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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 2 FÉVRIER 2023
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avec des levées de fonds impres- sionnantes, tels que Chari, Paytic ou Freterium, financées principale- ment par des investisseurs étran- gers. Toutefois, il est réjouissant de constater l'émergence de fonds d'investissement de renom, tels que UM6P Ventures et AlMada holding, qui disposent du plus grand fonds pour les start-up en Afrique, ce qui témoigne de la pro- gression positive du Maroc dans ce domaine. Il est essentiel, à mon avis, qu'émergent des licornes marocaines, à l'instar de Facebook, Amazon ou Tesla, pour transformer radicalement la donne et éventuel- lement même instaurer une souve- raineté digitale pour le Royaume et le continent. L'impact de telles réali- sations sur le pays et l’Afrique serait considérable. Il est donc crucial que le gouvernement poursuive dans cette voie et alloue des ressources pour identifier et résoudre les obs- tacles qui entravent l'émergence de ce genre d'entreprises. Je crois que contrairement aux investissements traditionnels, la difficulté réside dans l'évaluation des risques et des oppor- tunités. Investir dans ce domaine revient souvent à investir en une per- sonne, une équipe ou une idée. Un business plan est désuet à ce stade et les risques sont élevés, mais les opportunités sont décuplées. F.N.H. : Au niveau de TechBay, quel programme d’appui offrez-vous aux futures start- up ? Et quelle est votre cible en matière d’entreprise ? S. E. B. : The TechBay est une start- up studio spécialisée dans l'innova- tion et les nouveaux modèles écono- miques. Nous avons pour vocation de résoudre les deux principaux pro- blèmes auxquels sont confrontées 99% des seed entrepreneurs (*seed, en phase d’amorçage, entreprises qui se trouvent au début de leur cycle de développement et qui ont besoin de fonds pour se développer). Primo, la maîtrise des compétences en matière de développement de pro- duits. Secundo, le financement/cré- dibilité. Pour le premier, notre équipe d'experts en stratégie, design de pro- duits, logiciels et blockchain accom- pagne en utilisant des méthodes cen-
Il serait important de mettre en place des réglementations souples et adaptées aux nouvelles technolo- gies afin de permettre aux entrepre- neurs et aux investisseurs de tirer pleinement parti des technologies de rupture telles que la blockchain.
nent. Les meilleurs pays d'Afrique en termes de valorisation et de nombre de start-up sont les pays d'Afrique anglophone (Kenya, Nigéria, Ghana, Egypte) pour différentes raisons. La taille du marché en termes de popu- lation est un facteur, la langue en est un autre, car c’est celle de la science, de l'innovation et des affaires, et les contenus, acteurs et croyances véhi- culés en anglais sont plus nombreux et mettent quelques mois pour arri- ver en français (avec une distorsion culturelle). Néanmoins, c'est égale- ment pour des raisons inattendues, comme l'absence ou la faible régle- mentation et le faible développement d'un marché qui favoriserait la créa- tion de nouveaux marchés, tels que celui des services e-wallet, e-payment et d'autres solutions fintech. Ces tech- nologies ont un impact structurel sur d'autres activités et, par effet cumula- tif, les délais d'ouverture de compte, les transactions et les frais bancaires réduits, par exemple, peuvent fluidifier la création de valeur et les échanges économiques et auront un impact sur la performance de tout un pays. Or, ces technologies peinent à décoller au Maroc en raison de l'existence d'un marché, d'une réglementation et d'un écosystème établi qui constitue une barrière au développement de ces nouveaux produits et solutions. Attention à ce genre de résistance au
changement qui peut nuire considéra- blement sur le long terme.
F.N.H. : Comment les investis- seurs locaux appréhendent-ils la notion du risque ? S. E. B. : Le ministre marocain de l'In- dustrie, Riad Mezzour, a récemment parlé du changement de mentalité des investisseurs dans le pays. Il y a une décennie, les investisseurs au Maroc ont investi deux fois plus d'argent dans l'immobilier que dans l'industrie, avec environ 30% du total des investisse- ments dans l'immobilier et seulement 15% vers l'industrie. Cependant, cette tendance s'est maintenant inversée, avec deux fois plus d'argent investi dans l'industrie que dans l'immobi- lier. Ce changement de mentalité des investisseurs est attribué au fait que l'industrie marocaine est maintenant considérée comme plus performante et rentable. En outre, le ministre a éga- lement discuté de la croissance dans d'autres secteurs de l'économie maro- caine, notamment le secteur du tou- risme qui a atteint un nouveau record avec plus de 7 milliards de dollars de revenus en 10 mois et le secteur agricole qui a augmenté de 16,9% en exportations, malgré une grave séche- resse l'année dernière. En ce qui concerne les start-up, il est important de noter que nous avons déjà des exemples de réussite
Contrairement aux inves- tissements traditionnels,
la difficulté réside dans l'évaluation
des risques et des opportuni- tés.
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