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Du Burundi au Canada...

cide et du conflit au Rwanda. Mais le peuple tente de s’en sortir, vivant. Cette histoire pose les mêmes problèmes que celle du Rwanda. Seuls quelques indices renseignent les historiens. Pas un seul jour ne passe, encore aujourd’hui, sans qu’il n’y ait des massacres. 2000. Le déclic définitif se fait dans la tête de Suavis et Jean-Berchmans. Le projet de tout quit- ter devient une obligation pour leur survie. Le choix du pays où ils désirent rebâtir leur vie est évidente. Ce sera le Canada pour les possibilités qu’il offre aux nouveaux arrivants et surtout aux enfants. Avec les diplômes qu’ils ont tous deux en poche, ils sont certains qu’ils trouveront faci- lement du travail. Mais ne part pas qui veut. Ce sera Suavis qui aura la tâche de ‘’débroussailler’’ le terrain. Jean-Berchmans gagne bien sa vie et pourra faire vivre les petits en attendant. Le cœur brisé mais plein d’espoir, elle embrasse son mari et ses enfants en les serrant très fort contre elle.

ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca

EMBRUN | Burundi. Terre aride sous un soleil ardent jouissant d’un climat équa- torial tempéré, situé sur un plateau au cœur de l’Afrique central, entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Superbe pays aux couleurs vives. Mais un pays qui n’intéresse guère la communauté internationale quand la guerre vient enle- ver l’espoir de tout un peuple. De 1993 à 2005, il connaît des horreurs et une violence ethnique scandaleuse. Ils sont plus de 100 000 personnes à avoir perdu la vie de façon inhumaine. Histoire d’une vie nouvelle pour ceux qui ont sauvé leur peau… Suavis est dans la trentaine avancée lorsqu’elle et son mari, Jean-Berchmans Hatungimana, prennent la décision de leur vie : quitter coûte que coûte le Burundi. Le couple a trois jeunes enfants, un garçon et deux filles. C’est une famille bien nantie au Burundi. Elle est infirmière et lui, diplômé en science économique. La guerre civile per- dure. La lutte du pouvoir politique entraîne avec elle d’innombrables assassinats. La peur tord le ventre au couple, juste à l’idée de voir leurs enfants vivre ces horreurs et en être des figurants malgré eux. Ils ne vont que très rarement à l’école. L’histoire tragique du Burundi n’a pas eu le retentissement médiatique du géno-

En 2001, l’avion dans lequel elle prend place l’arrache à jamais de son pays natal où elle ne remettra jamais les pieds. La rupture est douloureuse mais salvatrice. C’est en sol étasunien que Suavis pose les pieds parce qu’il n’y a aucune ambassade du Burundi au Canada. Des amis l’y accueillent pour quelques jours. Ensuite, direction Lacolle, frontière des États-Unis et du Qué- bec, où elle demande l’asile politique. Les douaniers la prennent en charge. C’est ce- pendant à Ottawa que Suavis veut s’instal- ler parce qu’elle parle déjà le français et veut absolument apprendre l’anglais. On l’envoie dans un centre d’accueil. Tout est nouveau pour elle. La culture, le climat, le décor…

Photo Annie Lafortune

Jean-Berchmans et Suavis en compagnie de deux de leurs quatre enfants, Ange-Car- melle, 16 ans, et Arielle, 20 ans. N’apparaissent pas dans la photo, la petite Annabelle, cinq ans, et le seul garçon, Axel, 21 ans

gner de la ville. «Pour connaître l’âme d’un pays, il faut aller au village», se disent-ils. Alors ce sont les enfants qui portent leur choix sur Embrun. Ce sera leur coin de pays à eux. Et c’est ici-même, en 2008, que le couple accueille un autre petit miracle. Leur fille Annabelle montre le bout de son nez. Petite poupée à l’accent d’ici, elle ne connaî- tra jamais les horreurs de son pays d’origine. Et c’est tant mieux. «Quitter l’indifférence urbaine pour nous installer au coeur du vil- lage nous a permis de centrer nos enfants sur les grandes valeurs qui commençaient à s’effriter, à savoir l’importance de la forma- tion, l’amour du travail, le sens de l’organisa- tion, les fondements et le sens de la solida- rité familiale», confie M. Hatungimana. Il se trouve un boulot dans son domaine comme agent de développement en entre- preneuriat social pour le compte du déve- loppement économique et d’employabilité de l’Ontario. Mais, faute de financement, il perd son travail. Il se retrousse les manches et devient consultant indépendant en éva- luation de programme et développement de projets. Son intérêt à l’intégration éco- nomique et sociale des nouveaux arrivants attire l’attention de la compagnie Diversis qui s’associe à lui. «Le monde de l’intégra- tion des nouveaux arrivants réside essen- tiellement dans l’ouverture d’esprit des em- ployeurs de la région. Il y a des moyens pour réussir», explique Jean-Berchmans. Aujourd’hui, la petite Annabelle fréquente la maternelle à Embrun, tandis que sa sœur Ange-Carmelle étudie à l’école secondaire catholique d’Embrun, et les deux plus grands, Arielle et Axel, se fraient un chemin professionnel à l’Université d’Ottawa. Du Burundi au Canada, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. La famille est heureuse ici et est parfaitement intégrée. Ils sont la preuve vivante que le rêve, à force d’y croire et de persévérer, peut se réaliser. Chacun est l’artisan de son bonheur, dit le dicton. Les Hatungimana en sont la preuve.

et le centre pour réfugiés. Mais elle s’y fait parce que sa personnalité de battante et son doux sourire font d’elle une personne confiante. Elle a la foi. En quelques mois, elle reçoit son permis de travail. Elle est officiellement réfugiée politique. Suavis s’empresse de trouver du travail mais son diplôme d’infirmière n’est pas reconnu au Canada, comme beaucoup de diplômes de nouveaux arrivants. Cette femme aux yeux bourrés d’espoir et au cœur gros comme la terre rencontre des sœurs d’une congrégation qui, sachant qu’elle est infirmière, la mettent en contact avec une résidence pour sœurs en fin de vie. Elle y travaille comme aide et trouve enfin un appartement à la Coopérative St-Georges, à Ottawa. Elle peut enfin se sentir à la mai- son. La joie éclate quand, en 2003, elle se tient là, debout, à la frontière de Lacolle, au Québec, pour y accueillir ses trois enfants, Axel, le garçon, et les deux petites, Arielle et Ange-Carmelle. Jean n’est pas là. Il a tra- vaillé dur pour se procurer les billets d’avion afin d’enlever leurs bambins au génocide du Burundi. L’histoire atteint son apogée lorsque Jean- Berchmans débarque à son tour au Canada, en 2003, en plein mois de janvier. La famille est enfin réunie. Mais il a peur. Peur de ne pas trouver les mêmes ressources finan- cières. Peur de ne pouvoir donner à ses enfants tout ce dont il rêve pour eux. Com- ment allait-il gagner sa vie? Il cherche, suit des formations. Comme sa femme, ses di- plômes ne sont pas équivalents à ceux d’ici. Alors il se déniche un travail d’agent de sé- curité. «Il n’y a pas de petit travail, il n’y a que de grandes ambitions», se dit-il. En 2005, au moment où sa femme obtient l’équivalent de son diplôme comme infirmière et trouve un travail à l’hôpital général d’Ottawa, Jean- Berchmans obtient un poste de coordona- teur de région et part en mission en Côte d’Ivoire. 2006. La petite famille décide de s’éloi-

Les cabaneS a sucre sont ouvertes Sugar shacks are open

Un joyau de notre patrimoine! La cabane à sucre fait partie de notre patrimoine depuis des siècles. Les Amérindiens ont développé cette technique qui consiste à faire une entaille dans l’érable et à en récolter la sève. Une fois chauffé, le liquide s’épaissit et donne un sirop. Les colons français ont appris la méthode et ont créé d’autres produits avec l’eau sucrée de l’arbre, comme la tire, le sucre et une autre version du fameux sirop.

Recueillie dans des seaux, la sève était transportée par des bœufs ou des chevaux. Les raquettes, autre don des Amérindiens, étaient très utiles pour se déplacer dans les bois. Le temps des sucres impliquait la coopération de tous les membres de la famille. Aujourd’hui, à chaque printemps, plus de 13 500 acériculteurs et acéricultrices travaillent fort afin de produire des produits de l’érable de qualité. Le sirop fait l’envie de plusieurs restaurateurs internationaux qui l’intègrent dans leurs recettes. L’or blond d’ici approvisionne 80 % de la production mondiale. Il est distribué dans plus de 45 pays. Les trois pays importateurs primordiaux sont les États- Unis, l’Allemagne et le Japon. Le marché de l’érable est lucratif. Au Québec seulement sa valeur a été estimée en 2007 à plus de 136 millions de dollars. Pendant la saison des sucres, plus de 12 000 emplois sont créés, principalement en milieu rural.

• VISITE D’ANIMAUX • TIRE SUR LA NEIGE • PRODUITS DE L’ÉRABLE • PARC D’AMUSEMENT • GLISSADES SUR TUBE • PROMENADE EN CHARRETTE CABANE À SUCRE

MARS-AVRIL BUFFET À VOLONTÉ

Sur réservation : Tél. : 613 764-2181ou 0314 Cell. : 613 850-7590

1230, ROUTE 400, CASSELMAN, ON www.fermedrouin.ca

CABANE À SUCRE

9 mars au 7 avril 2013 Tablées de 9h30 à 17h Service à volonté, 9 mars au 7 avril 2013

Réservations toujours requises 613-673-5894 PLANTAGENET beantown@magma.ca www.beantownranch.com

promenade tiré par des chevaux et liche de tire compris Soirée animée Boutique cadeaux

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