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SOCIÉTÉ
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 26 JANVIER 2023
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Trois questions au Dr. Fadwa Qachach, spécialiste en oncologie et radiothérapie
étaient diagnostiqués et pris en charge à un stade très avancé, et ce au niveau des différents centres d’oncologie. Afin de rectifier le tir, un «Programme national marocain de lutte contre le CCU» basé sur la pratique de l’inspection visuelle a été mis en place en 2010. Ledit pro- gramme permettait un dépistage et, dans le cas échéant, un traitement immédiat des lésions précancéreuses. Là où le bât blesse, c’est au niveau de sa non- implémentation dans toutes les régions du pays. Un programme sur-mesure Suite aux défaillances détectées dans la première version du programme national de lutte contre le CCU, le ministère de la Santé et la Fondation Lalla Salma ont procédé à l’élaboration d’un nouveau plan baptisé «Plan national de prévention et de contrôle du cancer» (PNPCC 2020-2029). Ce dernier a apporté plusieurs nouveau- tés relatives notamment à la gouvernance et la qualité des soins, tout en mettant en avant des actions novatrices dans l’ensemble des domaines. Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre du PPNC, un programme struc- turé de détection précoce des cancers du sein et du col de l’utérus a été établi et a rendu possible le renforcement de l’offre de soins en termes de dépistage, de dia- gnostic et de prise en charge de ces deux cancers. En 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé la Stratégie mondiale pour l’élimination du CCU. Elle s’articule autour de trois axes essentiels : la vac- cination de 90% des filles contre le VPH, le dépistage des lésions précancéreuses chez 70% des femmes, en plus de l’accès au traitement et aux soins palliatifs pour 90% de celles qui en ont besoin. «La combinaison de ces mesures pour- rait réduire de plus de 40% le nombre de nouveaux cas et éviter 5 millions de décès d’ici à 2050» , renchérit l’association. Notons que la vaccination contre l’infec- tion HPV ou Human papillomavirus, prin- cipale cause du CCU, a été introduite dans le calendrier national de vaccination depuis octobre 2022. D’après l’associa- tion Dar Zhor, ce service délivré par les centres de santé au niveau national est gratuit et volontaire. La cible principale est, a priori, les fillettes de 11 ans, les- quelles reçoivent 2 doses à 6 mois d’inter- valle. ◆
Finances News Hebdo : Selon vous, quelles sont les principales causes du cancer du col de l’utérus ? Dr. Fadwa Qachach : La cause principale reste l’infection par le HPV (Human papilloma- virus) et plus particulièrement les sous types 16 et 18. Cette infection sexuellement transmis- sible est fréquente et peut, parfois, notamment sous l’influence d’autres facteurs, provoquer la formation de lésions précancéreuses, puis éventuellement cancéreuses. D’autres facteurs peuvent être incriminés, notamment la précocité des rapports sexuels, le fait d’avoir eu plusieurs enfants (multiparité), la multiplicité des parte- naires, le tabagisme, la consommation abusive d’alcool, l’utilisation prolongée de contraceptifs hormonaux, l’immunosuppression ou certaines infections sexuellement transmissibles tel que le chlamydia ou l’herpès génital. F.N.H. : Quels sont les types de traite- ments proposés ? Dr. F. Q. : Aux stades très précoces, appelés précancéreux, la guérison est obtenue quasi- systématiquement. Le traitement est basé sur l’ablation par voie vaginale (conisation) de la partie du col portant les lésions. Cette tech- nique permet de préserver la fertilité. Aux stades strictement localisés, plusieurs trai- tements pourront être proposés. La chirur- gie permettra d’enlever l’utérus (hystérectomie) ainsi que les ganglions pelviens et souvent les ovaires. Dans certaines situations, il s’agira d’une chirurgie plus conservatrice permettant de conserver l’utérus chez les patientes désireuses de grossesse. La radiothérapie est réalisée par irradiation externe et endovaginale (curiethéra- pie). Dans certains cas, une chimiothérapie peut être prescrite en complément. Une combinaison des traitements suscités peut être réalisée. Aux stades II (avec atteinte de l’enveloppe uté- rine) et III, le traitement consiste principalement en une combinaison de radiothérapie et de
chimiothérapie. Aux stades IV métastatiques, la chimiothérapie est le traitement principal. F.N.H. : Pouvez-vous nous citer quelques exemples de moyens de prévention contre le CCU ? Dr. F. Q. : La prévention du cancer du col de l'utérus se fait par deux moyens : le frottis de dépistage afin de détecter des lésions pré-can- céreuses du col ou l’infection par virus HPV et la vaccination contre ce dernier. Le frottis cervico-vaginal est réalisé chez les femmes dès les premiers rapports sexuels tous les 3 ans, après 2 tests normaux réalisés à un an d’intervalle, et ce jusqu’à 65 ans. La vaccination contre le virus HPV est réalisée chez les filles (et les garçons) entre 11 et 14 ans. Elle peut également être proposée en rat- trapage jusqu’à 19 ans inclus. Cette vaccination est d’autant plus efficace qu’elle est faite avant les premiers rapports sexuels ayant pu exposer au papillomavirus. Pour les filles, une fois à l’âge adulte, cette vaccination ne change rien au rythme des examens de dépistage (frottis) décrit précédemment. Ce vaccin a été inté- gré au calendrier vaccinal des jeunes filles au Maroc en 2022. De plus, l’arrêt du tabac peut contribuer à pré- venir ce cancer chez les femmes infectées par le HPV. ◆
L'arrêt du tabac peut contribuer à prévenir ce cancer chez les femmes infectées par le HPV.
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