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TRIBUNE LIBRE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 10 ET VENDREDI 11 JUIN 2021
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l’éducation a toujours été entre les mains des proches et de personnes nommées par le chef de l’Etat : le CNJA (1991), la commission spéciale de l’éducation, la charte de l’éducation, etc. Pourtant, les résultats n’ont pas été au rendez- vous. A différents moments pour différents projets problématiques, des ministres de l’Education natio- nale affirmaient (et tout récemment
Le rapport semble faire croire qu’une orientation vers le
renforcement des com- pétences numériques et l’enseignement à dis- tance serait la solution miracle.
notamment dans le domaine de l’orien- tation) qu’ils appliquent les instructions royales. • Pas de réponse aux questions fondamentales, notamment des res- ponsabilités En rapport avec l’objectif du double- ment du PIB à l’horizon 2035 (et un taux de croissance de 6%), au niveau de l’éducation 90% des élèves devront posséder les compétences scolaires fondamentales à la fin du cycle primaire, contre moins de 30% en 2020. Il est précisé que la réalisation de cet objectif «requiert une transformation systémique touchant aux déterminants fondamen- taux de la qualité de l’enseignement» . La question que nous sommes en droit de nous poser est la suivante : pourquoi nous n’avons pas réalisé cet objectif au cours des 21 années de tentatives de réforme ? Et qu’est-ce qui va être chan- gé dorénavant de manière dramatique pour s’assurer de son atteinte effective? Aucune réponse n’est fournie dans le rapport à ces questions. • Pas de solution magique avec le numérique Globalement, ce qui est proposé est de moindre consistance comparative- ment notamment avec le programme d’urgence et ses 27 projets. Encore plus grave, le rapport semble faire croire qu’une orientation vers le renforcement des compétences numériques et l’en- seignement à distance serait la solution miracle. Ceci est absolument erroné et comporte un risque majeur. L’arrivée de manière importante du numérique dans l’éducation, la forma- tion et ensuite au travail est une ten- dance lourde qui s’impose et qui mérite d’être développée et promue. Des évaluations sérieuses méritent d’être entreprises; celles qui existent attirent l’attention sur de nombreux pro-
blèmes de gravité variable : la frac- ture numérique et sociale, les inégalités d’accès et de connexion, la démoti- vation, le décrochage, etc. Tous ces aspects et d’autres méritent d’être pris en compte si nous ne voulons pas nous retrouver en présence d’une aggrava- tion des problèmes de qualité et d’iné- galité sociale dans le domaine de l’édu- cation. Certains considèrent que le rôle de l’enseignement à distance devrait simplement se limiter à un rôle complé- mentaire à l’enseignement présentiel. La commission suggère d’accélérer la dynamique de changement pour rehausser substantiellement la qualité de notre système d’éducation-forma- tion à travers plusieurs leviers supposés structurants. On propose d’investir dans la formation et la motivation des ensei- gnants pour qu’ils deviennent les garants des apprentissages (une proposition ancienne de la Banque mondiale et du programme d’urgence). L’amélioration des compétences des enseignants et leur valorisation est jugée un impéra- tif. Les établissements de formation actuels (ESEF, ENS, CRMEF), seront soumis à un mécanisme d’assurance- qualité avec l’encadrement d’un Centre d’excellence du professorat. En fait, la qualité de la formation des enseignants a fait l’objet de plusieurs mesures et restructurations institu- tionnelles, de toute évidence avec des résultats contraires à ce qui est souhai-
té. La politique de la contractualisation des enseignants pratiquement sans une formation adéquate était (est) menée par qui ? Sera-t-elle abandonnée dans le cadre de la future réforme ? Qu’est- ce qui ne marche pas dans la formation des enseignants/ formateurs et de leur recrutement ? Qui assume la responsa- bilité de cette politique ? Est-il possible de réussir le changement sans répondre à ces questions ? • Méconnaissance, rêve ou mirage ! En rapport avec la formation des ensei- gnants / formateurs, la commission a suggéré de généraliser à tous les futurs enseignants le parcours de formation initiale en cinq ans, qui ne concerne aujourd’hui que 10% des nouvelles recrues. Et propose d’offrir aussi une formation continue régulière permettant de renforcer et de certifier leurs compé- tences professionnelles… Une nouvelle évolution de carrière des enseignants serait mise en place et liée à un nouveau système d’évaluation des enseignants. Une fois de plus, ce projet existe depuis longtemps; il fait partie de la boîte à outils de la Banque mondiale et n’a pas pu être mis en œuvre. En revanche, le rapport ne fournit aucune indication sur comment assurer la concrétisation de ces dispositions et sous quelles condi- tions ? Sur la base de la mise en œuvre du prin- cipe de l’inclusion de tous les citoyens et
Le rôle de l’enseigne- ment à dis- tance devrait simplement se limiter à un rôle com- plémentaire à l’enseigne- ment présen- tiel.
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