FNH N° 1043

34

CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 11 NOVEMBRE 2021

www.fnh.ma

«Haut et fort» en salle Une fresque de la plus belle eau

◆ Le film a été présenté à la cérémonie américaine des Oscars, sélectionné pour représenter le Maroc à la compétition officielle de la 74 ème édition du Festival de Cannes, primé aux Journées cinématographiques de Carthage, distingué par le Grand prix d’Arte Mare (Festival du filmméditerranéen à Bastia, en Corse), projeté en compétition officielle au 27 ème Med Film à Rome…

les spectateurs. Autant de ver- tus généralement malmenées par nos cinéastes. Ce nouvel opus porte la griffe Nabil Ayouch. Griffe, parce que les qualités du film sont déjà perceptibles dans les œuvres antérieures du réalisateur : les courts métrages («Les pierres bleues du désert», «Hertzienne connexion», «Vendeur de silence») et les longs métrages ( «Mektoub [un road-movie palpitant –ndlr]» , «Ali Zaoua, prince de la rue [aujourd'hui bardé de distinctions –ndlr]», «Les Chevaux de Dieu», «Much Loved», «Razzia» ). Avouons-le ! Pour ce film, tout a été fait dans les normes : une avant- première pour la presse, une première normale, une cam- pagne médiatique sans pré- cédent et une tournée dans plusieurs villes du Royaume. Le destin de «Haut et fort» était ainsi tout tracé. Le réalisateur n’a rien négligé. Résultat : suc-

cès après succès (à l’heure où nous écrivons ces lignes). Ce succès s’explique de manière assez simple : «Haut et fort» est un bon film qui traduit la touche d’un homme qui a compris que faire du cinéma, c’est d’abord donner à voir. Pourtant, l’intimisme ne manque pas dans ce film, ni même une psychologie des personnages assez difficile à décortiquer. Seulement, la manière de raconter l’histoire et d’embarquer le spectateur dans le rêve et à la décou- verte d’une certaine jeunesse du Maroc, reste assez singu- lière. C’est la force du film. Il y a aussi cette ambiance qui, à tout moment, transporte le «regardeur» , et des couleurs qui participent au drame que vivent les jeunes. Ayouch joue, en effet, sur plu- sieurs registres pour construire son récit : drame, aventure et intimisme. Le mélange des genres fait tout l’intérêt du film. ◆

la presse l’encense comme étant à la pointe de la pointe, les cinéphiles la sirotent avec délectation. À juste titre, car cette fable généreuse, tournée avec des jeunes défavorisés en mal de repères, non seule- ment satisfait aux exigences de la construction dramatique et de la mise en scène, sans emphase ni fioritures, mais est aussi réussie, au-delà de toute expression. A faire vivre les personnages et à embarquer

N abil Ayouch se frotte les mains: «Haut et fort» , son dernier long métrage, accumule les succès de ville en ville. Il est vrai que rien n’a été laissé au hasard pour assurer une bonne carrière commerciale à ce film : une campagne de pub efficace. Et puis, il faut le dire, «Haut et fort» est un bon film. Malgré les promesses des fleurs, les rares films sor- tis cette année n’ont pas fait mouche. N’en citons aucun afin de ne pas froisser l’amour- propre de leurs auteurs qu’on sait chatouilleux. On prenait donc acte de la sinistrose ambiante, quand une œuvre vint enchanter nos mirettes transies : «Haut et fort» . A peine a-t-il vu le jour que le film recueillit l’adhésion du public : a critique «pointue» déroule le tapis rouge devant l’œuvre, Par R. K. Houdaïfa

Ce nouveau opus porte la griffe Nabil Ayouch.

Synopsis Produit en 2021 par Ali'n Productions (Maroc), Les Films du Nouveau Monde (France), en coproduction avec Unité et Ad Vitam (France), pour une durée de 102 minutes, «Haut et fort» raconte l'histoire d'Anas, ancien rappeur engagé dans le centre culturel d’un quartier populaire de la ville de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes du centre vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip-hop… «Haut et Fort» est une fiction dans la lignée du travail d’observation et d’introspection proche du terrain que Nabil Ayouch mène depuis des années sur chacun de ses films. Une approche qu’il affectionne particu- lièrement, puisque ce dernier film a vu le jour avec la participation des jeunes du Centre culturel Les étoiles de Sidi Moumen, créé par la Fondation Ali Zaoua en 2014.

Made with FlippingBook flipbook maker