FNH N° 1146 Full

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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 29 MARS 2024

POLITIQUE

traditionnellement marquée par des mou- vements sociaux multiples; et ne pas effectuer une visite officielle en France comme prévu à la fin septembre ou début octobre prochain, comme si Paris confir- mait son adoubement quelque deux mois avant le scrutin présidentiel prévu en décembre 2024. Tebboune paraît bien être en dernière instance un candidat par défaut, les généraux n'ayant pas trou- vé, semble-t-il, un autre profil pouvant présenter des critères «marketables» a minima au moins. Il faut y ajouter la perte d'influence d'Alger à l'international, en Afrique, au Sahel, au Moyen-Orient et ailleurs, complétée par le recalement à l'admission dans les pays BRICS, en août dernier, en Afrique du Sud. Pas de candidature officielle au cours de l'année 2023 donc, mais les signes n'ont pas manqué pourtant. A preuve, les manœuvres préparées de longue main par la présidence du côté de partis satel- lites du pouvoir. En juin dernier, c'est la bannière de «l'unification» qui a été ainsi brandie pour baliser le terrain. Le 4 juin, un accord à huis clos a été conclu entre les formations suivantes : le FLN, le RND, le Rassemblement Front El-Moustakbal, la Voix du peuple, le parti El-Karama, de l'Espoir algérien (TAJ), l'Union des Forces démocratiques et sociales ainsi que le Mouvement Ennahda. S'y sont égale- ment joints des syndicats et des organi- sations nationales. Le texte commun des 29 signataires affirme vouloir «renforcer la cohésion nationale, renforcer le front intérieur, et faire face aux menaces et aux risques qui pèsent sur la sécurité, les institutions et l'unité de l'Algérie». Comment vont se présenter les mois à venir, d'ici le 7 septembre ? Du côté des autres candidats possibles, qu'en est-il ? Pour l'heure, seule Zoubida Assoul, qui dirige le parti Union pour le Changement et le Progrès (UPC), a franchi le pas en déclarant sa candidature. La formation à référentiel islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) fondé par Abdallah Nahnah, s'inscrit dans ce même schéma, son dirigeant Abdelali Hassani tablant sur l'approbation de son conseil «Choura» - il est déjà représenté au gou- vernement avec plusieurs ministres. Il faut ajouter Louisa Hanoun, responsable du Parti travailliste, ou encore Lamine Osmanie, ancien membre du FLN, qui a créé en 2019 le Parti de la Voix du Peuple. Sur ces bases- là, le président Tebboune

sera certainement élu le 7 septembre au premier tour. Mais avec quel score ? D'abord, quelle sera la participation élec- torale ? En décembre 2019, celle-ci avait été médiocre avec 23% de votants seule- ment (5.628.401 pour 24.453.992 électeurs inscrits et 1.111.678 bulletins nuls). Et sur les suffrages exprimés de 4.610.723, il avait obtenu 58,13% des voix devant

quatre autres candidats (Abdelkader Bengrina, Mouvement El Bina, 17,37%; Ali Benflis, Avant-garde des Libertés, 10,55%; Azzedine Mihoubi, RND, 7,28%; et Abdelaziz Belaid, Front El Moustakbal, 6,67 %). C'est dire que de tels résultats ont pesé sur la légitimité de Tebboune depuis quatre ans : moins d'un quart du corps électoral, soit 23%, lui a apporté

ses voix, avec le concours de l'appareil d'État et de l'armée mobilisés à cette fin. Une étape dans le cheminement du régime, mais la consécration d'un état des lieux critique de la démocratie. Avec son lot d'atteintes aux libertés, une jus- tice aux ordres, une répression tous azi- muts. Un régime attaché à son maintien et à sa survie... ◆

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