

Les communautés en région doivent être capables de répondre à leur besoin, du point de vue du travail et du logement aussi. Il y a beaucoup de nouveaux arrivants qui pensent qu’en région, il n’y a rien pour eux. » Rappelons qu’en Ontario, il y a une impor- tante demande d’enseignants francophones dans les écoles d’immersion francophone. La conférencière donne l’exemple de 8JOETPS RVJGBJUVOFDBNQBHOFBVQSÍTEV ministère de l’Immigration pour recevoir des francophones, particulièrement des réfugiés, afin de revitaliser sa communauté. Mais pourquoi avoir tant d’immigrants? Pour la sociologue, le Canada est parmi les trois pays au monde qui connaissent un taux de dénatalité qui ont déjà dépassé l’urgence. L’âge moyen se situe entre 60 et 75 ans, et l’espérance de vie d’un Franco- canadien est de cinq ans de moins qu’un Anglo-canadien. C’est la raison pour laquelle on ne se renouvèle pas. Chaque communauté en région doit se renouveler pour répondre au besoin du manque de main-d’œuvre, selon elle. Donner la possibilité aux immigrants francophones de s’y installer en leur offrant des services, des logements, et pour raviver non seu- lement la communauté, mais aussi pour préserver la langue.

L’une des bases d’une société en santé passe par l’immigration. Et la pérennité du fait français en Ontario passe par l’immigration francophone. Mais a-t-on compris, dans certaines régions, l’impor- tance de ce fait ? Il en a été discuté de long en large, le 6 novembre dernier à Rockland, où un petit groupe de personnes représentant des associations de Prescott-Russell s’étaient déplacées pour écouter la conférencière, sociologue et consultante en immigration Maryse Birmingham, arrivée en 1963 d’Haïti. &MMF USBWBJMMFEFQVJTQMVTJFVSTBOOÊFTÆ l’insertion des nouveaux arrivants. « Quiconque pense s’installer au Canada et qui vit dans un pays d’expression fran- çaise, membre de la francophonie, pense que le fait français est à Montréal », a-t-elle dit d’entrée de jeu. Mme Birmingham a expli- qué qu’avec l’Union européenne, il y aura NPJOTEJNNJHSBOUTQSPWFOBOUEFM&VSPQF « L’immigration européenne représente moins de 1 % », a-t-elle expliqué. Le continent francophone par excellence est l’Afrique selon la sociologue. « Il y a 27 pays d’expres- TJPOGSBOÉBJTFTVSDFDPOUJOFOU&O&VSPQF  il y en a quatre, soit la Suisse, la France, la Belgique et le Luxembourg. L’Amérique n’en compte qu’un seul. » Selon Mme Birmingham, au bout de deux ou trois ans, les nouveaux arrivants s’installeront et s’intègreront au milieu anglophone. Pourquoi ? « On ne s’en occupe pas. Les immigrants francophones n’ont pas l’information nécessaire quand ils arrivent en Ontario. On dit aux futurs immigrants que tout le monde au Canada parle les deux langues. Moi, je parle de théorie du complot. Quand les avions transportant des membres de la francophonie atterrissent à un aéroport au Canada, tous les agents bilingues sont étrangement en congé ce jour-là… Donc on se rend compte que le français est décoratif et que sans l’anglais on n’y arrivera pas », a-t-elle souligné. Mme Birmingham pèse sur le fait qu’ils (les immigrés francophones) ne savent pas qu’il y a des écoles de langue française en Ontario. « Je me bats depuis 22 ans avec le ministère de l’Immigration pour que l’on mette le numéro de téléphone des Conseils scolaires francophones de l’Ontario dans les documents qu’on leur remet quand ils vont chercher leur visa », s’est-elle indignée. Cette dernière a expliqué que les immi- grants francophones en Ontario se disent qu’ils ne trouveront pas d’emplois, car ils ne parlent pas anglais. Ils sont pratiquement livrés aux anglophones. Mme Birmingham répète qu’il faut encourager les parents francophones nouveaux arrivants à envoyer leurs enfants dans les écoles de langue française. « Les anglophones sont plus recrutés dans les collèges et universités que les immigrants francophones. Il nous faut un recrutement massif, comme les anglophones font, basé sur les besoins de main-d’œuvre, mais aussi basé sur ceux qui peuvent venir pour contribuer à maintenir cette francopho- OJF&OTVJUF JMGBVUMFTSFUFOJSFU QPVSDFMB JM faut pouvoir leur offrir la capacité de se déve- lopper économiquement, a-t-elle poursuivi.

One of the foundations of a healthy society is immigration. And the sustainability of the French fact in Ontario depends on Francophone immigration. But has the importance of this fact been understood in some regions? It was extensively discussed on last November 6 in Rockland, where a small group of people representing associations from Prescott-Russell came to listen to the speaker, sociologist and immigration consultant Maryse Birmingham, who arrived from Haiti in 1963. She has been working for several years on the integration of newcomers. —photo Annie Lafortune jø&OUBOURVFNJOPSJUÊ POOFQFVUQBT se permettre de perdre les immigrants francophones. Si on veut rester dans la francophonie, il faut garder à l’esprit que l’immigration joue un rôle primordial, sinon essentiel », a conclu Mme Birmingham. POUR SYLVIE BRISSON, DONNER DE SON SANG C’EST IMPORTANT

La Société canadienne du sang avait, comme à son habitude, installé sa collecte de sang au Centre communautaire d’Embrun, la semaine dernière, comme elle le fait depuis plus d’une dizaine d’années. Les personnes qui le désiraient pouvaient prendre rendez-vous afin d’éviter l’attente. Et 144 l’avaient fait. Cela n’a pas empêché celles et ceux qui n’avaient pas de rendez-vous de se présenter pour une prise de sang. Sylvie Brisson, d’Embrun, en était à son sixième don de sang et, pour elle comme des milliers d’autres, ce geste est très important, car, a-t-elle dit, « ça aide tous ceux qui en ont besoin ». —photo Annie Lafortune

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