FNH N° 1094

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 2 FÉVRIER 2023

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juridiques, économiques et sociales de Meknès (FSJES) relevant de l'Univer- sité Moulay Ismail. « Lorsque je me suis inscrit à l’univer- sité, j’étais plein d’espoir et je pensais sincèrement qu’une licence en écono- mie m'ouvrirait la porte à un avenir bril- lant. Mais rapidement je me suis rendu compte qu’en réalité, les perspectives offertes par la faculté n'étaient pas très intéressantes. J’ai été très déçu en constatant que plusieurs personnes

gnantes puisqu'on est dans la massi- fication. Et pendant les cours magis- traux, il y a peu d'interactivité et peu de proximité avec les enseignants qui doivent s’acquitter de la tâche ardue de diriger des amphis avec plusieurs centaines d'étudiants», confirme Abdellatif Komat. Selon les chiffres récemment dévoi- lés par le ministre Abdellatif Miraoui, les universités publiques comptent en moyenne 120 étudiants pour chaque professeur, ce qui ne respecte pas les exigences nécessaires. Ce faible niveau d’encadrement est par ailleurs renforcé par la pénurie d’enseignants dont souffre le secteur depuis plu- sieurs années. D’après les données disponibles sur le portail du minis- tère de tutelle, l’effectif global d’ensei- gnants permanents dans les universi- tés à accès ouvert s’est élevé à 15.830 en 2021-2022. Ce nombre est certes en progression par rapport à celui enregistré au titre de l’année univer- sitaire 2020-2021, qui était de 15.325, mais demeure tout de même insuffi- sant pour répondre aux besoins d’un total de 1.061.256 étudiants. Une formation qui ne garantit pas l'employabilité Trop d’étudiants, mais pas assez d’enseignants pour les encadrer et les accompagner : cela n’est en effet qu’une goutte d’eau dans un océan de facteurs qui mènent vers le décro- chage universitaire. Outre la surpopula- tion et le faible niveau d’encadrement, d’autres motifs poussent les étudiants à décrocher. Il s’agit entre autres de l’inadéquation de la formation avec les besoins du marché du travail. «Le problème réside également au niveau de la nature des formations offertes, qui ne répondent peut-être pas à des besoins très pratiques, très pointues et c'est pour cela qu'il faut diversifier davantage, aller vers des formations en réponse aux besoins du marché» , insiste le doyen de la FSJES Aïn Chock. Ce qui ajoute une dimension supplé- mentaire à la gravité de la situation est que cette déconnexion de la formation des besoins actuels du marché pro- voque la hausse du taux de chômage chez les diplômés universitaires. C’est d’ailleurs pour cette raison que Mehdi, 21 ans, a mis un terme à ses études en décidant de ne pas s’inscrire à sa deu- xième année à la Faculté des sciences

de mon entourage ne parviennent pas à décrocher un emploi malgré l’obten- tion d’un diplôme universitaire. C’est à cet instant précis que j’ai réalisé que cette situation ne me convient pas et que c’est une véritable perte de temps et d’argent. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’abandonner mes études et de m’investir dans le business familial» , nous confie Mehdi, avant de poursuivre : «Je sais que c'est une décision qui pourrait être

mal interprétée, mais je pense que c'est le meilleur choix que je puisse faire et je suis convaincu que cela m'offrira plus d'opportunités». Selon Abdellatif Miraoui, le taux de chômage parmi les diplômés des uni- versités à accès ouvert dépasse les 18% et que ce pourcentage se situe à 8,5% chez les lauréats des établis- sements à accès limité. S’expliquant plus en détail, le ministre a précisé que cette situation est essentielle-

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