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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 8 OCTOBRE 2020

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Bourse de Casablanca

◆ Il existe au moins 3 dossiers matures, de secteurs différents, qui ont montré leur résilience et qui peuvent séduire les investisseurs malgré les incertitudes actuelles. Du papier frais s'il vous plait ! A u niveau mon- dial, et sans sur- prise, la pandé- mie a perturbé le marché des Par A. Hlimi La dernière IPO «clas- sique» à la Bourse de Casablanca date de 2018.

introductions en Bourse au deuxième trimestre 2020, avec des IPO en baisse de 39%. Mais la tendance est à la hausse en juin. Selon une étude du cabinet EY, les baisses les plus impor- tantes ont été enregistrées en Europe. Alors que des roadshows plus courts et virtuels ont néanmoins per- mis de réaliser quelques placements, en Chine ou au Brésil notamment. Au Maroc, dans un mar- ché structurellement calme en termes d'IPO, la pan- démie n'a pas beaucoup fait évoluer la donne. En dehors de la privatisation de Maroc Telecom au deu- xième semestre de 2019, les deux dernières intro- ductions en Bourse «clas- siques» datent de 2018. Et si l'Etat écarte toute privatisation cette année dans le cadre de son bud- get rectificatif, sans doute pour des raisons de valo- risation moins avanta- geuses en ce moment, il pourrait très bien ressor- tir ses dossiers matures l'an prochain pour redres- ser ses comptes. On sait pertinemment que Maroc Telecom et Marsa Maroc sont les candidats parfaits pour ce type d'opérations. L'on sait également que ces deux entreprises ont fait preuve de résilience

durant cette crise, que leurs cours de Bourse ont résis- té et que les investisseurs institutionnels recherchent activement des valeurs alliant rendement et crois- sance, et gouvernance solide. La présentation du PLF 2021 dans quelques jours sera l'occasion de valider ces hypothèses. A rappeler que le budget ini- tial 2020 prévoyait 6 Mds de dirhams de revenus de privatisations (dont 3 Mds pour le budget général de l'Etat), avant que l'exécutif ne fasse marche arrière en juillet à l'occasion de son budget rectificatif, esti- mant que les conditions de marché sont défavorables. Force est de constater que la volatilité a baissé depuis et les investisseurs sont plus apaisés maintenant. Aradei Capital, le candidat parfait Outre les dossiers cités

plus haut, Aradei Capital paraît comme un candi- dat parfait pour ouvrir le bal des IPO post-Covid19. La foncière a multiplié les signaux ces derniers mois et se démarque par des fondamentaux robustes et une gestion aux standards internationaux. En mai, en pleine crise sanitaire, la foncière a renforcé son tour de table avec une prise de parti- cipation de 270 MDH du Government Employees Pension Fund, fonds de retraite sud-africain, dans le capital. La transaction a été réalisée concomitam- ment avec une acquisition des titres de la société par le fonds de pension auprès de la BERD. Au final, l'in- vestissement global de cette opération mixte est de 490 MDH, représen- tant 13% dans le capital de la société, ce qui valo- rise Aradei Capital à plus

de 4 Mds de dirhams au moment de la transaction. L'institutionnalisation du tour de table s'est accom- pagnée par un renforce- ment de la gouvernance et la nomination d'adminis- trateurs indépendants. De plus, REIM Partners, qui est la société de gestion du portefeuille de Aradei Capital, vient d'accueil- lir CFG Bank dans son tour de table, banque qui détient déjà une foncière cotée en Bourse et qui a dû défricher le terrain et expliquer au marché le positionnement de ce type de sociétés. A travers sa banque d'affaires, CFG pourrait faire bénéficier Aradei et ses actionnaires de ses conseils. Un dossier mature Aradei Capital est familia- risée avec le marché des capitaux et, de la même manière, le marché a

appris à la connaître. La société est présente sur le marché de la dette avec plusieurs émissions de billets de trésorerie et un emprunt obligataire. Elle communique conformé- ment aux exigences du régulateur et n'a donc pas à se faire connaître. De plus, ce type de papier, considéré comme solide et résilient, est parfaitement adapté au contexte de marché actuel. A mi-che- min entre placement obli- gataire et action, la société peut servir un rendement solide grâce à la qualité de son portefeuille. Espérons que la crise puisse faciliter ce type d'opérations et que les investisseurs soient récompensés de leur accompagnement des entreprises pendant cette période difficile grâce à du papier frais et de bonne qualité. ◆

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