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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 8 OCTOBRE 2020
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Textile
◆ Le manque de visibilité sur les niveaux des carnets de commandes est particulièrement anxiogène pour les texti- liens marocains. Les industriels perdent le fil L es chiffres relayés par la Banque cen- trale, qui a tenu son Conseil le 22 septembre 2020, Par M. Diao La branche du textile, l’un des premiers employeurs industriels du Maroc, n’a pas enregistré de vagues de licenciement.
confortent l’essoufflement de la dynamique des expor- tations nationales à l’heure où la covid-19 continue de sévir à l’échelle mondiale. Pour preuve, les ventes à l’étranger de biens ont recu- lé, en glissement annuel, de 17% à fin juillet, en raison notamment des contractions des exportations de 28,7% pour le secteur automobile et de 29,5% pour le textile. Interrogé sur les conditions de la reprise du secteur du textile, qui emploie de façon formelle entre 190.000 et 200.000 salariés au Maroc, avec à la clef un chiffre d’af- faires de près de 38 Mds de DH en 2019, Mohamed Boubouh, président de l’As- sociation marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), décrit un contexte toujours défavo- rable. «Nous n’avons aucune visibilité. La situation que tra- verse notre secteur est très compliquée» , rétorque-t-il. Ce constat est également partagé par Fatima-Zohra Alaoui, Directrice générale de l’Amith. «Après les mois de confinement qui ont for- tement impacté les expor- tations, nous avons assisté quelque part à un effet de rattrapage pour les mois de juillet et août», explique-t- elle. Notre interlocutrice alerte
sur les fâcheuses consé- quences du manque de visibilité des textiliens maro- cains pour septembre ainsi que les mois à venir. «Les clients étrangers font face aux incertitudes liées à leurs ventes. Aujourd’hui, il est question de reconfinement et de deuxième vague de la pandémie au niveau de nos principaux marchés, notamment dans les pays européens», fait savoir la DG de l’Amith. Et de pré- ciser que les consomma- teurs européens achètent moins qu’avant. Ce qui est défavorable aux carnets de commandes des industriels marocains. En clair, le moral n’est pas au beau fixe chez les exportateurs d’articles textiles. En l’absence de nouvelles mesures adaptées, le pire arrivera ! Jusque-là, la branche du textile, l’un des premiers employeurs industriels du
Maroc, n’a pas connu de vagues de licenciement. Toutefois, le manque de visibilité sur les carnets de commandes pour les pro- chains mois risque de pous- ser certains industriels à se passer d’une partie de leurs salariés. Faudrait-il le rappe- ler, jusque-là, le textile n’a bénéficié d’aucune mesure urgente spécifique, à l’instar du tourisme mis sous per- fusion grâce à un plan de relance dédié. Rappelons néanmoins que dans l’optique d’aider les entreprises à amortir au mieux les chocs induits par la crise liée à la pandé- mie, l’Etat a mis en place une batterie de mesures. Citons, à ce titre, les cré- dits garantis par la CCG, les reports de paiement des crédits bancaires et des cotisations sociales de la CNSS et le décalage des échéances fiscales. Il res- sort de l’appréciation de la DG de l’Amtih que les entre-
prises de l’industrie du tex- tile n’ont pas suffisamment profité des crédits garantis par l’Etat (Damane Oxygène et Damane Relance). «L’un des critères d’éligibilité aux crédits Damane a été par- ticulièrement contraignant pour les entreprises de notre secteur» , révèle notre interlocutrice. Et d’expliquer : «Beaucoup de demandes de crédit ont été rejetées à cause du ratio d’éligibilité de l’endettement, calculé à l’instant T (au 31 décembre 2019). Or, l’année dernière a été une période compliquée pour nos entreprises sur le plan financier». Afin de lever cet obstacle, l’Amith a pro- posé de prendre en compte deux ou trois années de référence afin de faciliter l’accès des entreprises du textile aux crédits Damane. Cette doléance plébiscitée aussi par d’autres secteurs n’a toujours pas été prise en compte. Par ailleurs, les textiliens
demandent toujours le report de l’augmentation du Smig d’une année, en raison de la conjoncture défavorable qui prévaut. Les industriels sont également favorables à l’extension de six mois de la période du chômage partiel, limitée actuellement par le code du travail à deux mois. D’après l’Amith, cette proposition serait une alter- native au licenciement pour les entreprises du textile. D’autant plus que celles- ci font face à une période de turbulence, causée par les incertitudes liées aux niveaux des carnets de com- mandes pour les prochains mois. ◆ L’un des critères d’éligibilité aux cré- dits Damane a été contraignant pour nosentreprises.
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