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TRIBUNE LBRE
FINANCES NEWS HEBDO
MARDI 30 NOVEMBRE 2021
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d’euros, et une autre le 8 décembre 2020, de trois milliards de dollars. Le Maroc a donc accès aux marchés financiers internationaux même en temps de crise. Beaucoup d’efforts ont cependant été déployés ces der- nières années pour maîtriser la dette extérieure, mais dans le contexte de la crise sanitaire, le Maroc se retrouve avec une dette publique de près de 80% du PIB. On peut s’inter- roger sur la marge que laisse un tel niveau d’endettement pour une levée de fonds supplémentaire en cas de besoin. Les réserves de change Les avoirs officiels de réserve ont augmenté de 67,6 milliards de dirhams ou 26,7% pour atteindre 320,9 milliards en 2020. Ils per- mettent de couvrir en mois d’im- portations 7,6 mois en 2020, contre 6,9 mois en 2019. La hausse des réserves est due à une amélioration du solde de la balance commerciale, à un tirage auprès du FMI de 30 milliards de dirhams et à des finan- cements extérieurs mobilisés par le Trésor. La situation des réserves en devises a été dopée notamment par deux emprunts sur les marchés internationaux en 2020, de respec- tivement 1 et 3 milliards de dollars, avec de bonnes conditions. Ce qui explique la hausse spectaculaire de fin décembre 2020. Les réserves de change des banques sont également en augmentation, atteignant les 31,5 milliards de dirhams à fin décembre 2020 contre 20,1 à fin 2019. En début janvier 2021, l’encours des avoirs officiels de réserve est passé à 308,8 milliards, une baisse attribuée au remboursement par anticipation d’une partie des 3 milliards de dol- lars tirés sur la ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI. Le mon- tant remboursé est de l’ordre de 8,4 milliards de dirhams. Le niveau des réserves a gardé ce même niveau de 308 milliards en mars, ce qui représente tout de même une aug- mentation de 23,8% en glissement annuel, puis s’est établi en mai à 302 milliards, correspondant ainsi à une hausse de 6% en glissement annuel. Les réserves ont progressé de 3,7% au deuxième trimestre 2021.
La banque centrale marocaine pré- voit des niveaux de réserve à 324,9 milliards de dirhams fin 2021 et 321,5 milliards fin 2022. Du point de vue donc des réserves de change, la situation est plutôt confortable. L’Agence de nota- tion américaine Fitch partage cet avis: «Nous prévoyons que les réserves de change augmentent len- tement en 2021 et 2022 après avoir grimpé jusqu'à 32,2 milliards de dol- lars à fin 2020, contre 25,3 milliards de dollars en 2019. Nous prévoyons que les réserves de change couvrent 7,5 mois de paiements extérieurs courants en moyenne en 2021-2022» . Le FMI, lui aussi, a dit que le Maroc ne connaissait actuellement aucun problème concernant ses réserves de change. La situation des réserves en devises est donc au mieux. Ces réserves de change confortables permettent de soutenir la résilience extérieure du royaume. La solidité du secteur financie r Le secteur bancaire et financier est solide. Les établissements bancaires sont sains et bien capitalisés. Les organes de supervision, que sont la Banque centrale, Bank Al-Maghrib et l'Autorité marocaine du marché des capitaux, l’AMMC, jouent bien leur rôle. La résilience des banques marocaines est saluée par les orga- nismes internationaux. Cette rési- lience se traduit notamment par celle du crédit bancaire. Malgré la crise, l’encours des crédits bancaires en 2020 a eu une croissance de 41 mil- liards de dirhams, soit +4,5%, contre 46,5 milliards ou +5,3% en 2019, pour atteindre les 958,1 milliards. Les encours des créances sur l’économie ont augmenté ensuite de +3,7% au premier trimestre 2021, de +4,8% au second trimestre et de 4,4% au troisième. Cela est dû à un accrois- sement des crédits immobiliers et à une reprise des crédits à la consom- mation des ménages. En revanche, le déficit de liquidité bancaire se creuse. Le besoin de liquidité n’était que de 14,3 milliards de dirhams en 2016, et n’a cessé d’augmenter depuis, pour atteindre une moyenne de 90,4 milliards en 2020, contre par exemple 76,5 mil-
liards en 2019. L’augmentation du déficit s’explique par celle de la cir- culation fiduciaire. Au second tri- mestre 2021, le besoin de la liqui- dité des banques s’est atténué avec la baisse de la circulation fiduciaire et l’amélioration des réserves de devises. Au troisième trimestre 2021, le besoin de la liquidité des banques a diminué avec le repli de la circula- tion fiduciaire. La Bourse des valeurs de Casablanca a subi le choc en 2020 de la crise sanitaire, avec une baisse annuelle du MASI et du MADEX de respective- ment -7,3% et -7,4%, contre +7,1% et +7,4% en 2019. Les indices avaient chuté de février à avril, pendant la période de confinement, avant de commencer à se redresser à partir de mai sous l’effet positif des mesures adoptées pour contrer la crise. L’annonce de vaccins a dopé les cours en octobre. Le volume global des transactions a également été en baisse en 2020, de 19,6 milliards de dirhams, ou -26%. La capitalisation boursière a baissé de 41,7 milliards de dirhams, soit -6,7% par rapport à 2019. La baisse n’a pas concerné tous les secteurs. Si les secteurs des banques et des sociétés de finance- ment ont été négativement impactés, le secteur des technologies de l’infor- mation par exemple a, lui, bénéficié de la crise sanitaire avec une crois- sance de 48,6%. La reprise de la Bourse se confirme au deuxième trimestre 2021, sur- tout en comparaison avec l’évolu- tion à la même date un an plus tôt. En glissements annuels, le MASI et MADEX ont évolué d’un peu plus de 18% au premier trimestre 2021, et de +22% au second trimestre. On peut donc estimer qu’il y a une reprise de confiance dans les marchés bour- siers au Maroc. Cette reprise de confiance se confirme au troisième trimestre 2021, avec une hausse des indices boursiers MASI et MADEX de respectivement 32% et 32,1% en glissements annuels, contre une hausse de respectivement 22% et 22,2% au second trimestre. Le chômage et l’emploi Dans le contexte de la crise sani- taire, des mesures de confinement
et de restrictions, aggravées par une mauvaise campagne agricole, le taux de chômage est monté à 11,9% en 2020, contre 9,2% en 2019, soit une augmentation de 2,7 points. 432.000 postes ont été détruits au niveau du marché de l’emploi, dont 137.000 en zones urbaines et 295.000 en zones rurales. La population active en chômage s’est accrue de 322.000 personnes, soit une évolution de 29,1%, dont 224.000 dans les villes et 98.000 dans les campagnes. Le pouvoir d’achat des ménages a été soutenu par les aides étatiques accordées aux secteurs formel et informel, et les transferts des MRE qui se sont montrés résilients et soli- daires. Entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021, 56.000 postes ont été créés en milieu urbain et 258.000 détruits en milieu rural. En global, 202.000 postes d’emploi ont été perdus, dont 185.000 emplois non rémunérés. Pour comparaison, 77.000 postes avaient été créés entre le premier trimestre 2019 et celui de 2020. Au premier trimestre 2021, le volume du chômage au Maroc a été de 1.534.000 personnes, soit une augmentation de 242.000, dont 185.000 en milieu urbain et 57.000 en milieu rural. Le taux de chômage au Maroc a augmenté de 10,5% à 12,5%. Il est passé en milieu urbain de 15,1% à 17,1%, et en milieu rural de 3,9% à 5,3%. Entre le premier tri- mestre 2020 et celui de 2021, le taux d’activité au Maroc a baissé de 46% à 45,5%. En fait, il a surtout baissé en milieu rural, de 53,3% à 51,1%, alors qu’en milieu urbain, il a plutôt augmenté, légèrement, de 42,1% à 42,6%. Le taux d’emploi au Maroc a également diminué, de 41,2% à 39,9%. La baisse la plus significative est en milieu rural, le taux d’emploi étant passé de 51,2% à 48,4%, alors qu’en milieu urbain, la baisse est moins significative, le taux d’emploi passant de 35,7% à 35,3%. Un développement satisfaisant et une réglementation adéquate des marchés financiers En augmentant la flexibilité de la monnaie nationale, on augmente les risques de change associés à sa
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