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ECONOMIE

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JEUDI 8 OCTOBRE 2020

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Intégration régionale

◆ Le niveau des échanges avec les pays d’Afrique ne dépasse pas 4%. ◆ Le Conseil économique, social et environnemental livre ses recommandations en vue d’améliorer l’inclusion économique du Royaume au sein du continent. Le CESE émet ses recommandations L e Conseil économique, Par B. Chaou

Le continent africain est très peu intégré dans l’économie mondiale et ne repré- sente que 2% dans les exports internatio- naux.

social et environnemen- tal (CESE) s’est derniè- rement penché sur les opportunités d’intégra- tion économique du Maroc au sein de l’Afrique. Le Conseil a, en effet, relevé les problématiques ainsi que les dif- férents défis auxquels le Royaume devra faire face en termes d’inté- gration africaine. Lors d’un webinar organisé à l’oc- casion sous le thème «L’avis du CESE sur l’intégration régionale du Maroc en Afrique», Ahmed Réda Chami, président du CESE, a dans ce cadre souligné que les différents partenariats régio- naux n’ont pas encore atteint les objectifs visés. « Le niveau des échanges avec les pays d’Afrique ne dépasse pas 4%. Il faut plus de complémentarité des chaînes de valeur entre le Maroc et les pays africains car, selon nos observa- tions, elles demeurent faibles et sont plus en faveur des pays euro- péens avec lesquels nos relations économiques demeurent plus éle- vées en comparaison avec celles que nous avons avec l’Afrique. Il faut dire que nous n’avons pas encore atteint les objectifs désirés en termes de collaboration régio- nale », estime-t-il. Afin de pallier les contraintes entravant une meilleure intégra- tion régionale du Maroc, le CESE a ainsi émis quatre recomman- dations phares. Tout d’abord, la mise en place de moyens ins- titutionnels en vue de formali- ser la coopération avec les pays africains. Ensuite, l’intégration du privé dans la stratégie écono- mique régionale. A ce titre, le

président du Conseil affirme que « cette coopération régionale a été portée à bras- le-corps par Sa Majesté et les institutions publiques. Maintenant, il faut impliquer le privé dans la mise en place de cette stratégie, et cela fera sans aucun doute une différence de taille en termes de coopération et de partenariats économiques ». La troisième recommandation concerne le renforcement de la présence du Maroc au sein des institutions africaines, avec, entre autres, le parachèvement de la ratification de l’accord relatif à la ZLECAF, et veiller à assurer une représentation du Royaume auprès du Secrétariat général de cette dernière. Dans la même perspective, le CESE préconise de booster les partenariats bila- téraux via l’opérationnalisation des conventions commerciales et tarifaires, et établir des comités mixtes commerciaux. Concernant la quatrième recom- mandation, il s’agit de faire de la région « Dakhla-Oued Ed-Dahab » un hub africain en y renforçant

les infrastructures de transport et en y créant des plateformes logistiques de commerce vers l’Afrique, et ce conformément au nouveau modèle de développe- ment pour les provinces du Sud. L’Afrique a besoin de plus d’investissements Lors de ce meeting, il a égale- ment été question d’évoquer les difficultés qui entravent le déve- loppement d’un tissu économique régional, marqué aujourd’hui par une faiblesse des échanges com- merciaux intra-africains (18%) comparativement à d’autres continents comme l’UE (75%) ou encore l’Asie (52%). Pour Moncef Ziani, rapporteur de la Commission des affaires éco- nomiques et des projets straté- giques au sein du CESE, « l’Afrique est très peu intégrée, même au sein de l’économie mondiale où elle ne représente que 2% dans les exports internationaux. De même, pour les investissements, le continent n’attire aujourd’hui que 3,3% des IDE à l’échelle mon- diale ». D’autres problématiques

ont également été citées, comme l’insécurité et les fortes inégalités sociales dans plusieurs pays de la région. Néanmoins, et malgré les défis précités, le CESE affirme que l’économie africaine bénéficie d’un énorme potentiel qui pourrait servir au Maroc pour davantage améliorer ses relations écono- miques et réaliser un co-déve- loppement dans des secteurs tels que l’agro-industrie, le service urbain, le développement durable ou encore le textile et l’automo- bile. ◆ Le CESE recommande de faire de la région «Dakhla- Oued Ed-Dahab» un hub africain en y créant des plateformes logistiques de commerce vers l’Afrique.

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