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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 28 JANVIER 2021
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«Le Maroc a fait le pari hasardeux de bâtir des murs» Blockchain – Cryptomonnaies
◆ La posture du Maroc envers les cryptomonnaies a un effet considérable sur l’essor de la technologie blockchain. ◆ Le pays ne devrait pas protéger le secteur financier plus que ne le font des pays considérés comme des temples de la finance internationale, pour ne citer que les USA ou la France. ◆ C’est l’avis de Badr Bellaj, co-fondateur de l’entreprise technologique Mchain. Explications.
Propos recueillis par M. Diao
Finances News Hebdo : Est-ce que cette crise liée à la pandémie a accru l’intérêt du Maroc d’accélérer la mise en place de la blockchain dans le système financier ? Badr Bellaj : Il est difficile de répondre à cette question. Toujours est-il que la crise liée à la Covid-19 a impacté pratiquement tous les secteurs. Pour l’heure, il est encore ardu de mesurer concrètement les effets de la pandémie sur la blockchain. Ceci dit, il est sûr et certain que les outils digitaux, de collaboration et de travail en ligne ainsi que les nouveaux services financiers constituent des solutions permettant de transcender les contraintes imposées par la pandémie (confinement total, restrictions des dépla- cements, distanciation sociale, arrêts d’acti- vité, etc.). Lors du confinement total, l’e- commerce et le paiement en ligne ont, par exemple, facilité la vie de bon nombre de consommateurs marocains. L’on a constaté aussi une hausse du volume des paiements en ligne. Tous ces éléments ont été pro- pices à la résurgence de l’idée de mettre en place au sein des Etats une monnaie digitale de Banque centrale fonctionnant sur le protocole blokchain, appelée Central Bank Digital Currency (CBDC). Beaucoup d’experts et d’institutions internationaux se sont dit que la pandémie est un bon «use case» pour l’expérimentation de monnaies digitales nationales fonctionnant sur le pro- tocole blockchain. A mon avis, la crise liée à la Covid-19 a permis d’aller plus loin dans le débat de l’adoption de l’innovation précitée. Hormis cela, la pandémie n’a pas changé substantiellement l’équation existante rela-
Le Maroc est suspendu aux positions internatio- nales et s’in- terdit quelque part d’être proactif.
tive à la technologie blockchain. Par ailleurs, certains font remarquer qu’une pandémie d’une telle ampleur ne survient qu’une fois par siècle. Par conséquent, celle-ci ne doit donc pas régir tous les modes de fonc- tionnement de l’écosystème technologique existant. Du reste, je pense que la pandémie prouve la nécessité d’accélérer la digitali- sation de la monnaie. Et il n’y a pas mieux que les CBDC, parce que le système tradi- tionnel a montré ses limites du fait, entre autres, du faible taux de bancarisation et du taux d’analphabétisme élevé. Au Maroc, par exemple, les griefs qui ont surgi lors des distributions des aides financières au profit des ménages impactés par la crise liée à la Covid-19 légitiment une adoption plus large de la technologie blockchain. Ce canal est
de nature à garantir l’efficience et l’efficacité des programmes d’aides par la transpa- rence (traçabilité maximale), la sécurité et l’absence d’intermédiaires. Ce qui limite les risques de corruption. Il faut rappeler que tous les ménages-cibles n’ont pas reçu les aides financières octroyées par l’Etat lors de la période du confinement. F.N.H. : Nous avons l’impression que le système financier est encore fri- leux pour une implémentation à grande échelle de la blockchain. Qu’est-ce qui bloque toujours selon vous ? B. B. : Il faut garder à l’esprit que les déci- deurs du système financier ne perçoivent pas encore l’intérêt d’introduire des change-
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