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ECONOMIE
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JEUDI 8 OCTOBRE 2020
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Covid-19/Carte sanitaire
◆ Les zones 1 et 2, instaurées dans le cadre du déconfinement, ont subitement disparu des radars. ◆ La communication des autorités, très atomisée actuellement, sème la confusion au niveau des citoyens. Les autorités dézonent V ous souvenez-vous de la carte sanitaire éta- blie par les autorités ? C’était en juin dernier, au moment du décon- finement. Rafraîchissons-nous la mémoire ! Par D. William
Depuis le reclasse- ment du 24 juin, la carte sanitaire a été reléguée aux calendes grecques.
Le 10 juin, les pouvoirs publics ont mis en place un plan de réduction des mesures de confi- nement en fonction de la situation épidémiologique de chaque pro- vince ou préfecture, de manière progressive à partir du 11 juin. L’objectif était de permettre une reprise de l’activité économique, après 80 jours de strict confine- ment. Dans ce cadre, les provinces et régions du Royaume ont été divi- sées en deux zones, selon les critères fixés par les autorités sanitaires. Dans la zone 1, étaient logées 59 provinces et préfectures, contre 16 dans la zone 2 (www.laquoti- dienne.ma), qui comprenait des villes comme Casablanca, Tanger, Rabat ou encore Marrakech. Ces deux zones bénéficiaient de mesures d’assouplissement des restrictions différentes. La zone 2, qui représentait 87% des cas confirmés depuis le début de la pandémie, a été de fait moins favorisée en termes d’allègement. Mais cette cartographie n’était pas figée, car une province ou préfecture pouvait basculer d’une zone à l’autre selon l’évolution de sa situation épidémiologique. Les autorités avaient, dans ce cadre, promis de procéder à une
évaluation hebdomadaire, à l’is- sue de laquelle elles pourraient «reclasser les préfectures et pro- vinces, soit dans la zone 1 au lieu de la zone 2, ou bien inver- sement, mais aussi favoriser un plus grand assouplissement des mesures de confinement sani- taire et, du coup, la levée des restrictions sur bon nombre de services et d'activités». Tout cela semblait donc assez bien réfléchi. Premier couac cependant : les premières décisions d’assouplis- sement des mesures de confi- nement ne sont tombées que 14 jours plus tard, soit le 24 juin à minuit. Toutes les provinces et préfectures ont été ainsi dépla- cées dans la zone 1, à l'exception de Tanger-Asilah, Marrakech, Larache et Kénitra. Deuxième gros couac : depuis ce reclassement du 24 juin, plus rien. Les autorités ont dézoné,
reléguant aux calendes grecques cette carte sanitaire. On n’entend dès lors plus parler des zones 1 et 2. Que s’est-il passé ? Du confinement total de la popula- tion jusqu’au 10 juin, les décisions prises au niveau central, émanant du couple Intérieur-Santé, étaient pour le moins homogènes et ne souffraient d’aucune ambiguité. Aujourd’hui, les informations qui parviennent au public sont de plus en plus atomisées, parcel- laires et se chevauchent, au point d’entretenir la confusion chez les citoyens. Entre le bouclage des quartiers, les restrictions au niveau des pré- fectures et provinces, ces zones qui ont subitement disparu, les autorités créent ce flou artistique qui pousse involontairement les citoyens à transgresser les direc- tives en vigueur.
Si, comme on le dit si souvent, nul n’est censé ignorer la loi, encore faut-il qu’elle soit lisible et compréhensible. Et quand la loi fait l’objet d’in- terprétations multiples, elle est forcément sujette à caution et autorise parfois des abus. Prenons l’exemple de la préfec- ture de Casablanca, censée être bouclée. Jusqu’où s’étend-elle ? C’est Wikipédia qui nous ren- Les autorités créent ce flou artistique qui pousse involontaire- ment les citoyens à transgresser les direc- tives en vigueur.
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