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A M S g l o b a l

SERVE AND MULTIPLY 4/2018

PASSER LE TÉMOIN POUR QUE CELA CONTINUE

sommaire PASSER LE TÉMOIN POUR QUE CELA CONTINUE

Autre pays, autres mœurs Je travaille depuis presque un an avec Pro- RIBEIRINHO au Brésil. Je suis la seule gringa dans l’équipe (c’est ainsi qu’on appelle ici les étrangers) et c’est pourquoi certaines situa- tions qui surviennent m’étonnent beaucoup. Une idée de base s’applique ici : ce qui est à toi est aussi à moi. Je pourrais par exemple appor- ter chaque dimanche de nouveaux crayons de couleurs au club d’enfants car les anciens dis- paraissent régulièrement. Et si je ne surveillais pas attentivement mes effets, ma gomme, mon papier et mon taille-crayons deviendraient aussi la propriété de la collectivité ! Pour les enfants, ce n’est pas du vol ; si l’un a quelque chose, cela appartient à tout le monde. Je suis aussi embar- rassée lorsque pendant une visite on apporte sur la table un grand plat d’açaï avec quelques cuillères. Alors que tout le monde partage gaie- ment la nourriture et les cuillères, je ne peux que prier pour demander que les bactéries qu’on échange maintenant ne me fassent aucun mal. S’il y a quelque chose sur la table, c’est pour tout le monde. En attendant, je peux manger en souri- ant aimablement et sans faire la grimace. ... et pourtant ça marche ! La communication est un défi supplémentaire. On ne communique pas ouvertement dans une culture de la honte ; il faut parfois faire preuve de créativité pour découvrir ce que les gens ont vraiment voulu dire ou ont pensé. Il y a peu, nous avons organisé un événement et longuement discuté de ce qu’on allait faire et qui était responsable de quoi, mais rien n’a été déci- dé. Je me suis préparée à toute éventualité avec des sentiments mitigés, car personne ne pouvait me dire précisément qui s’occuperait de quoi ni quelle serait ma tâche. Etonnamment, cela n’a pas trop mal joué. Il semble que chacun ait trou- vé sa place dans tout ce chaos, grâce à une bonne dose de spontanéité ; seule la gringa a remarqué que presque personne n’a fait ce qu’il était censé faire. Autre pays, autres mœurs ; cela fonctionne, mais différemment de ce dont j’ai l’habitude. Pris sur le vif

Damaris LIECHTI, ProRIBEIRINHO, Brésil

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ÉDITORIAL

Lao-Tseu – Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. Transmettre la responsabilité et la gestion de nos projets aux locaux de manière à ce qu’ils puissent poursuivre l’œuvre indépendamment et dans les meilleures conditions possibles pour que le travail perdure est l’objectif final de SAM global. Ce proverbe chinois condense magni- fiquement en une simple phrase la finalité de toute transmission de projet entre les mains des nationaux. C’est ce que nous entendons aussi par passer le témoin à nos amis et partenaires. Bien sûr cette passation des responsabilités n’est pas aisée et comporte des risques, un renonce- ment à soi et parfois même inclut un manque à gagner. Néanmoins cela demeure un processus normal si l’on veut que nos projets parviennent à maturité et puissent perdurer. Ceci n’implique pas une cessation des relations mais converge plutôt vers une relation différente, d’égal à égal avec un sentiment de satisfaction de voir « ses enfants » devenir adultes et prendre les rênes. Parfois la passation du témoin se fait relative- ment rapidement et intégralement, parfois cela prend du temps et se fait progressivement. Dans tous les cas c’est un processus qui devrait être pris en compte dès le départ pour pouvoir réunir toutes les conditions nécessaires. Depuis près de 130 ans, SAM global est à l’œuvre et a pu con- duire avec succès dans une autonomie com- plète ou encore partielle un grand nombre de nos projets. Jésus-Christ lui-même a misé sur la passation de témoin avec les 12 apôtres et cela avec un suc- cès indéniable ; bien-sûr Il ne les a pas laissés sans ressource, Il leur a envoyé le Saint-Esprit. Nous aussi, ainsi que nos partenaires locaux, nous pouvons compter sur l’assistance de Dieu. Ce nouveau numéro de notre trimestriel vous permettra de mieux comprendre le pourquoi et la nécessité du passage de témoin, les défis que cela engendre mais aussi les joies et les satisfac-

NEWS CAMeroun 21 Une physiothérapeute en Guinée 22 Manuela EGGENBERG COUP D’ŒIL DANS LA BASE AU PAYS LES FINANCES 23

Peter RÖTHLISBERGER INFOS EN VRAC ET AU GRÉ DES ÉVÉNEMENTS 24 POULS FINANCIER 26 Peter RÖTHLISBERGER IMPRESSUM 27

tions du travail accompli. Christophe REIFSTECK, responsable dép. Europe Francophone

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Pourquoi les projets éch et comment éviter cela

Quiconque s’est déjà rendu dans un pays en dé- veloppement connaît le tableau : des tracteurs à moitié rouillés, des greniers en ruine et des pom- pes à eau défectueuses gisent çà et là dans la cam- pagne. Ils donnent à penser que des projets bien intentionnés ont trouvé une fin subite après le départ des initiants. Chez SAM global, nous désirons fondamentalement que nos projets aient un effet à long terme. Ce désir est aussi ancré dans notre nom : le « M » veut dire « multiplier » – notre travail doit pouvoir se poursuivre sans nous et, dans l’idéal, continuer à se développer et à se multiplier. Pourquoi les projets échouent Pour y parvenir, nous devons tout d’abord savoir pour- quoi les projets échouent. Il existe diverses raisons à cela. Souvent, le soutien financier cesse avec le départ des expatriés. Quelquefois un savoir-faire important est insuffisamment transmis, ou aux « mauvaises » personnes. Dans d’autres cas, le projet dépend de la livraison de matériel d’une firme précise, mais ce contact s’arrête en raison d’obstacles techniques ou linguistiques. Une autre pierre d’achoppement : les envoyés occidentaux travaillent « gratuitement », leur salaire est financé par un cercle d’amis ou une organi- sation. C’est ainsi que par exemple, des médecins suis- ses dans un pays en développement peuvent traiter les patients à un tarif avantageux, car ils ne doivent leur facturer que le coût des médicaments et du ma- tériel. Par contre, le médecin local qui reprend le tra- vail doit subvenir lui-même à son salaire. Il demande donc un prix plus élevé pour les traitements, ce qui est souvent ressenti comme un affront par la population et peut avoir pour effet une réticence des patients à consulter. Comment pouvons-nous alors assurer que les projets aient un effet à long terme ? Chez SAM global, nous devons avant tout nous inves- tir dans deux domaines : « ownership » et « capacity building ».

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Ownership (propriété) : « Ownership » signifie que les projets ne doivent pas être vus et compris com- me étant ceux de SAM global, mais comme projets des organisations parte- naires, des collaborateurs locaux et de la population sur place. Pour atteindre un véritable « ownership », nous devons : 1. Répondre à un vrai besoin et ne pas faire ce que nous estimons impor- tant pour la population. Dans la collaboration au développement, on parle de la « pertinence pour les bénéficiaires ». 2. Impliquer les collaborateurs locaux dans le projet, de l’idée à l’autonomie en passant par la réalisation. 3. Déléguer la responsabilité dès le début et favoriser les compétences locales. 4. Dès le début, planifier et communiquer clairement le départ des expa- triés et l’arrêt du soutien financier. 5. Prévoir suffisamment de temps. Capacity Building (grandir en capacités) : « Capacity Building » implique de fortifier nos partenaires par des possibilités de formation dans les quatre domaines ci-après, selon notre slogan « des for- mations qui changent les vies » : 1. Compétences individuelles : nous nous formons en permanence, de même que nos collaborateurs, dans les capacités professionnelles, relationnelles, organisationnelles et spirituelles. 2. Développement de l’organisation : nous vérifions constamment nos structures et celles de l’organisation partenaire, et les adaptons si né- cessaire, pour augmenter notre efficacité. 3. Renforcement des réseaux : nous participons, ainsi que nos partenaires, au développement d’excellents réseaux et liaisons relationnelles. 4. Renforcement du système et des institutions : nous collaborons, de même que nos partenaires, avec des institutions étatiques et privées, et cherchons à optimiser les conditions cadres pour la collaboration au développement.

Andreas ZURBRÜGG, responsable pour les pays du Sahel

Transmission de projets – comme

L’objectif chez SAM global est que notre travail puisse un jour se poursuivre sans no- tre soutien. Durant les 130 dernières années, nous avons pu transmettre avec succès plusieurs projets à du personnel local. Il s’agissait parfois d’un processus planifié sur plusieurs années, dans d’autres cas la transmission a dû se faire rapidement parce que la situation des visas ou de la sécurité se détériorait, ou qu’on ne trouvait plus suffi- samment de collaborateurs. Mais comment une telle transmission fonctionne-t-elle et que faut-il pour qu’elle réussisse ? Pour SAM global, trois choses sont particulièrement importantes lors de la transmission de projets : • Que le travail lui-même se poursuive correctement • Que les aspects d’intégralité et de spiritualité soient maintenus • Qu’une autonomie financière soit atteinte Que faut-il pour cela ? Les bons collaborateurs : Ils doivent apporter les éléments suivants : Connaissances professionnelles : Ils doivent disposer de connaissances professionnelles et être prêts à les transmet- tre à d’autres. S’il n’existe pas de spécialistes sur place, il faut former des collabora- teurs en conséquence. De bonnes dispositions : Les collaborateurs doivent partager la vision intégrale du projet. Ils ne doivent pas considérer leur travail juste comme une façon de gagner de l’argent, mais avoir l’envie personnelle de servir les hommes et de leur faire connaître pratiquement l’amour de Dieu. Ils doivent être prêts à prendre des responsabilités, à oser de nou- velles choses et à apporter du changement. SAM global aimerait servir d’exemple. Caractère et valeurs : Honnêteté, confiance, constance et persévérance – les collaborateurs ont besoin de tout cela pour mener à bien les projets, pour résister à la corruption largement répandue et pour ne pas baisser les bras en périodes difficiles. Les dirigeants et les porteurs de responsabilités en particulier ont besoin d’un caractère stable, de bonnes valeurs de base et de capacités de direction. SAM global soutient les colla- borateurs au travers de coaching et d’accompagnement. Partenaires de confiance : Dans l’idéal, il faut des partenaires importants et de con- fiance comme des églises, organisations ou sociétés qui se sentent responsables du pro- jet (ownership), qui prennent en charge la gestion et le contrôle du travail sur place et qui poursuivent le développement de la vision et du projet. Idéalement, le partenaire dispose d’un large réseau de relations et peut proposer des spécialistes formés et aider à choisir les porteurs de responsabilités. Finances : Souvent, générer des moyens financiers dans le pays d’engagement est un grand défi car les organisations, églises et individus ne disposent que de ressources limi- tées. Il faut des idées novatrices, la mise en place de petites entreprises, des subventions et formations pour les collaborateurs dans le domaine de la recherche de fonds – et sou- vent pendant une longue période, un soutien en provenance d’Europe.

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t cela fonctionne-t-il ?

Rattachement à un autre projet : S’il existe des projets ou sociétés analogues sur place, on peut envisager un rattachement à ces der- niers. Pour cela, il s’agit de déterminer au préalable si les projets vont vraiment bien ensemble et de dé- finir clairement comment va se dérouler le rattache- ment, ce qu’il va advenir des collaborateurs et qui va prendre la direction. Transmission à l’état : Pour les projets médicaux notamment, une trans- mission partielle à l’Etat, respectivement au Minis- tère de la Santé, peut faire sens. Pour cela, il faut des discussions avec les services de l’Etat, la réalisation de toutes les exigences étatiques et la conclusion de différents contrats, afin que le travail puisse se pour- suivre à un bon niveau. Transmission de certains domaines : Dans ce cas, le projet continue sous la responsabilité de SAM global, mais certains domaines sont trans- mis à des partenaires locaux (personnes individuel- les ou organisations). Cela permet de soulager les collaborateurs expatriés et d’encourager le person- nel local. Simultanément, il peut s’agir d’un premier pas vers une transmission du projet. Une alternative : soutien de projets existants Dans certains cas (p.ex. COI en Inde ou CEFM au Bur- kina Faso), SAM global soutient consciemment des projets en cours dont nous partageons la vision, par des moyens financiers, du coaching et des conseils. Avec notre expérience et nos connaissances nous pouvons aider à développer ces projets – sans le risque qu’ils deviennent dépendants et ne fonction- nent plus sans nous.

Quelles sont les possibilités de transmission d’un projet ? Idéalement, la mise en place d’un projet se base dès le dé- but sur une étroite collaboration entre expatriés et locaux. Les projets sont planifiés et mis en place ensemble, on échange des idées et des connaissances et on développe des compétences. Les collaborateurs locaux, tout comme l’organisation qui chapeaute le projet, sont renforcés et soutenus. Lorsque l’expatrié quitte le pays, son remplaçant local peut poursuivre le travail sans interruption. Dans la pratique, cela ne fonctionne cependant pas tou- jours aussi bien pour différentes raisons. Il s’agit donc de vérifier pour chaque situation quelle est la solution la plus appropriée. Il existe différentes possibilités – et selon le cas, l’accent lors de la transmission doit être mis sur un point ou un autre : Transmission d’un projet à une organisation existante, une église, une société ou une personne individuelle : Si le projet a démarré indépendamment d’une organisa- tion partenaire, par exemple comme projet pionnier, on peut également chercher par la suite un partenaire local approprié et l’inclure dans le projet. Vu que dans ces cas-là, la plus grande partie des finan- ces provient de l’étranger, il faut mettre l’accent lors de la transmission sur les formations dans les domaines des fi- nances et de la recherche de fonds. Un autre point central est le soutien et la formation des personnes dirigeantes, ainsi que la transmission de la vision et des objectifs du projet. Dès que les responsables adéquats ont été trouvés et suffisamment préparés et qu’un large soutien financier est disponible dans le pays, la responsabilité du projet peut être transmise à l’organisation correspondante. Fondation d’une organisation ou d’une société pour qu’une transmission soit possible : Lorsque des projets se déroulent sous la direction d’une organisation européenne et qu’aucune organisation par- tenaire adaptée n’existe sur place, il s’agit tout d’abord de créer les structures adéquates pour la transmission. Cela nécessite davantage de préparation vu qu’il faut d’une part créer une société ou une organisation et d’autre part trouver des membres adéquats pour le comité et la direc- tion. Il faut ici un programme de renforcement des capaci- tés au niveau de l’organisation.

Beatrice RITZMANN, responsable pour le Brésil et l’Angola

Que signifie la remise des projets pour SAM global ? Nos enfants sont devenus plus autonomes, puis adultes, par un cheminement progressif se déroulant sur plu- sieurs années. Notre rôle de parents a changé durant cette période et nos enfants ont assumé de plus en plus de responsabilités. Depuis lors, nous sommes devenus des coaches et des amis. Nous essayons de nous soute- nir réciproquement comme adultes ; dans certains domaines, nous avons plus d’expérience et dans d’autres nos enfants nous apprennent quelque chose en nous aidant (utilisation des nouveaux médias etc.) Nous som- mes régulièrement en contact et contents d’être en relation. Il en va de même de la remise des projets que SAM global a initiés, le plus souvent pas à pas. Il n’y a pas de rupture abrupte des relations nouées durant des années, mais les rôles changent et nous adoptons une fonction de conseil et de soutien. Suivant l’étape à laquelle le projet se trouve, le rôle de SAM global est différent. 1. Responsabilité du projet reposant entièrement sur SAM global : C’est surtout le cas dans les situations pion- nières, lorsqu’il n’y a pas (encore) de partenaire adéquat sur place. SAMglobal assume alors, au début dumoins, la responsabilité personnelle et financière complète d’un projet. Mais ce sont des cas exceptionnels. Par exemple : ActionVIVRE, Guinée. 2. Responsabilité commune du projet : Idéalement, nous lançons un projet en commun avec un partenaire sur place qui s’identifie au travail dès le début. Ainsi nous ne portons pas la responsabilité à 100% et le partenaire pourra la reprendre plus facilement un jour. Par exemple : ProAGRO, Guinée. Ce projet a été développé avec l’OGDC, une organisation locale. Assistance par des expatriés : Parfois, nous avons (encore) des collaborateurs européens sur place, mais la direction du projet est assurée par un directeur local (depuis le début ou en cours de route). Par principe, nous souhaitons avoir un leadership local le plus rapidement possible. Par exemple : ProSER- TÃO, Brésil. Le projet est dirigé maintenant par un Brésilien, bien qu’il y ait encore de nos collaborateurs sur place. ProTIM2-2-2 Nord, Guinée : notre collaboratrice sur place aide à former des chrétiens guiné- ens sur la manière d’aborder les musulmans avec sensibilité, le projet étant dirigé par un Guinéen. • Coaching et visites : Dans quelques cas, nous soutenons le projet par des visites régulières et du coa- ching sur place. Par exemple : l’Oeuvre Médicale (OM), Cameroun. Depuis des années, on a œuvré pour que les dirigeants locaux puissent en reprendre la responsabilité. Le travail médical considérable conti- nue à bien fonctionner sans collaborateurs européens sur place. Mais les dirigeants sont reconnaissants qu’Hanna Weiberle, qui a participé au développement du travail et qui a longtemps dirigé l’OM, soit sur place à leur côté une à deux fois par année pour les conseiller et les soutenir par son expérience, et contribuer à développer et mettre en œuvre les projets souhaités. • Conseils et soutien financier : La responsabilité de quelques projets est assumée de longue date par des partenaires locaux. Notre tâche consiste à les conseiller par Skype et les soutenir financièrement. Par exemple : la formation théologique au Sri Lanka ou le travail parmi les malades de la lèpre, qui ne sera jamais financièrement autonome. 4. Indépendance totale : Un projet est transmis, il est totalement indépendant de nous, financièrement et à tous autres égards. Dans la plupart des cas, le contact est maintenu. Si les relations sont bonnes, l’encouragement mutuel est apprécié. 3. Responsabilité du projet reposant sur des partenaires locaux : Il y a plusieurs possibilités dans ce cas : •

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Les défis Du point de vue missiologique et de la coopération au développement, il est rai- sonnable d’encourager le personnel local et de lui remettre la responsabilité des projets dans la mesure du possible, ou même de lancer des projets sans expatriés. Mais cette approche présente un grand défi pour SAM global : sans collaborateurs européens sur place, il y a moins de dons. Pour quelles raisons ? • Les dons sont souvent liés aux relations avec les collaborateurs. Si ces derniers rentrent dans leur pays d’origine, les dons s’arrêtent aussi, ce qui est un défi pour SAM global car le projet devrait pouvoir continuer après le départ du collaborateur, nécessitant souvent un soutien financier supplémentaire. • La communication devient plus difficile. Les collaborateurs européens sont souvent naturellement intéressés à communiquer, ils aiment partager leurs expériences avec des amis et sont conscients de l’importance de ces comptes rendus pour le soutien des projets. Les collaborateurs locaux ont plus de peine à sentir quelles informations et histoires pourraient intéresser des Européens. Certains ont en plus des difficultés à communiquer par écrit, leur culture étant plutôt orale, et la confiance s’étiole. • Si un Occidental est sur place, la confiance est automatiquement meilleure et elle diminue s’il n’y a personne de connu ou à qui s’identifier. Si les collabora- teurs locaux ont en plus de la peine à remplir les exigences élevées en matière de comptes rendus (p. ex. sous forme de décomptes financiers soignés), les donateurs laissent tomber. L’indépendance financière n’est pas possible partout SAM global s’investit pour que les projets acquièrent aussi l’autonomie financière. Cela réussit souvent, du moins en ce qui concerne les frais de fonctionnement. L’aide est néanmoins toujours nécessaire dans des situations particulières, com- me par exemple pour le nouveau centre de santé urgemment nécessaire au Ca- meroun. En outre, dans certains projets (par exemple dans la formation ou les soins pour la lèpre, la tuberculose et le sida), il est difficile, voire impossible, de couvrir les frais d’exploitation par les recettes. Si nous exigions pour toutes ces offres un prix suffisant pour les financer, nous défavoriserions justement les plus pauvres. Tant qu’un soutien financier est encore nécessaire, nous ne souhaitons pas simplement arrêter, mais contribuer pour que le travail puisse avancer. Merci à vous tous qui rendez cela possible par vos dons !

Jürg PFISTER, directeur de SAM global

Ce ne sont plus « nos projets » quelques exemples

IESA

Certains projets initiés par SAM global fonc- tionnent maintenant partiellement ou totale- ment sous la responsabilité des gens du pays :

Angola

IESA (Igreja Evangélica Sínodal de Angola) Mandat : L’IESA est une union d’églises en Angola à laquelle appartiennent plus de 2500 églises locales et plus de 1,5 million de membres. Ces dernières années, des églises IESA sont nées aussi dans d’autres pays : Brésil, Zambie, Namibie. Une œuvre médicale (hôpital, réhabilitation, formation de personnel soignant, dispensaires), des émissions de radio et un séminaire théologique dépendent également de l’IESA. Situation actuelle du projet : Les premiers collaborateurs de SAM global en Angola désiraient apporter de l’aide aux peuples africains dévalorisés par l’esclavage. Cela a donné naissance à de nombreuses petites communautés chré- tiennes qui se sont un jour réunies en une union d’églises : l’IESA. Dès le début, le comité a comporté tant des Angolais que des Européens. Un travail médical s’est aussi développé. La formation du personnel médical a été une des priorités, ce qui s’est avéré en grande bénédiction, car pendant la guerre civile en Ango- la (1961-1974 et 1975-2002) les collaborateurs étrangers ont dû quitter le pays par moments et la responsabilité a été totalement remise à l’IESA. Actuellement, SAM global soutient l’union par de petites contributions financières ainsi que par une collaboratrice retraitée sur place. SOLE Angola (Solidariedade Evangélica de Angola) Mandat : SOLE Angola gère la clinique ophtalmologique Boa Vista et s’implique dans la formation d’ophtalmologues. De plus, l’association est engagée dans le travail national contre la lèpre. Situation actuelle du projet : L’association SOLE Angola a été fondée pour re- prendre un travail médical qui se trouvait sous la responsabilité de SAM global et non sous celle de l’IESA. La fondation de l’association et la remise des divers secteurs de travail ont été effectués progressivement : recherche de membres motivés et appropriés pour le comité, mise en place de nouvelles structures et nouvelle définition des déroulements. D’autre part, des partenaires angolais dis- posés à soutenir financièrement ce travail ont été recherchés. SAM global est toujours en contact régulier avec SOLE Angola et soutient l’association par des conseils, propositions et visites, et par des contributions financières qui dimi- nuent chaque année.

sole

solidariedade evangélica

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BréSIL

Pro RIBEIRINHO

Pro RIBEIRINHO Mandat : L’équipe de ProRIBEIRINHO navigue régulièrement sur trois afflu- ents de l’Amazone pour visiter les gens qui vivent dispersés dans de petits ha- meaux au bord des fleuves et leur ap- porter une aide intégrale (qui prend en compte tous les aspects de la personne : corps, âme, esprit). Des traitements mé- dicaux et des enseignements ainsi que des formations en agriculture sont pro- posés, des cultes sont célébrés et des églises soutenues. Situation actuelle du projet : Les premiers collaborateurs de SAM glo- bal sont arrivés dans le projet en 1993. Lorsqu’ils sont revenus en Suisse en 2002 au moment de leur retraite, une association brésilienne a été fondée, qui a continué le travail avec le soutien de SAM global. Depuis 2008, le Brési- lien Daniel de Souza dirige le projet. Les premières années il a reçu beaucoup de soutien. Actuellement l’équipe bré- silienne est autonome et motivée pour son travail, et se trouve dans un bon réseau avec d’autres organisations. Ce- pendant, les besoins financiers repré- sentent un défi car les églises du nord du Brésil sont elles-mêmes très pauvres et manquent en partie de vision pour un travail global. Le projet est donc en- core largement dépendant financière- ment de SAM global et la comptabilité se fait aussi chez nous. De plus, notre tâche consiste à conseiller lors des dé- cisions et accompagner dans les situa- tions difficiles. Pro SERTÃO Mandat : ProSERTÃO désire mobiliser et mettre en réseau les églises, encou- rager les responsables, améliorer les conditions de vie de la population du Sertão et multiplier les communautés chrétiennes dans la région. Situation actuelle du projet : Pro- SERTÃO a été fondé en 2013 en tant qu’organisation brésilienne. Dès le début, la direction était composée de partenaires de diverses associations

d’églises locales. SAM global a fonction- né « seulement » comme partenaire de la fondation, toutefois en y jouant un rôle très important, surtout en ce qui concer- ne le soutien. L’année dernière, la direction a été remi- se par Beat Roggensinger au pasteur Ru- bens Coutinho, et toujours plus de colla- borateurs brésiliens rejoignent l’équipe. Cependant, la plupart bataillent pour rassembler un soutien financier suffi- sant. Les églises et les personnes privées au Brésil ont de la peine à s’engager de cette manière. Pro VIDA Mandat : ProVIDA désire apporter pro- tection, espérance et nouvelles perspec- tives de vie aux enfants et jeunes défa- vorisés de la mégapole de Belém afin qu’ils puissent échapper au monde des drogues et de la criminalité. Pour cela, ProVIDA travaille dans les secteurs de prévention (programmes préscolaires, activités sportives, appui aux devoirs et clubs d’enfants) ainsi que dans les pri- sons pour jeunes. Situation actuelle du projet : Dès le dé- but, l’objectif était de remettre le projet à une direction brésilienne. Une grande importance a été accordée à la formation et l’encouragement des employés : des stages étaient proposés et de nombreux stagiaires sont restés par la suite dans le projet pour y travailler. Keylla et Mario, deux collaborateurs de longue date de ProVIDA, ont maintenant pu être enga- gés en tant que responsables. Ils ont été préparés à leur tâche pas à pas et mis au courant de la direction par nos collabora- teurs sur place, même après la remise du projet. Leur introduction à la partie ad- ministrative de la direction du projet est un défi. De plus, en raison de la ferme- ture du foyer de jeunes Girassol, ils doi- vent développer de nouveaux secteurs de travail. En tant que SAM global, nous avons des échanges réguliers avec Keylla et Mario, nous les accompagnons et les aidons à prendre les décisions. Le projet est encore financé pour sa plus grande partie par des dons de Suisse.

Pro SERTÃO

GuinéE

Clinique Ophtalmologique Bartimée Mandat : La clinique ophtalmologique Bartimée à Conakry désire transmettre l’amour de Dieu dans ce pays musulman, par des traite- ments spécialisés des yeux, un accueil respectueux des patients sans distinction de rang, sexe, religion ou ethnie, et par un service de re- lation d’aide chrétienne. Les ophtalmologues, le personnel et les soignants qualifiés traitent 80-100 patients par jour, effectuent une centaine d’opérations de cataracte par mois et forment de futurs oph- talmologues. Situation actuelle du projet : La clinique ophtalmologique est diri- gée par des Guinéens depuis 2013. Elle est maintenant rentable et paie les 30 employés ainsi que tous les médicaments, réparations et le car- burant pour l’électricité, avec le bénéfice réalisé. Elle reçoit encore de l’aide pour l’acquisition d’instruments spéciaux. Tâche : En octobre 2006, nous avons ouvert l’école primaire Action VIVRE avec trois classes. Chaque année, une classe a été ajoutée, et de- puis 2013 tout le parcours primaire et secondaire de la 1 ère à la 10 ème année est couvert. En ce moment, plus de 500 élèves sont scolarisés. Situation du projet : Dès le début, la direction et l’enseignement ont été pris en charge par des maîtres guinéens. Ils enseignent en princi- pe les mêmes matières et conduisent les classes de la même maniè- re que les écoles publiques. Cependant, en tant que « fondatrice » et déléguée de SAM global, je peux décider et déterminer certaines choses avec eux. Comme école chrétienne privée, nous voulons faire une différence. Pour nous, un enseignement solide et consciencieux, la juste évaluation des élèves, une comptabilité correcte et les leçons de religion sont importants. Pour cela, le directeur, le comptable et les maîtres ont besoin de plus ou moins de directives et de soutien selon les personnes. Le grand défi consiste à trouver des personnes fiables, fidèles et correctes, qui gardent les pieds sur terre même lors de res- ponsabilités grandissantes et dans les tâches de direction. Ecole primaire et secondaire ActionVIVRE (Action VIVRE Nord) Mandat : Au Centre d’études nous proposons aux jeunes des cours d’informatique et d’anglais à différents niveaux. Nous avons aussi une petite bibliothèque avec un coin lecture. Par ces cours, des contacts et relations précieuses s’établissent et il est possible de partager la Bonne Nouvelle. Situation actuelle : Jusqu’à il y a deux ans, le Centre d’étude était di- rigé par des Suisses. Alors que nous cherchions un successeur pour ce travail, les Groupes Bibliques des Elèves et Etudiants de Guinée (GBEEG) nous ont proposé le jeune croyant guinéen Bienvenu. Celui-ci dirige le Centre très consciencieusement et collabore étroitement avec nous. Il partage notre vision et il est important pour lui de ne pas transmettre seulement des connaissances, mais de travailler de manière globale. Centre d’études (Action VIVRE Sud)

La clinique ophtalmologique Bartimée

Ecole primaire et secondaire ActionVIVRE

Centre d’études

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CHRS Macenta (Pro ESPOIR ) Mandat : Le CHRS (Centre Hospitalier Régional Spécialisé) de Macenta est un hôpital régional de référence pour des maladies chroniques telles que sida, tuberculose, lèpre et toute infirmité physique. Situation actuelle : L’hôpital a été développé par SAM global à partir de 1981 sous le nom de « Centre Médical ». Depuis assez longtemps déjà, les responsabilités ont été remises progressivement aux Guiné- ens. En février 2018, le Ministre de la Santé a signé avec SAM global une nouvelle convention, par laquelle l’hôpital est devenu autonome sous le nouveau nom de « CHRS ». Le Centre est maintenant géré par une direction guinéenne sous la surveillance d’un conseil d’administration dans lequel SAM global, le ministère de la santé ainsi que l’église locale sont représentés. Des collaborateurs de SAM global se trouvent encore sur place pour aider à consolider la direction hospitalière et la soutenir afin de maintenir le témoignage chrétien et la qualité du travail médical.

C HR S Macenta Centre Hospitalier Régional Sp écialisé

CHRS Macenta

Cameroun

Oeuvre Médicale de l’UEEC (Pro SALAAM ) Mandat : L’OM est une œuvre interne de l’Union des Eglises Evangéliques du Ca- meroun (UECC). Elle gère sept centres de santé. Un autre se trouve actuellement en construction. Les 130 collaborateurs soignent chaque année plus de 70 000 patients et effectuent un vaste travail de prévention. Plusieurs centres existent déjà depuis plus de 50 ans et fonctionnent sans interruption depuis lors. Situation actuelle du projet : Depuis 2015, l’OM tourne sous direction camerounaise. Qu’est-ce qui a permis que le travail puisse être bien transmis ? • La remise a été une démarche sur plusieurs années, préparée pendant long- temps. • Nous avons attaché beaucoup d’importance à l’engagement et la formation de collaborateurs doués et motivés sur le plan spirituel. • Nous avons réussi à créer assez tôt des structures d’organisation et de décision opérationnelles et efficaces. • En tant qu’expatriés, nous avons essayé de transmettre et de vivre pendant des années le fait que nous osons avoir des objectifs ambitieux, mais que nous devons effectuer de nombreux petits pas pour arriver au but ! • Lorsque, en raison des problèmes avec Boko Haram, les derniers envoyés ont dû quitter le pays, nous avons vu la direction de Dieu dans la décision d’attribution de la responsabilité principale de l’œuvre. Actuellement, un contact étroit a encore lieu. La communication entre l’OM et moi comme conseillère se passe bien, parce que nous nous connaissons, ainsi que nos façons de travailler, et que la confiance a pu grandir. Le soutien est toujours important dans les affaires financières, la planification, la recherche de fonds, les questions de personnel et la présentation des rapports sur les nouveaux projets.

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TCHAD

Ecole «Mustakhbal wa Radja’» (Pro RADJA’ )

Mandat : Dans cette école, 245 enfants reçoivent un enseignement solide, pratique et adapté à leur environnement. Situation actuelle du projet : Durant les quatre premières années de la mise en place, l’école a été dirigée par un comité de fondation composé de collaborateurs suisses et de personnes qua- lifiées tchadiennes. Ce comité a rédigé les statuts et règlements, engagé le directeur et les ensei- gnants et cultivé les relations avec les partenaires financiers, l’inspectorat scolaire et l’Eglise. Tous les postes ont été pourvus dès le début par des Tchadiens. Depuis peu, un conseil administratif est responsable de l’école. En tant que partenaire financier, SAM global a droit à une représentan- te qui siège dans ce conseil.

Travail parmi les enfants et les jeunes à N’Djaména

Mandat : Formation et accompagnement de responsables dans le travail de jeunesse Situation actuelle du projet : Une collaboratrice de SAM global s’est investie pendant des an- nées dans la formation de base et continue de jeunes responsables. L’Eglise appréciait beau- coup ce service, mais n’y était elle-même que très peu engagée. Depuis quelques années, c’est heureusement différent. Actuellement, un coordinateur national spécifique pour les écoles du dimanche s’engage avec beaucoup d’enthousiasme dans ce travail. Ainsi, notre collaboratrice peut transmettre ses projets et son matériel d’enseignement de manière suivie, avant de partir à la retraite à la fin de l’année.

Nos collaborateurs locaux

Pour pouvoir transmettre des projets, un facteur clé est d’avoir de bons collaborateurs. C’est dans de telles personnes que SAM global s’investit tout à fait délibérément. Il y a quelques années, nos listes d’employés comportaient surtout des gardiens et des aides de maison. Nous em- ployons aujourd’hui un nombre croissant de collaborateurs profession- nels locaux dans la formation, la santé, les églises et l’administration. Quelques-uns se présentent maintenant.

ANGOLA

Ruth, Travail de réhabilitation

Je m’appelle Ruth, j’ai 56 ans, j’ai 6 enfants et 18 petits- enfants. Je suis infirmière et j’ai pu me spécialiser en ré- habilitation il y a quelques années par un cours interne. Je travaille maintenant dans ce domaine depuis plusieurs années. Je dirige le département « Elavoko » (espoir en umbundu) de l’hôpital et gère le centre de prothèses à Ka- lukembe. Dans mon travail, j’ai le privilège de pouvoir manifester l’amour de Dieu en paroles et en actes et d’instruire des collaborateurs. Je suis toujours touchée quand des pa- tients sont guéris par notre traitement et reçoivent demeil- leures perspectives d’intégration sociale et économique. Nous sommes très reconnaissants que des personnes en Europe soutiennent encore ce travail de réhabilitation et restituent leur dignité à des personnes. Nous prions pour que cette source ne tarisse pas.

CambodgE Sovorth, Lighthouse Battambang

Je m’appelle Sovorth Tes Chan et suis âgé de 24 ans. Je suis depuis janvier 2017 le chef de projet de Light- house Serving : je choisis les paysans pour le projet, je les forme et les assiste, achète et vends les vaches et tiens à jour la base de données des bovins. Je considère qu’il est de mon devoir non pas de gagner beaucoup d’argent, mais de faire quelque chose pour la communauté. J’aimerais que les personnes de la campagne se familiarisent avec la Bonne Nouvelle et comprennent l’importance de la formation. Les paysans d’ici ont souvent vécu des circonstances diffici- les. En les abordant avec amour, leurs cœurs s’ouvriront et seront à nouveau comblés. .

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Brésil

Daniel, Pro RIBEIRINHO

Je m’appelle Daniel de Souza. Je suis technicien agricole et pasteur de formation. Je dirige ProRIBEIRINHO depuis 2006. J’aime cette tâche et j’ai très à cœur d’assister mon prochain et mon entourage en pratique et dans la foi ; ProRIBEIRINHO rend les deux choses possibles. Un grand merci aux dona- teurs et à tous les intercesseurs. Sans vos prières et votre soutien financier, ce projet n’existerait pas. Keylla, Pro VIDA Je suis Keylla. Je travaille depuis onze ans dans la prévention de ProVIDA. Il y a six mois, j’ai repris avec mon mari Mario la direction du projet. C’est pour moi un privilège de travailler avec ProVIDA et de consacrer ma vie à Dieu. Il renouvelle constamment ma joie dans cette tâche et je suis touchée de voir des changements dans la vie des enfants. Chers do- nateurs : vous êtes un bel exemple en donnant généreuse- ment, sans rien attendre en retour. Vous vous investissez en notre faveur sans nous avoir jamais vus. Je m’en réjouis et vous souhaite la bénédiction de Dieu !

BURKINA FASO

Dielgou, Centre Evangélique de Formation Missionnaire (CEFM) Je me suis impliqué dans le CEFM depuis 2009, d’abord en tant qu’étudiant. Après ma formation, j’ai été envoyé vers le peuple Senoufo, à l’ouest du Burkina Faso, qui n’avait jamais entendu la Bonne Nouvelle. Le Burkina Faso compte environ 80 groupes ethniques, dont 20 seule- ment ont déjà entendu parler de Jésus. J’y ai travaillé de 2011 à 2016 et une église à été fondée. Depuis 2017 j’enseigne au CEFM en formant des collaborateurs pour le service transculturel. Je donne des cours en missiologie et transmets mon expérience aux étudiants. Ce qui me motive, c’est l’amour de Jé- sus. J’aimerais éveiller chez les étudiants la vision et la joie de servir ceux qui n’ont jamais entendu parler de Jésus, malgré tous les défis que cela suscite. Que Dieu puisse m’utiliser dans ce but m’enthousiasme.

guinéE

Bienvenu, Action VIVRE Sud

Je m’appelle Bienvenu Lamah. J’ai 26 ans et suis originaire de Guinée. Depuis octobre 2017 je suis directeur du centre d’études d’ActionVIVRE Sud. Ce travail me tient à cœur car il me permet d’établir des relations profondes et de confiance avec les jeunes, en leur montrant comment il est possible d’avoir des relations ré- conciliées avec les autres êtres humains et avec Dieu. J’aimerais partager l’espérance que Dieu m’a donnée. Je ressens beaucoup de joie et de paix dans mon travail. Chers donatrices et donateurs, merci de vous investir année après année. En soutenant notre projet financièrement ou en donnant de votre temps, vous permettez à SAM global de lutter continu- ellement contre la pauvreté et de donner aux gens une identité saine et vivante. Ils peuvent vivre ainsi des relations réconciliées. Encore un grand merci à vous tous pour votre générosité et votre soutien. N’Kossa, Pro TIM 2-2-2 Kissidougou Je m’appelle N’Kossa Mansaré. J’ai 33 ans, je suis marié et père de deux enfants. Je suis sociologue de formation et membre de l’église évangélique. Depuis 2014, je travaille comme gérant et directeur d’atelier dans les projets de formation de SAM global à Kissidougou. Notre tra- vail ici est très important, car seule une bonne formation pour le développement de l’ensemble du pays nous permettra de faire des progrès. Zaoro, Pro AGRO Je m’appelle Zaoro Dongbo Maomy et je suis directeur de Pro- AGRO. J’ai grandi en Guinée et suis sorti en qualité d’ingénieur en génie rural de l’Institut Supérieur Agronomique et Vétérinaire de Faranah. En me formant, j’ai eu envie de m’investir dans le dé- veloppement communautaire de mon pays. J’ai travaillé d’abord comme traducteur dans une organisation internationale. J’ai rejoint le projet ProAGRO en 2011, réalisant qu’il cadrait mieux avec ma vision. Au commencement, j’étais chargé de rédiger et diffuser les guides techniques du projet. En 2014, quand Daniel Berger, qui avait lancé le projet, est rentré en Suisse, j’en suis de- venu le directeur. ProAGRO a pour but d’améliorer la situation alimentaire et écono- mique en Guinée. Nos cours ont déjà beaucoup apporté, aidant les paysans à produire plus en dépensant moins. Nous soute- nons également le création de banques de céréales et montrons comment éviter la malnutrition. Ma foi et les résultats tangibles me motivent à faire progresser le projet AGRO, qui occupe main- tenant 28 personnes. Je remercie SAM global de l’aide considéra- ble que ProAGRO apporte à notre pays.

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cameroun

Sanda, Pro SALAAM

Sanda, que fais-tu exactement ? Je visite des villages et des villes avec une équipe de l’UEEC (église partenaire de SAM global au Cameroun) pour montrer un film sur la vie de Jésus et entrer en dialogue avec les gens. Nous avons aussi à cœur de former les collaborateurs des églises sur place et de les encourager. Je m’occupe en outre de projets sociaux (cours d’alphabétisation, creusement de puits) pour un collaborateur interculturel allemand qui ne peut pas se déplacer pour des raisons de sécurité. Qu’est-ce qui te motive ? Je fais ce travail par amour pour Jésus. Quand je peux parler de Lui, je ressens une grande paix et de la joie en moi. Mais si je reste à la maison, je ne me sens pas bien. J’aime les gens et je leur souhaite de vivre libérés de la peur. J’aime voir comment la joie entre dans leur cœur et comment leur vie change pour le meilleur.

tchad

Florent, Pro RADJA’

Je m’appelle Florent Nang-Tour. Déjà enfant je connaissais des collaborateurs inter- culturels ici, à qui je donnais un coup de main pour des travaux pratiques. Après mes études, j’ai travaillé à temps partiel sur la station, comme instituteur. Lorsque l’école primaire Mustakhbal wa Radja’ a été conçue, j’ai collaboré à l’élaboration du concept et assumé ensuite de plus en plus de responsabilités. Je suis maintenant directeur de l’école et depuis 2018, chef du projet ProRADJA’. Je m’engage volontiers pour les enfants et j’aimerais leur donner des outils pour réus- sir leur vie et qu’ils aient des perspectives et de l’espoir pour l’avenir. Enseigner, c’est permettre aux enfants de développer leur potentiel et d’emprunter le chemin que Dieu a prévu pour eux. C’est aussi former et marquer des jeunes qui pourront devenir un jour des leaders compétents et intègres et contribuer à changer positivement la communauté et toute la société. Je trouve très bien de pouvoir aussi admettre des enfants de condition modeste, grâce aux dons, et leur offrir ainsi une formation et un meilleur avenir. La formation des enseignants me tient beaucoup à cœur. Je suis touché de les voir découvrir leur vocation, essayer de nouvelles manières d’enseigner et manifester aux enfants l’amour de Dieu par leur approche valorisante et affectueuse. Une telle atti- tude n’est pas habituelle au Tchad.

Compte tenu de la présence de collaborateurs locaux toujours plus qualifiés, a-t-on encore besoin de spécialistes occidentaux ?

C’est ce que nous voulions déterminer en début d’année en Guinée, et nous avons interrogé sur place des personnes d’origines so- ciales différentes. La réponse était presque partout un « oui » net, pour les raisons suivantes : la transmission de connaissances solides reste toujours nécessaire et grandement appréciée, en particulier dans la formation professionnelle (artisanat, pédagogie, médecine). En outre, les collaborateurs interculturels apportent créativité, savoir technique, un vaste réseau relationnel, un soutien financier ainsi que du matériel et de l’équipement encore inconnus dans les pays d’engagement. Le grand potentiel de la collaboration au déve- loppement est pour nous manifeste. Nous sommes convaincus qu’en engageant des spécialistes, nous y contribuons toujours plus efficacement. Andreas Zurbrügg

Un jour dans la vie de Rafael Pereira

Rafael a 35 ans et a grandi à Belém. A l’origine, il a rejoint ProVIDA comme sta- giaire et travaille maintenant dans le domai- ne des prisons pour jeunes. Mon réveil sonne à 5h50 – il faut se lever ! Je commence ma journée par un temps de prière, puis j’aide mon épouse à préparer notre garçon de 5 ans pour l’école. Avant de quitter la mai- son, je vérifie mes e-mails et les informations du jour. Comme il ne passe que très peu de bus dans mon quartier, je vais généralement à pied jusqu’à la route principale où je prends le bus vers l’une des onze prisons pour jeunes que je visite régulièrement. La plus proche est à 30 mi- nutes, la plus éloignée à deux heures. Espoir pour les désespérés Belém fait partie des villes les plus dangereuses au monde. La situation y est précaire, en parti- culier dans les bidonvilles. Dans de nombreuses familles règnent la violence et la maltraitance, la vente de drogue et la prostitution sont lar- gement répandues – c’est ainsi que beaucoup d’enfants et de jeunes finissent très tôt sur la route et dérivent vers la criminalité. Les prisons pour jeunes à Belém sont pleines de jeunes femmes et hommes de 13 à 17 ans. Certains ont commis un simple vol, d’autres ont vendu des drogues, d’autres encore ont commis des cambriolages ou assassiné quelqu’un. Souvent, ces jeunes n’ont personne pour s’occuper d’eux et plus aucun espoir pour leur vie malgré leur jeunesse. C’est pourquoi, il y a 15 ans, ProVI- DA a commencé à visiter des prisons pour fil- les et pour garçons. Il est important pour nous d’écouter ces jeunes et de leur transmettre

qu’ils sont précieux et que quelqu’un les aime. Nous leur mon- trons qu’ils peuvent commencer une nouvelle vie et prendre un autre chemin – et nous les soutenons pour faire des pas dans cette direction. Je ne cesse de m’étonner de voir leur re- connaissance parce que quelqu’un prend du temps pour eux et leur témoigne de l’amour. Depuis que je travaille pour ProVIDA, j’ai déjà eu l’occasion d’accompagner plusieurs jeunes qui ont repris espoir et se sont décidés à commencer une nouvelle vie. Après leur mise en liberté, ils ont accompli une formation et ont aujourd’hui un travail normal. Soirée en famille Aujourd’hui c’est mercredi – ce qui signifie séance de groupe avec les jeunes après le repas de midi. L’équipe ProVIDA se compose de cinq personnes. Nous prions, lisons ensemble un passage de la Bible et planifions les semaines à venir. J’aime ces rencontres car elles nous donnent l’occasion de partager et de nous encourager mutuellement. Puis, c’est le retour à la maison – en raison de l’heure de pointe, le trajet en bus dure jusqu’à deux heures. A la maison, j’aide mon épouse aux tâches mé- nagères et je joue avec mon fils. J’apprécie beaucoup ce temps passé avec ma famille, car là je peux vraiment me détendre et me reposer. A 20 heures, je mets mon fils au lit et lui raconte une histoire de la Bible. Puis il me reste encore un peu de temps à passer avec mon épouse, avant de commencer à préparer les activités pour le jour suivant. Je vais me coucher à 1 heure.

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Jour de fête à l’Œuvre médicale (OM) Cette année, le 1 er mai – qui est « Jour du Travail » aussi au Cameroun – était un jour de fête spécial à l’Œuvre médicale. Des médailles pour 25 ans de fidélité à l’OM ont pu être remises à cinq collaborateurs. Quatre d’entre eux sont responsables, soit d’un centre, soit de la pharmacie cen- trale, le dernier veille depuis des années avec une grande fidélité à l’ordre et la propreté sur le terrain à Djarengol. Nous sommes reconnaissants que de nombreux collaborateurs s’engagent depuis si longtemps déjà à l’OM. C’est un privilège, et aussi une des raisons du bon témoignage de tout le travail. En même temps, il est important que ces personnes d’expérience restent ouvertes aux nouveautés et intègrent bien les jeu- nes collaborateurs. Rester sur la brèche au milieu des difficultés Dans les centres, les journées sont rythmées par les contacts avec les patients et leurs proches. En 2017, le nombre de consultations a de nou- veau augmenté. Il s’agit d’accueillir chacun et de lui accorder toute notre attention. Les patients peuvent ainsi sentir quelque chose de la sollici- tude de Dieu. Par le travail consciencieux, le témoignage du personnel et l’engagement des aumôniers, les gens entendent et expérimentent la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Chaque centre se trouve dans une situation différente : dans les environs de Tourou, les gens souffrent des incursions régulières des adeptes de Boko Haram. En janvier, le village voisin a été affreusement détruit. Mal- gré tout, notre équipe sur place s’implique pour la population locale. La menace permanente a des effets sur la santé de quelques collaborateurs de Tourou, si bien que la direction de l’OM a prévu quelques mutations ces prochains temps. Le centre de Limani reste fermé. Cependant, dans le cadre du travail de santé publique en milieu rural, plusieurs villages de la région de Limani peuvent être visités à partir d’un autre endroit. La demande de rouvrir le centre revient périodiquement, mais jusqu’ici, c’est encore trop risqué. Le centre de Godigong est bien fréquenté, entre autres du fait que d’autres centres proches de la frontière nigériane ne fonctionnent que partiellement ou pas du tout. De plus, Godigong est atteignable facile- ment. A Maltam, des patients reviennent petit à petit à la clinique ophtalmolo- gique, car la situation s’est un peu calmée. Malheureusement notre col- laborateur Abel est décédé récemment d’une attaque cérébrale et une nouvelle personne doit être formée. Les centres de Tala-Mokolo, Soulédé et Djarengol semblent les moins touchés par les problèmes dus à Boko Haram. Cependant, des gens ayant dû fuir la région frontalière se sont installés dans la région et vont consulter. Beaucoup d’entre eux sont traumatisés et n’ont pas pu refaire leur existence jusqu’ici. Leur prise en charge est un défi particulier dans nos centres. En raison de la proximité avec la ville, les activités dans le centre de Dja- rengol continuent à augmenter. En 2017, c’était un des centres de santé les plus fréquentés du Cameroun. De ce fait, l’équipe grandit toujours et compte maintenant plus de 35 collaborateurs. Formations complémentaires En été 2017, dix nouveaux stagiaires ont commencé une formation in- terne à l’OM. Après une vérification approfondie, ils ont été choisis parmi plus de 80 candidats. Toutes les six à huit semaines, ils suivent une se- maine d’enseignement en commun. Dans l’intervalle, ils sont formés en pratique dans les différents centres. Aimeriez-vous en savoir davantage sur un projet ou un pays ? Nous pu- blions des NEWS de nos projets deux fois par année – abonnez-vous gra- tuitement ! ecublens@sam-global.org ou ++ 41(0)24 420 33 23

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