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F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 8 OCTOBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Tomates La filière maintient le cap E n dépit de deux années succes- sives de séche- resse et d’une c o n j o n c t u r e ◆ Le secteur continue d’enregistrer de bonnes performances. ◆ A l’export, il reste handicapé par sa quasi-dépendance de l’Europe. Par C. Jaidani

Les cultures sous-serre ont permis aux produits marocains d’assurer un bon rapport qualité/prix à l’export.

défavorable marquée par une profonde crise écono- mique due au coronavirus, la filière «tomates» réalise une percée remarquable. Ce secteur est l’un des plus importants de l’agri- culture nationale. Grâce au Plan Maroc Vert (PMV), la filière «tomates» a pu étendre son champ d’activité à plus de 19.000 hectares. La production culmine à plus de 1,42 million de tonnes, enre- gistrant une progression de près de 65% depuis le lancement du PMV. Dans l’activité «Primeurs», les tomates représentent 27% de la superficie, 63%

de la production globale et 70% des exportations. La filière a gagné également en termes de compétiti- vité. En effet, au Maroc, le rendement figure parmi les meilleurs au monde. Il est de 8,83 kilos/m 2 , dépassant l’Espagne, 8,5 kg, le Portugal, 8,4 kg, la Turquie, 6,89 kg. Seuls

les Etats-Unis et la France font mieux. A l’export, la filière a pu écouler, durant la cam- pagne 2019/2020, 567.000 tonnes contre 539.000 tonnes pour 2018/2019, soit une hausse de 5,19%. Cette production pro- vient essentiellement des exploitations sous-serre,

qui s’étendent sur une superficie de 5.000 hec- tares et qui sont concen- trées essentiellement dans les régions de Souss et Doukkala. En rentrées de devises, le secteur génère en moyenne près de 5,6 milliards de DH. S’agissant des débouchés à l’export, l’Union euro- péenne est le principal marché, concentrant une part de 90%. Suivent la Russie avec 8% et le reste du monde pour 2%. Les produits marocains présentent un rapport qualité/prix défiant toute concurrence, surtout par rapport aux autres pays méditerranéens. En Espagne, par exemple, le lobby des agriculteurs espagnols fait pression sur son gouvernement pour bloquer le transit de la tomate marocaine ou,

du moins, réduire sa per- cée. Les performances des produits marocains s’ex- pliquent par différents facteurs, entre autres, leur faible coût de pro- duction, notamment la main-d’œuvre, et aussi le niveau d’ensoleillement qui assure des récoltes précoces. Notons enfin que la quasi- dépendance des tomates marocaines du marché européen constitue un grand handicap pour les producteurs locaux à cause de la réglemen- tation de l’UE qui reste dans son ensemble très contraignante. Comme dans le cas des agrumes, les exportations de pri- meurs sont soumises à des contingents, des prix d’entrée et des calen- driers. ■

Structure géographique du secteur

Le secteur de la tomate au Maroc peut être divisé en trois catégories. La produc- tion sous-serre est principalement concentrée dans les régions de Souss-Massa et de Doukkala-Abda. Ces tomates précoces sont exportées vers l’UE, la Russie et le Canada. Les tomates en pleine terre des régions de Moulouya, Témara-Skhirat et Casablanca sont des fruits précoces essentiellement destinés au marché local. La production saisonnière est beaucoup plus faible et les cultures sont prin- cipalement situées dans les zones côtières. Elles sont commercialisées sur le marché local et la production est restée stable depuis la campagne 2008-2009. Les tomates sont également destinées à la transformation industrielle. Ces cultures sont produites dans les régions de Meknès, Marrakech et Béni Mellal.

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