La non divulgation du VIH inquiète certaines femmes
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JOANNA SMITH LA PRESSE CANADIENNE
plupart étaient marginalisées et avaient vécu un certain type de violence. Des militants affirment que la criminali- sation de la non-divulgation du VIH ignore le déséquilibre des forces entre les sexes, qui peut désavantager les femmes qui seraient plus réticentes à révéler leur condition, par crainte que ce soit utilisé contre elles éventuellement. Le cas de D.C. L’une des femmes ayant été accusées de non-divulgation du VIH est seulement connue par ses initiales, «D.C». Son dossier s’est rendu jusqu’en Cour suprême. La femme avait appris qu’elle était séro- positive en 1991 et, grâce auxmédicaments antirétroviraux, le virus n’était plus détec- table dans son organisme. Elle a commencé une relation avec un homme en 2000 et a eu une relation sexuelle une fois avec lui avant de lui dévoiler sa condition. Ils ont éventuellement fondé une famille ensemble. Quatre ans plus tard, elle a voulu mettre fin à la relation. «Elle a demandé au plaignant de quitter la maison, il a refusé. Quelques jours plus tard, D.C., accompagnée de son fils, est retournée à la maison familiale pour reprendre ses biens. La rencontre a été violente. Le plaignant a attaqué D.C. et son fils. Il a été accusé et reconnu coupable de voies de fait, a relaté la juge en chef de la Cour suprême, Beverly McLachlin, dans le jugement datant de 2012.» Quelques mois plus tard, l’ex-conjoint est allé se plaindre à la police quant à la séropositivité de D.C. D.C. a été accusée d’agression sexuelle et de voies de fait graves. Son ex-partenaire faisait valoir qu’ils n’avaient pas utilisé de condom lors de leur première relation, alors qu’elle n’avait pas encore dévoilé sa condi- tion, ce que l’accusée a nié. Elle a été reconnue coupable, mais même le juge a dit qu’il avait dumal à ignorer l’élé- ment revanchard dans toute cette histoire. «L’amertume est palpable», a écrit le juge québécois Marc Bisson en février 2008.» D.C. a gagné son appel, qui a étémaintenu par la Cour suprême. D’autres facteurs pour- raient s’avérer plus nuisibles aux femmes, dont la nécessité d’utiliser un condommême si elles ont une faible charge virale. Selon certains militants, ce peut être particulièrement difficile pour les femmes,
Une professeure agrégée en travail social de l’Université McMaster dit recevoir sou- vent la même question lorsqu’elle discute avec des femmes porteuses du VIH: «Vais- je être accusée si je me fais violer?» Saara Greene et son équipe de chercheurs entendent fréquemment cette préoccupa- tion pendant leurs ateliers avec des femmes sur la criminalisation de la non-divulgation du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Ce scénario ne s’est jamais produit, et il serait peu probable, mais Mme Greene souligne que c’est une inquiétude qui revient souvent chez les femmes séropositives qui tentent d’examiner l’impact de cette condi- tion sur leur vie. Selon Mme Greene, cette question récurrente souligne le fait que la situation juridique actuelle peut avoir des consé- quences distinctes ou plus importantes sur les femmes. La loi, puisqu’elle est rigide, ne prend pas en considération l’expérience de la violence contre les femmes et toutes les barrières aux- quelles elles doivent faire face pour dévoiler leur condition, selon la spécialiste. La Cour suprême du Canada a statué que le consentement qu’une personne donne pour toute activité sexuelle peut être consi- déré comme invalide si son partenaire n’a pas révélé sa séropositivité ou a menti sur celle-ci. Cela peut mener à une accusation d’agression sexuelle grave c’est du moins le type d’accusation le plus répandu _ si le contact sexuel a entraîné la transmission du virus au plaignant ou qu’il l’a mis à risque de le contracter. Le plus haut tribunal du pays a précisé en 2012 que ces dispositions ne s’appliqueraient pas si la personne porteuse du VIH utili- sait un condom et avait une «faible charge virale». La ministre de la Justice, Jody Wilson- Raybould, a affirmé qu’elle était ouverte à changer la loi. Le Réseau juridique canadien VIH/sida estime qu’au moins 180 personnes ont été accusées depuis 1989 relativement à la non- divulgation de leur séropositivité. Dix-huit d’entre elles étaient des femmes, dont la
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Le Journal, Cornwall
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Le mercredi 1 février 2017
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