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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 16 ET VENDREDI 17 AVRIL 2020

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assure que le produit du tirage sur la LPL ne doit pas être considéré comme une dette du Trésor, Akesbi pense, lui, que « cela reste une dette, le FMI ne faisant pas de dons ». « C’est un endettement pas comme les autres puisque nous en payons le coût depuis 8 ans, et qui va s’ajouter à la dette du Maroc », conclut-il. ◆

«S i le Maroc paye au taux du marché, ce serait scandaleux parce que cela voudrait dire que pendant 8 ans, nous avons dépensé pour rien; si c’est moins que le marché, c’est donc une formule trompeuse et l’on peut comprendre que les responsables restent muets sur le sujet », analyse Akesbi. Et même si l’argentier du Royaume

millions de dollars ». Aujourd’hui, le Royaume a certes fait un tirage sur la LPL, « mais à quel coût et à quelles conditions » ?, s’interroge- t-il. « Si ce que nous payons depuis 8 ans est une assurance contre les chocs extrêmes, maintenant que nous l’utilisons, le crédit doit être gratuit », ajoute-t-il.

de moins de produits semi-finis, ce qui va aussi soulager considérablement les importations. Sauf que, parallèlement, certains indi- cateurs vont être rudement impactés, comme notamment les principaux pour- voyeurs de devises pour le Royaume, à savoir le tourisme, les investissements directs étrangers et les transferts des Marocains résidant à l’étranger. D’ailleurs, l’étude que vient de publier CDG Capital estime que « sur la base d’une hypothèse de recul de 50% du solde voyage, de 30% des transferts des MRE, ainsi qu’une baisse similaire à celle de 2019 des IDE, soit -42 %, le flux net global émanant de ces trois sources devrait reculer de 54,5 milliards de DH à 87,3 Mds de DH estimés pour l’année 2020 ». Pour autant, même si Effina recon- naît que les recettes touristiques et les transferts des MRE vont diminuer, il estime néanmoins que « la pression sur le solde courant, en tenant compte des éléments précédemment cités, va être moins importante que nous pouvons le croire ». Raison pour laquelle il soutient que « la décision de recourir à la LPL a été prématurée », précisant que «ce qui s’impose aujourd’hui, c’est de bien gérer les importations en fixant une liste noire de produits et services à ne pas importer pour protéger les réserves en devises du pays». Pour sa part, l’économiste Najib Akesbi est d’un tout autre avis. Il estime, d’emblée, que l’utilisation de la LPL était « la moindre des choses », d’autant que le Maroc y a souscrit depuis presque 8 ans. Rappelons, en effet, que le Royaume a signé 4 lignes de précaution et de liquidité avec le FMI. Le premier accord LPL en faveur du Royaume, d’un montant de 4,1 milliards de DTS (envi- ron 6,2 milliards de dollars au moment où il a été approuvé), a été approuvé le 3 août 2012. Le deuxième, d’un montant de 3,2 milliards de DTS (environ 5 milliards de dollars au moment où il a été approuvé), a été approuvé le 28 juillet 2014. Le troisième, d’un montant de 2,5 milliards de DTS (environ 3,5 milliards de dollars au moment où il a été approuvé), le 22 juillet 2016, tandis que le 4 ème a été approuvé le 17 décembre 2018, pour un montant de 2,1 milliards de DTS (environ 2,97 milliards de dollars). Et depuis tout ce temps, « le Maroc a payé pour cette LPL sans l’utiliser», martèle Akesbi , qui estime qu’«elle a coûté jusqu’en 2018 au moins 750

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