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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 26 FÉVRIER 2021

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◆ La lecture active l’éveil et diminue la paresse cérébrale. ◆ Conférencier et professeur d’espagnol à l’Académie de Versailles, en Ile-de-France, Abdelkhalek Hassini exerce dans le corps professoral depuis 30 ans. Le président de l’Association «CADOriental Europe» nous décortique le lien étroit entre la lecture et le cerveau. «La lecture booste l’estime de soi par la constitution d’un capital linguistique important»

il est jeune, il ne lira probablement pas quand il sera adulte. Quelques activités visant à encourager la lec- ture en classe : • Les élèvent doivent voir leurs enseignants lire aussi. Cela suscitera leur intérêt aux livres et reste un bon moyen pour les encourager à lire. • Parler du livre que vous lisez avec eux et partager votre ressenti. • Amener les enfants à participer à des événe- ments autour de la lecture au sein de l’établis- sement (atelier de lecture, club mangas, BD…). • Créer des murs de lecture (un environnement qui suscite la lecture : une image, une phrase, en rapport avec les lectures réalisées. Tous les élèves souhaitent y contribuer). • Diplôme de lecture, meilleurs orateurs, écri- vains de petits comptes... Il faut leur donner ce goût de lire afin d’en tirer de l’autonomie et du plaisir. F.N.H. : Lesmaux de la société sontmul- tiples : stress, dépression, sous-estime de soi… Comment la lecture dans ces moments de solitude extrême peut-elle apporter un apaisement et un certain équilibre ? A. H. : Dans son quotidien, l’être humain est en permanence en prise avec des moments stres- sants, des contraintes, etc. Nous connaissons tous le plaisir de se perdre dans un bon livre et comment la lecture peut grandement contri- buer au développement personnel. Toutes les recherches nous alertent sur les bienfaits de la lecture sur notre cerveau. Elle nous permet de nous évader, de nous extraire des moments difficiles, aux tourments psychologiques. Le voyage dans les méandres d’une histoire qui nécessite intérêt et concentration, soustrait le lecteur aux difficultés de la vie, ne serait-ce que durant le temps où il est «plongé» dans un livre. On sait que la lecture demande de l'attention

nouvelles technologies. Inévitablement, étant hyper connectés, nos jeunes se détournent de la lecture et lisent trop peu. Face à ce désamour pour les livres, il faut donc donner le goût de la lecture aux jeunes, leur donner ce plaisir de lire qui est le moteur essentiel de l’apprentissage de la lecture. Le plaisir à lire doit être primordial. En tant qu’enseignant, nous cherchons tou- jours des moyens d’apprendre à motiver les élèves et les amener à aimer la lecture. Nous savons tous que les bienfaits de la lecture sont immenses. En plus d’améliorer les compé- tences en communication, cela contribue éga- lement à réduire le stress. Incontestablement, un enfant qui grandit dans une maison dont les parents lisent, sera facilement familiarisé avec les livres. Ceux qui s’intéressent à la lec- ture présentent, dès leur très jeune âge, une grande curiosité de découvrir et de connaitre le monde qui les entoure et dans lequel ils vivent. Ils ont un attrait très fort pour les his- toires qu’on leur raconte. Ils ne s’en lassent jamais. C’est l’envie de satisfaire cette avidité de savoir qui les fait aimer les livres, et en faire des compagnons de toujours. Ils ont souvent été stimulés par leurs parents et les membres de leur entourage. La culture du livre est bien présente dans leur famille. Ces enfants se caractérisent égale- ment par des capacités intellectuelles déjà présentes à un âge précoce. Cela leur permet d’échapper aux difficultés d’ordre phonolo- gique, sémantique, ou autres, qui peuvent être à l’origine d’un désintérêt vis-à-vis de la lecture. Plus âgés, ils présentent une appé- tence pour les histoires, les intrigues, etc. Ils développent rapidement un sens créatif et imaginatif. Ils s’intéressent aux livres dès leur petite enfance et ont hâte d’apprendre à lire de manière autonome. En classe, nous avons toujours un défi à rele- ver : celui de faire lire nos élèves, et ce dès son jeune âge. Si un enfant n’aime pas lire quand

Propos recueillis par Ibtissam. Z.

Finances News Hebdo : Vous êtes pro- fesseur d'espagnol et formateur à l'Académie de Versailles. Comment procédez-vous pour inciter les étu- diants à lire ? Et comment distin- guez-vous ceux qui s’intéressent à la lecture de ceux qui n’y voient aucun intérêt ? Abdelkhalek Hassini : Devant la lecture, beaucoup de jeunes se braquent. On entend souvent : «Je n’aime pas lire, je préfère jouer à la Play ou aller sur les réseaux sociaux»; « Elle sert à quoi la lecture ? J’ai déjà trop de devoirs et je n’ai pas le temps». Des témoignages qui montrent bien cette crise de la lecture chez nos jeunes apprentis. La lecture est en perte de vitesse face aux

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