Carillon_2018_07_05

également au commerce du bois, qu’ils envoyaient en Angleterre, d’où ils venaient. « C’est par un simple hasard qu’ils ont commencé à s’impliquer à Hawkesbury. Ils ont prêté de l’argent au propriétaire de la scierie en 1811 et le monsieur ne pouvait pas remettre l’argent. À cette époque, on saisissait la propriété. Les Hamilton ne voulaient pas avoir à s’impliquer dans la scierie du tout et ont essayé de trouver des acheteurs. Comme il n’y en avait pas, ils ont donc fait tourner cette affaire-là et graduellement ils ont commencé à faire des sous », a avancé Irving Lachaîne. Paula Assaly, présidente du centre cultu- rel, a expliqué que le succès de la scierie n’était pas évident dès le départ et que le père de John Hamilton a dû beaucoup travailler pour cela. « C’est juste avec les années qu’ils ont réussi, surtout parce que Napoléon blo- quait la vente du bois par les Européens aux Anglais. Les Anglais ont fait affaire avec les colonies britanniques et sont venus au Canada pour acheter du bois. C’est devenu la plus grosse scierie de l’Empire britannique », a souligné Mme Assaly. POLITIQUE John Hamilton aura aussi marqué la poli- tique canadienne avant sa mort en 1888. En 1858, l’entrepreneur forestier devient le premier préfet (maire) de Hawkesbury et sera également élu trois fois préfet des Comtés unis de Prescott et Russell. Sa carrière politique ne s’est pas arrêtée là. En 1858, il a fait son entrée au Conseil législatif du gouvernement conservateur de George-Étienne Cartier et de John Alexander Macdonald pour les comtés d’Argenteuil, d’Ottawa et de Pontiac. Il sera nommé, par la suite, sénateur canadien et colonel du 18e bataillon d’infanterie de Prescott. Linda Clouette-Mackay, directrice géné- rale du Centre culturel Le Chenail, estime qu’il a contribué avec sa famille à la fon- dation de Hawkesbury. LAMAISONDE L’ÎLE? L’île du Chenail était la propriété privée des Hamilton. Selon Mme Assaly, le seul vestige qui reste aujourd’hui de leur pré- sence sur les lieux, est-ce qui est commu- nément appelé La Maison de l’île, actuel siège du centre culturel Le Chenail. « L’exposition est un geste de reconnais- sance de ce que ces gens ont fait, de ce qu’ils ont construit en termes de commu- nauté. Le seul vestige c’est la Maison de l’île. Ça ne devrait pas être la Maison de l’île parce que c’était un édifice commercial, ça n’a jamais joué le rôle d’une maison », a soutenu Mme Assaly. Nancy Gray Lachaîne conteste elle aussi l’appellation de la Maison de l’île. « La maison de l’île est un faux terme parce que c’était le bureau d’administration de la compagnie Hamilton. C’était aussi le magasin général. Quand on entre, il y a à gauche le bureau de Linda Clouette. C’était le bureau privé du dernier survivant des Hamilton, John Hamilton, qui était le propriétaire unique, mais en premier il y avait son père. Là où il y a le café et le bar, c’était le magasin général, et là où il y a la grande pièce à droite, où il y a le piano à queue, c’était le bureau d’administration pour la compagnie », a décrit Mme Gray Lachaîne. Le centre culturel n’a pas lésiné sur les moyens pour recomposer les puzzles de l’histoire des Hamilton sur l’île du Chenail. Mme Assaly a laissé entendre que son éta- blissement a recouru au Musée McCord à Montréal pour enrichir la documentation.

John Hamilton, le premier maire de Hawkesbury. —photo Frédéric Hountondji

Quelques reçus et documents administratifs de la scierie des Hamilton. —photo Frédéric Hountondji

Vue partielle de l’intérieur de ce qui est aujourd’hui le centre culturel et qui était un édifice commercial au 19e siècle. —photo Frédéric Hountondji

« C’est une partie de l’exposition qui avait été faite pour le 150e anniversaire de Hawkesbury, a-t-elle expliqué en parlant de l’exposition Fierté et Gloire. Après ça, on a acheté d’autres photos du Musée McCord parce qu’il fallait payer la licence. Parmi la collection du McCord, il y avait des photos dumoulin. Pour les imprimer, il fallait payer les droits. Comme on n’avait pas d’argent, on a ramassé un petit fonds pour payer le droit d’auteur ou les droits au Musée McCord pour reproduire certaines photos pour les expositions. » Mme Assaly a poursuivi en disant : « On a investi au moins une vingtaine de mille dollars en termes de temps, recherche, acquisition des droits d’auteurs, acquisi- tion d’artefacts, design et encadrement. Ensuite Nancy Gray a fait l’achat de 4000 pièces de reçus de la compagnie. » L’exposition du patrimoine Fierté et Gloire se poursuivra jusqu’en septembre.

La réplique de la forge de la scierie des Hamilton réalisée par Irving Lachaîne. —photo Frédéric Hountondji

Made with FlippingBook Online newsletter