FNH N° 1048

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

DU 23 & 24 DÉCEMBRE 2021

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F.N.H. : C’est un bon bilan. Mais est-ce que cette reprise n’est que conjoncturelle ou est-elle appelée à se poursuivre en 2022 ? M. B. : Très bonne réflexion ! Comment peut-on intégrer le conjoncturel dans le structurel ? En fait, notre pays a su profiter de la crise du COVID-19 pour en faire une opportunité et lancer un ambitieux programme de réformes structurelles susceptibles de transformer le visage économique et social du pays. Vous vous rappelez que Sa Majesté avait lancé dans ses différents discours plusieurs alertes. L’insuffisance de nos investisse- ments en capital immatériel par rapport au capital matériel, l’insupportable chômage des jeunes diplômés, la nécessaire réduc- tion des inégalités sociales, la nécessaire réflexion sur un nouveau modèle de déve- loppement... Il a demandé aux gouverne- ments d’y réfléchir pour en faire leurs prio- rités. Sur cette base, le Maroc a lancé diverses politiques pour corriger des inégalités de

F.N.H. : Quelle appréciation faîtes- vous des décisions prises par les autorités marocaines afin de limiter la propagation du variant Omicron à l’échelle nationale ? M. B. : C’est vrai que la propagation de ce nouveau variant s’ajoute au climat d’inquié- tude et de malaise que traverse depuis un certain temps notre société, comme celle d’ailleurs de nos partenaires européens. Omicron va-t-il arrêter toute l’économie ? Evidemment non ! Mais le sujet reste com- plexe. Complexe ne veut pas dire compli- qué. Complexe dans le sens d’une situa- tion où plusieurs facteurs interagissent et doivent être envisagés dans leur globalité. Je dois d’abord rappeler que la crise du covid est une crise singulière ! En fait, il s’agit d’une crise sanitaire que nous vivons, mais avec des effets économiques, sociaux et humains désastreux. Elle est différente de toutes celles que les générations précé- dentes ont pu connaître. L’élément nouveau de cette crise pandémique par rapport aux précédentes est qu’elle est issue et

longue date et surmonter certains obstacles structurels qui ont limité par le passé la per- formance de l’économie marocaine. Ce pro- gramme de réformes repose sur des piliers comme la création d’un Fonds d’investisse- ment stratégique (le Fonds Mohammed VI) pour soutenir le secteur privé, la refonte du cadre de protection sociale pour dynamiser le capital humain et la restructuration du vaste réseau d’entreprises publiques maro- caines. En outre, le gouvernement a dévoilé les termes d’un nouveau modèle qui met l’ac- cent sur le développement humain et l’équi- té entre les sexes, tout en redynamisant les efforts récents pour encourager l’entrepre- neuriat privé et stimuler la compétitivité. Nous avons donc un programme d’action. Nous connaissons nos forces et nos fai- blesses. C’est la mise en œuvre de ce pro- gramme qui est essentielle. Si sa mise en œuvre est réussie, ces réformes pourraient déboucher sur une trajectoire de croissance plus forte et plus équitable au cours des années futures.

Aujourd’hui, on a besoin de planifica- tion comme

autrefois. Une nouvelle forme de planifica- tion qu’il reste à inventer et qui met en perspective nos stratégies industrielles sur le moyen et long terme.

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