Finances News Hebdo N° 1051

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 20 JANVIER 2022

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Construction en hauteur

◆ Elle permet une utilisation rationnelle et optimum de l’occupation du sol. ◆ L’extension urbaine horizontale a montré ses limites et les nouvelles zones urbaines sont impactées par plusieurs problématiques. Une option nécessaire pour résoudre la rareté du foncier L a rareté du foncier est l’une des probléma- tiques majeures pour les grandes métro- poles, notamment Par C. Jaidani

spéciales avec des conditions très précises pour pouvoir édi- fier des bâtiments de plus de 7 étages. «L'extension horizontale d'une ville comme Casablanca a montré ses limites. Elle a même généré des probléma- tiques majeures pour les nou- velles zones urbanistiques. Les résidents des zones de Dar Bouazza, Errahma ou Bouskoura vivent un véri- table calvaire au quotidien à cause de la circulation deve- nue infernale, de l'insuffisance des moyens de transport en commun et de l'éloignement des services publics pour les citoyens» , indique Driss Nokta, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Il ajoute que «la construction en hauteur devient une néces- sité. Elle permet de mieux

qui demeure plutôt «conser- vatrice» et n’est pas en phase avec l’évolution que connait le Maroc. Actuellement, les surélévations ne sont autorisées que dans des zones parfaitement défi- nies par les plans d’aménage- ment. Elles concernent essen- tiellement des constructions d’hôtels, de banques, de com- pagnies d'assurances ou d’ins- titutions publiques ou semi- publiques. Pour les logements, la verticalité est exclusivement présente dans le segment de très haut standing et pour des zones urbaines bien précises comme Casa Finance City (CFC), la ville verte de Zenata ou quelques artères histo- riques de la ville, dont l’avenue des FAR ou Hassan II. Ces constructions obéissent à un cahier des charges bien ficelé. A Rabat, la verticalité est quasi inexistante à l’excep- tion de quelques immeubles de référence comme le siège de Maroc Telecom et la Tour Mohammed VI sur la rive de Bouregreg en cours d’achè- vement. La vision de la FNPI veut que la verticalité soit étendue aux projets conventionnés, notam- ment les logements de type social ou de moyen standing. Une option qui permettra de réduire le coût de ces produits et de les rendre encore plus accessibles pour une large population cible. ◆

qui est apparue depuis la fin du 19 ème siècle aux Etats-Unis, a été adoptée par de nom- breuses villes dans le monde. Elle présente plusieurs atouts, notamment sur le plan archi- tectural où l’exploitation ration- nelle de l’espace permet de dégager d’importantes super- ficies pour les espaces verts ou d’autres usages à carac- tère administratif, commercial, industriel, social ou de diver- tissement. Au Maroc, ce type de construction reste subor- donné à l’aval des agences urbaines. Certaines villes comme Meknès et Tanger sont plus tolérantes. Pour remédier à la problématique des terrains accidentés, la ville du Détroit fait de la verticalité la règle et non l'exception. Ce qui n’est pas le cas pour Casablanca et Rabat, où l’on demande des dérogations

Casablanca ou Rabat. Pour remédier à cette contrainte, les villes investissent plu- sieurs pistes, comme l’exten- sion urbaine vers les terrains agricoles de la périphérie ou le lancement de villes satelli- taires pour atténuer la pres- sion démographique, avec tout ce que cela génère comme besoins en matière de loge- ments, de zones d’activité, d’infrastructures, d’équipe- ments de base, de sécurité ou de transport. Il existe également la construc- tion en hauteur qui permet une bonne optimisation de l’utili- sation du sol. Cette solution,

Pour Casablanca et Rabat, il faut solliciter des dérogations spéciales avec des condi- tions très précises pour pouvoir édi- fier des bâti- ments de plus de 7 étages.

gérer ces contraintes. Les entreprises marocaines ont montré leurs compétences pour édifier des construc- tions répondant aux stan- dards internationaux, notamment les normes antisismiques, de sécurité ou d'aménagement des quartiers résidentiels ou de zones d'activité».

La politique de l’urbanisme néces- site une profonde réforme pour qu’elle soit en adéquation avec l’évolution socioéconomique du Maroc.

La FNPI a, dans son mémoran- dum présenté il y a quelques années, sollicité une évolution sur les aspects réglementaires, à commencer par la refonte de la politique de l’urbanisme

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