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CULTURE

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VENDREDI 26 FÉVRIER 2021

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traitement de difficultés que ce dernier ren- contre dans sa vie ? S’il veut tout simplement comprendre sa psychologie, l’ordonnance comportera des livres de psychologie, de connaissance de soi, etc. Si le lecteur souffre d’un mal particulier (addic- tions, timidité, etc., par exemple), le profes- sionnel lui conseillera des livres contenant des recettes de traitement à mettre en place et à respecter pour l’aider à arrêter son addiction, à vaincre sa timidité, etc. Il s’agit de bien sélectionner les livres qui correspondent à la problématique que vit le demandeur. C’est donc une lecture dirigée, orientée, dans laquelle le livre sert d’outil thé- rapeutique. Il faut surtout lire pour le plaisir afin de libérer son esprit et aller mieux. Une variété de livres (de psychologie, romans, poésies, fiction, ...). Dévorer un roman nous fait du bien et maintient notre cerveau en bonne santé. Lire est un anti-stress scientifiquement prouvé. Une activité intellectuelle qui nous mobilise pleinement, nous détend et nous permet de diminuer le stress de notre quotidien en éva- cuant les mauvaises pensées. Certains scien- tifiques adhèrent à l’idée que lire augmente l'espérance de vie. Est-il suffisant de dévorer les livres pour vivre plus longtemps ? Certes, la lecture est un exercice intellectuel qui peut entretenir, dynamiser et vitaliser la sante du cerveau, mais elle ne suffit pas toute seule a protéger notre bonne santé. Lire a de nombreuses vertus : améliorer le sommeil, renforcer la mémoire, stimuler l’intel- ligence émotionlle, réduire l’anxiété, combattre la dépression, voire augmenter l’intelligence. Tout cela préserve à l’être humain une bonne santé physique et psychique, et contribue cer- tainement à augmenter son espérance de vie. Il s’agit d’une contribution importante, mais dont l’effet n’est pas assuré si la personne ne s’impose pas un certain nombre de règles à observer dans sa vie. Il faut impérativement privilégier d’autres fac- teurs qui la protégeraient et augmenter, par la suite, l’espérance de vie. D’où un mode de vie

le cerveau est entretenu. Cet enrichissement des connexions neuronales permettrait au cer- veau de mobiliser la plasticité cérébrale pour s’adapter au déclin de certaines des fonctions de manière à retarder l’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer. Les résultats de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences démontrent que le risque de développer la maladie d’Alzheimer est très faible chez les adultes qui pratiquent des activités stimulantes pour le cerveau, telles que la lecture et les mots croisés. La revue Neurology a publié les résultats d’une étude, réalisée auprès de 983 personnes, âgées de plus de 65 ans, et scolarisés pendant moins de 4 ans. Cette population était divisée en deux groupes : 237 personnes ne savaient ni lire ni écrire, et 746 étaient alphabétisées. Un diagnostic préalable à l’étude a montré que 35% des analphabètes présentaient une démence, contre 18% des participants alpha- bètes. A la fin des deux premières années de suivi, les auteurs ont observé, grâce à l’utilisa- tion régulière d’examens médicaux et de tests de mémoire, que les analphabètes avaient plus de risques (48%) de développer une démence que les alphabètes (27%). Les résultats finaux de l’étude ont montré que les illettrés étaient trois fois plus susceptibles de présenter une démence que les alphabétisés. Assurément, ce résultat met en évidence un lien fort entre la lecture et la prévention contre la démence en général, dont la maladie d’Alzheimer fait partie. F.N.H. : Le rôle de la bibliothérapie a donc son importance. La posologie est-elle une simple ordonnance de livres ? A. H. : Certainement, la lecture n’est pas un médicament. Mais nous savons, en revanche, que les livres prennent soin de notre cerveau et contribuent à son bon fonctionnement. Cela dépend aussi des objectifs du lecteur. S’agit-il d’une simple culture qu’il cherche, d’un enrichissement personnel ou bien d’un

et de la concentration. Le cerveau accroit donc son activité et le nombre de connexions neuronales augmente. Ainsi, le meilleur moyen de l'entretenir, c'est de le faire fonctionner et la lecture demeure un excellent moyen de le maintenir en alerte. D'autant que ses effets s'inscrivent dans la durée. Les histoires qu’il découvre dans les livres lui donnent l’occasion de s’identifier à un héros qui trouve toujours le meilleur moyen de s’en sortir. La lecture booste l’estime de soi par la consti- tution d’un capital linguistique important, qui permet de tenir une communication fluide et riche. Cela aide à être bien apprécié par les autres et à nouer de bonnes relations avec autrui. Devant ces nombreux maux socié- taux, parfois accablants, et devant nos esprits en ébullition, une bonne lecture peut nous aider à nous rééquilibrer, structurer nos pen- sées désordonnées et apaiser notre âme en détresse. Elle peut aussi nous aider à rechar- ger nos batteries et à retrouver notre bonne humeur. On aura tous remarqué les bienfaits de la lecture durant les différents confinements lors de cette pandémie Covid-19 et l’impor- tante augmentation de la vente des livres. F.N.H. : On dit que le fait de lire réduit les risques d’Alzheimer. Est-ce vrai que la lecture a un pouvoir magique sur l’activité du cerveau et contribue grandement à son éveil ? A. H. : Il a été montré, dans plusieurs études, que tout ce qui stimule le cerveau permet de retarder l’apparition des premiers symptômes de la démence en général, et de la maladie d’Alzheimer, en particulier. D’après les scientifiques, la lecture permettrait au cerveau de rester éveillé et en pleine forme. Elle pourrait, cependant, le protéger et réduire les risques d’Alzheimer. La lecture a donc cet avantage de mobiliser de nombreuses aires du cerveau et d’impliquer différentes fonctions cognitives (reconnais- sance de mots, recherche de leur signification, établissement de lien entre eux, élaboration de sens, etc.). C’est une activité qui vitalise, maintient et entraîne l’esprit. De ce fait, elle peut, vigoureu- sement, contribuer au développement person- nel et à l’éveil de l’esprit. Elle permet également de connaitre de nou- veaux termes, de nouvelles dates d’événe- ments, des formules… Autrement dit, de réaliser de nouveaux apprentissages. Et il est connu que tout apprentissage se traduit au niveau du cerveau par la formation de nouveaux neurones, et surtout de nouvelles connexions entre les neurones. C’est ainsi que

Tout ce qui stimule le cerveau per- met de retar- der l’appari- tion des pre- miers symp- tômes de la démence en général, et de la maladie d’Alzheimer, en particulier.

La lecture permet de vivre plus longtemps : vous gagnerez 2 ans d’espérance de vie ! En effet, une étude réalisée par les chercheurs de l'Université de Yale (Etats-Unis), publiée dans la revuemédicale Social Science andMedicine, a concerné 3.635 personnes âgées de 50 ans. Les scientifiques ont ana- lysé leurs données de santé et les ont mis en lumière avec leurs habitudes de lecture. Les résultats sont édifiants. Ainsi, un amateur de littérature vivrait en moyenne 23 mois de plus qu'un individu qui ne lit jamais. Aussi, une demi-heure de lecture par jour diminue de 23% les risques demourir sur une période de 12 ans. La professeure Becca Levy, auteure de l'étude, et citée par le DailyMail, révèle que «les gens qui déclarent lire peu, même une demi-heure par jour, avaient un avantage significatif de survie par rapport à ceux qui ne lisent pas». Le pouvoir de la lecture sur la santé du cerveau vu par les scientifiques

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